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Archives du 21 décembre 2012

Les Bonnes, de Jean GENET

« Elle peut en mourir. Ce matin elle ne tenait plus debout. 
Tant mieux. Qu’elle en claque. (…) Sa beauté ! Ses diam’s ! C’est facile d’être bonne quand on est une bonne !…Mais être bonne quand on est bonne ! On se contente de parader pendant qu’on fait le ménage ou la vaisselle. »

L’histoire, toute simple, théâtralisée, est celle d’une relation entre deux soeurs, Claire et Solange, « bonnes à bourgeois » en plein XXème siècle. Cette relation prend des formes étranges : paranoïa et ambi-sexualité sont mêlées au milieu de la violence du propos, de la tragédie de la situation. Elles s’inventent une vie, fantasment sur leur « maître », Monsieur et éprouvent une véritable haine pour Madame qu’elles jouent à tour de rôle.

Le malaise. Voilà ce que l’on ressent. Cette pièce doit, davantage que les autres, être vue plus que lue. Les indications scéniques de départ de l’auteur sont longues et orientent précisément la mise en scène. Le malaise doit être communiqué.

Les émotions noires émergent des deux soeurs, elles se déversent sur le spectateur, lui font froid dans le dos. La condition de bonne, celle longtemps niée, nous apparaît. Oui, certaines gens sont au service d’autres. Oui, la réalité devient malaise… l’on peut s’interroger de ce paradoxe.

Le paradoxe du conformisme? Celui de la norme? A voir… là n’est pas le sujet… le ressenti se cantonne à un mélange entre malaise et incompréhension car bon, comme il est écrit : « Madame nous aime comme ses fauteuils ».

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 21 décembre 2012 dans Inter nos

 

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