
La vérité les gens, je suis bien content d’écrire cet article ! 🙂
Laissez-vous transporter par la prose suivante, on en discute après :
« Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l’eau d’une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l’air.
Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! tout ce que je sens! tout ce que j’entends dans tes cheveux! Mon âme voyage sur le parfum comme l’âme des autres hommes sur la musique.
Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures; ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats, où l’espace est plus bleu et plus profond, où l’atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine.
Dans l’océan de ta chevelure, j’entrevois un port fourmillant de chants mélancoliques, d’hommes vigoureux de toutes nations et de navires de toutes formes découpant leurs architectures fines et compliquées sur un ciel immense où se prélasse l’éternelle chaleur.
Dans les caresses de ta chevelure, je retrouve les langueurs des longues heures passées sur un divan, dans la chambre d’un beau navire, bercées par le roulis imperceptible du port, entre les pots de fleurs et les gargoulettes rafraîchissantes.
Dans l’ardent foyer de ta chevelure, je respire l’odeur du tabac mêlé à l’opium et au sucre; dans la nuit de ta chevelure, je vois resplendir l’infini de l’azur tropical; sur les rivages duvetés de ta chevelure je m’enivre des odeurs combinées du goudron, du musc et de l’huile de coco.
Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires. Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des souvenirs. »
Bon, hors de question de sombrer dans une scolaire lecture analytique. Encore une fois, désolé mon ami(e) lycéen(ne) de seconde ou première héhé, mais là, je cherche juste à vivre le texte et pas à chercher ou inventer les mécanismes du subconscient de Charlinou, au prétexte, non pas de paraître intelligent mais simplement d’avoir une bonne note ! C’est fini ce temps là ! 😉
Vivre donc, ce texte. Ressentir la chaleur du poil. Voir, halluciner des événements, des lieux. Franchement, c’est avec un texte pareil que l’on saisit la finesse de l’esprit humain. Quand nos soi-disants cousins proches chimpanzés et bonobos s’épouillent, l’être humain, lui, voit dans les cheveux un « port foumillant de chants mélancoliques » ou encore « de longues heures passées sur un divan« … Ca me laisse pensif, rêveur…
Charlinou adorait voyager. Il aura beaucoup voyagé d’ailleurs. Il transmet cela avec une force rare. La poésie est évidente, elle transparaît… Chez nous, la transe paraît…. 😉
Il y en a d’autres dans ce recueil, des poèmes en prose… beaucoup ont été étudiés, décortiqués, combien ont-ils été vécus? Loin de toute pression académique…
Finem Spicere,
Monsieur Touki.
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