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Vue sur la mère, de Julien ALMENDROS

Vue sur la mère

 

« Ma mère a simplement demandé au proviseur d’exclure tous les fautifs et aurait bien volontiers veillé à titre personnel à ce que tous les complices soient envoyés dans des lycées différents. Aux quatre coins de la région. »

Un petit livre. Le récit d’une relation. Le récit d’une difficile émancipation.

Le ressenti d’un enfant, d’un adolescent puis d’un adulte, dans sa relation avec sa mère.

Un récit lourd de sens & chargé d’émotions divergentes : l’on sent que l’auteur n’est pas guéri de son histoire.

Chacun sera marqué différemment par ce livre. L’identification sera à des degrés différents. Personnellement, le décor imaginaire de ce récit se déroulait chez mes parents. Un écho fort donc mais, de façon surprenante, au son bien différent. Pas d’émotion particulière ressentie hormis l’empathie, un sentiment de déjà-vu.

A lire, pour ceux à qui ce petit livre permettra de se sentir moins seuls dans leurs rapports à leur mère.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 19 Mai 2017 dans Inter nos

 

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Les Rêveurs lunaires, de Cédric VILLANI & Edmond BAUDOIN

Les rêveurs lunaires

 

« Croyants ou non croyants, courageux ou lâches, chanceux ou malchanceux, vainqueurs ou perdants, tous sont maintenant retournés à la poussière »

Quatre génies. Trois scientifiques, un militaire.

Un contexte : la seconde Guerre mondiale.

Un point commun : des acteurs autant cruciaux que discrets, prenant part à une aventure qui, bien malgré eux, les dépassait.

Werner Heisenberg, Alan Turing, Léo Szilard & Sir Hugh Dowding.

Le 1er et le troisième sont étroitement liés à la bombe atomique, d’un côté belligérant et de l’autre. Le second est de plus en plus connu pour son rôle clé joué dans le cryptage des informations et surtout pour le décryptage, savamment maintenu secret, de la fameuse Enigma. Le dernier, le militaire anglais, est celui qui, coûte que coûte, contre vents et marées, aura tenu bon lors de la fameuse Bataille d’Angleterre.

La très grande force de ce livre est qu’on l’avale d’une traite et que l’on ressort de cette lecture avec l’impression d’être un savant inouï. On fait immédiatement confiance à la précision et rigueur de Cédric Villani et l’on sait très bien que tous les faits qu’il relate dans cette œuvre ont été soigneusement vérifiés, contre vérifiés et doublement inspectés. On se plonge également immédiatement dans les formidables dessins de Baudoin, sombres mais enivrants, flous mais d’une justesse folle.

Apprendre & découvrir par le biais d’un génie scientifique lui-même et d’un dessinateur français hors pair confère une note toute particulière à cette BD-récit.

Lorsque l’on repose le livre. On n’a qu’une hâte, aller se coucher et rêver être à la place de ces 4 génies et d’imaginer, en toute humilité, quelles auraient été les décisions que l’on aurait prises à leur place.

En somme, un regard nouveau et didactique sur l’Histoire et une véritable leçon d’humilité.

Merci messieurs.

Finem Spicere

Monsieur Touki

 
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Publié par le 11 Mai 2017 dans Inter nos

 

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Harry Potter et l’Enfant maudit, de J.K ROWLING, Jack THORNE & John TIFFANY

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« Il est temps que remonter le temps devienne une chose du passé »

Cela faisait quelques temps que je résistais à l’envie de lire ce livre. Etant dans un doute inconfortable au sujet de ses créateurs et ne voulant absolument pas être déçu, j’avais jusqu’alors obstinément refusé de le lire.

Puis vient l’annulation d’un vol Air Canada et son report au lendemain. Le soir, en mangeant un repas digne d’un 3 étoiles à l’Ibis budget de Roissy CDG, je rencontre un couple très sympathique et ne me demandez pas pourquoi, nous venons à parler d’Harry Potter. La jeune femme est une passionnée invétérée de cette saga et la lit chaque année, ayant à chaque fois l’impression de retrouver des amis.

Intrigué par tant de passion, je la questionne sur la pièce de théâtre -écrite/co-écrite?- nouvellement sortie. Après en avoir parlé pendant environ une heure et demie, je me décide à le lire.

Le lendemain, dans l’avion, bim bam boum, avalé : le livre.

Quel bonheur de retrouver tous ces joyeux fanfarons sous de nouvelles perspectives. Quelle joie immense de pouvoir de nouveau penser à la place de ces personnages. Quel délice de pouvoir tester à nouveau le Polynectar.

Que de chouettes choses au final. Quelques minis frustrations certes… certains passages ne sont pas assez touffus. Mais pour une pièce de théâtre, on a bel et bien l’impression de lire un roman.

En un mot : extraordinaire.

Finem Spicere,

Monsieur Touki

PS : ah oui, et pour les auteurs, JK Rowling a pris une part prépondérante dans le scénario et l’écriture. Seule la mise en scène a été principalement (et logiquement) réalisée par Jack Thorne et John Tiffany. Ouf, fin du suspense.

 

 

 

 
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Publié par le 5 janvier 2017 dans Inter nos

 

Comme un chant d’espérance, de Jean d’ORMESSON

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« L’apparition de la pensée est à coup sûr l’événement le plus important de l’histoire de l’univers depuis sa sortie du néant. On dirait que le monde est créé pour la seconde fois. »

Jean d’Ormesson voulait écrire, comme l’a fait Flaubert avec Un coeur simple, un livre sur rien. Si l’on peut considérer l’entreprise audacieuse, voire arrogante en comparaison avec Flaubert, elle demeure intrigante. C’est bien pour cette raison que j’ai acheté ce livre et en ai commencé sa lecture.

L’approche est scientifique. Avec ses mots de profane, l’auteur tente d’expliquer l’origine du tout pour mieux cerner le rien. L’approche vire rapidement au mystique et Dieu devient le centre de l’oeuvre.

On lit sans faim en attendant la fin. La sensation de vide et donc de rien se fait très vite ressentir. L’effet est – pour cet aspect – réussi.

Cependant, certains passages dénotent maladroitement. Le style est faussement humble. La masturbation intellectuelle finit par poindre et le plaisir de lecture s’estompe assez vite.

Dommage. L’approche de Jean d’Ormesson était singulièrement différente de celle de Flaubert ; le résultat est selon moi, bien moins convaincant.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 24 décembre 2016 dans Inter nos

 

GARCÍA MÁRQUEZ, Gabriel (1927-2014)

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« J’ai l’impression, qu’en m’attribuant le prix, qu’ils ont tenu compte de la littérature du sous-continent américain et, que ce faisant, ils cherchaient à récompenser toute la littérature de cette région. »

GGM, après avoir reçu le Nobel de littérature en 1982

 

I) L’homme

  • Naissance en Colombie, à Aracataca
  • Aîné de onze enfants
  • Elevé par ses grands-parents maternels, dont son grand-père, militaire
  • Sa mère est absente
  • Proche de son grand-père dont il a beaucoup appris (Papalelo)
  • Inspiré par les histoires de revenants de sa grand-mère
  • Obtient son baccalauréat en étudiant à l’internat
  • Etudiant en droit à 20 ans
  • Journaliste à « l’heraldo de Baranquilla »
  • Découverte et inspiration de Faulkner, Joyce, Hemingway, Woolf et Kafka
  • Voyage à Genève et Rome à 28 ans
  • Paris par après
  • Voyages en Allemagne de l’Est, Union soviétique, Hongrie et séjour à Londres (1958)
  • Retour en Colombie
  • Ouvre une agence d’informations « Prensa latina » d’où il travaille depuis Cuba et NYC
  • S’installe par après à Mexico où commence la rédaction de Cent ans de solitude
  • Va vivre à Barcelone 6 ans, à 40 ans
  • En 1981, obtient la légion d’honneur en France par François Mitterand
  • En 1982: Prix Nobel de littérature.
  • Exilé de Colombie, il s’installe quelques années au Mexique
  • 1999 : cancer lymphatique dont il parvient à guérir
  • Il écrit floraison de livres jusqu’en 2010, dont le polémique Mémoire de mes putains tristes en 2004
  • 2012, il perd peu à peu la mémoire
  • 2014, décède à son domicile à Mexico le 17 avril

 

II) L’oeuvre

Romans

  • 1955 – Des feuilles dans la bourrasque
  • 1961 – Pas de lettre pour le colonel
  • 1962 – La Mala Hora
  • 1967 – Cent ans de solitude
  • 1975 – L’Automne du patriarche
  • 1981 – Chronique d’une mort annoncée
  • 1985 – L’Amour aux temps du choléra
  • 1986 – L’Aventure de Miguel Littín, clandestin au Chili
  • 1989 – Le Général dans son labyrinthe
  • 1994 – De l’amour et autres démons
  • 1997 – Journal d’un enlèvement

Nouvelles

  • 1962 – En este pueblo no hay ladrones
  • 1962 – Les Funérailles de la Grande Mémé
  • 1972 – L’Incroyable et Triste Histoire de la candide Eréndira et de sa grand-mère diabolique
  • 1992 – Douze Contes vagabonds
  • 2004 – Mémoire de mes putains tristes

Autres

  • 1970 – Récit d’un naufragé
  • 1982 – Une odeur de goyave
  • 2002 – Vivre pour la raconter

 

III) La pensée, ses idées

Journaliste et reporter naturel, il n’aura de cesse de s’intéresser, probablement de s’indigner mais surtout de retranscrire ses ressentis sur l’actualité latino-américaine dans son oeuvre.

« Je suis un romancier, disait-il, et nous, les romanciers, ne sommes pas des intellectuels, mais des sentimentaux, des émotionnels. Il nous arrive à nous, Latins, un grand malheur. Dans nos pays, nous sommes devenus en quelque sorte la conscience de notre société. Et voyez les désastres que nous provoquons. Ceci n’arrive pas aux Etats-Unis, et c’est une chance. Je n’imagine pas une rencontre au cours de laquelle Dante parlerait d’économie de marché. »

D’influence et finalement de conviction communiste, il soutient et affiche publiquement son admiration pour le régime cubain de Fidel Castro. Il s’oppose à l’impérialisme américain, ce qui lui vaut par ailleurs d’être boycotté et surtout privé de visa pendant un certain temps.

Opposé au capitalisme libéral, il milite ardemment pour la paix en Amérique Latine et s’indigne des nombreuses dictatures présentes sur le continent.

Au delà de la politique et de la mythologie, Garcia Marquez n’aura jamais cessé d’élaborer un immense discours sur la mort et sur la solitude, que ce soit dans Les Funérailles de la Grande Mémé, L’Automne du patriarche, Chronique d’une mort annoncée et, bien entendu, Cent ans de solitude qui porte sur la fin d’une dynastie et d’une civilisation. « Je pense évidemment à la mort », avait-il déclaré. « Mais peu, aussi peu que possible. Pour en avoir moins peur, j’ai appris à vivre avec une idée très simple, très peu philosophique : brusquement tout s’arrête et c’est le noir absolu. La mémoire est abolie. Ce qui me soulage et m’attriste, car il s’agira là de la première expérience que je ne pourrai pas raconter. »

 

 

 

 

 
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Publié par le 27 novembre 2016 dans Inter nos

 

Congo Inc., de In Koli Jean BOFANE

Congo Inc.

 

« Chance eloko pamba »

C’est par cette phrase énigmatique, en congolais, qu’In Koli Jean Bofane me répond quand je lui demande la sensation, le sentiment qu’il avait éprouvé quand il a reçu le prix des 5 continents de la Francophonie en 2015 pour ce livre alors qu’il a éprouvé toutes ces « galères », meilleur terme que j’ai pu trouver pour synthétiser la vie, l’enfance de quelqu’un qui a connu la guerre.

Cette question m’avait trituré l’esprit pendant qu’il intervenait lors d’un événement organisé à Montréal par l’association Singa Québec qui aide à l’insertion des réfugiés dans la société québécoise. Mais je n’avais pas osé la poser en public. Sa voix, pourtant si gutturale, était restée silencieuse et il m’avait répondu cette phrase, après quelques mimiques de réflexion, en prenant sa plume et griffonnant l’ouvrage que je venais de lui acheter, à titre de dédicace.

Cet auteur s’exprime à l’oral avec peu de concession et utilise un langage acéré mais précis. L’on ressent un vécu intense ainsi que des cicatrices profondes et violentes mais qui ne parviennent pas à effacer la malice de son regard, la désinvolture plaisantine de son propos…

« La chance, c’est rien », voilà la traduction en français.

Cette phrase résume tout.

Cette phrase résume l’auteur, sa vision de la vie.

Cette phrase résume son livre, Congo Inc, dont elle est d’ailleurs un titre de chapitre.

Congo Inc. est un concentré d’émotions diverses et opposées, souvent juxtaposées pourtant. De l’effroi au rire, en une ligne. De l’attendrissement au dégoût, en une ligne. De l’horreur à l’humour noir, en une ligne.

Un sentiment étrange : celui du rire malgré tout. On est heureux de lire ce livre. le moment est agréable. Les critiques acerbes de personnes qui pourraient très bien être nous-mêmes, occidentaux, ne sont ni dérangeantes ni partagées. Elles sont objectives. Elles sont d’une froide réalité.

Le rire mène à l’espoir. On termine ce livre en étant convaincu, comme l’auteur probablement, que ce cirque – cette entreprise, à tous les sens du terme – doit et surtout peut s’arrêter très facilement. Rien ne sert de pleurer, de se lamenter, de s’apitoyer, d’accuser, d’avoir raison, de regarder le passé. Il convient de se (re)lever, de s’asseoir à la table, de discuter et de trouver des solutions : un plan d’action. Sérieusement. Sans africaniste mais avec des africains.

Monsieur In Koli Jean Bofane : bravo.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

PS : d’autres livres de cet auteur suivront.

 
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Publié par le 30 août 2016 dans Inter nos

 

Fêtes galantes – L’oeuvre manuscrite, de Paul VERLAINE

Fêtes galantes

« Quelle émotion que de retrouver la main vivante du poète ! » 

Lire Verlaine est magique. Alors lire l’écriture même de Verlaine….est ineffable.

Le mérite revient également à l’éditeur : Bibliothèque de l’Image.
Je m’y attarderai plus longuement dans un article que je leur consacrerai.

Le tout est élégant, épuré, le toucher est doux, la papier d’une bonne qualité. L’expérience est réellement unique, bien différent d’une édition classique dactylographiée.

Intéressant…

Finem Spicere,

Monsieur Touki

 
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Publié par le 22 décembre 2015 dans Inter nos

 

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L’élégance du hérisson, de Muriel BARBÉRY

« Etre pauvre, laide et, de surcroît, intelligente, condamne, dans nos sociétés, à des parcours sombres et désabusés auxquels il faut mieux s’habituer de bonne heure. A la beauté, on pardonne tout, même la vulgarité. L’intelligence ne paraît plus une juste compensation des choses comme un rééquilibrage que la nature offre aux moins favorisés de ses enfants, mais un jouet superfétatoire qui rehausse la valeur du joyau. La laideur, elle, est toujours déjà coupable et j’étais vouée à ce destin, tragique avec d’autant plus de douleur que je n’étais point bête. »

On aime ou aime pas. Le style ampoulé, riche en vocabulaire, TRES riche en vocabulaire même.

Un style qui rappelle par endroit celui de Victor Hugo….non pas que Muriel écrive en alexandrin, non, non, rien de cela, mais une écriture au fouillis culturel qui lui ressemble.

Personnellement, je me suis laissé emporter…d’une traite, ce livre a été bu.

Pédanterie diront certains, génie diront d’autres. On aime ou on aime pas : l’indifférence n’est pas de mise.

Cela, c’est pour le style, la forme. Quid du fond? Paradoxal, des personnages qui sont finalement l’inverse de ce qu’ils prétendent être. Oui, la concierge est bien une concierge et la petite Paloma est bel et bien une personne conformiste à souhait. Mais bon, peut-on les blâmer? Je me sens moi-même unique. Je me pavane avec une tête de loup solitaire mais pourtant, je kiffe les 5 étoiles en sachant pourtant qu’ils détruisent la forêt et je ne dis jamais non à un bon vieux Marvel…

Ces paradoxes, liés à un style divin, rendent un tout subtilement élégant. J’ai hâte de lire d’autres Barbéry.

Finem Spicere,

Monsieur Touki

 
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Publié par le 7 décembre 2015 dans Inter nos

 

Mes amis mes amours, de Marc LÉVY

Ce livre est le premier que j’ai lu de Marc Levy. Ayant longtemps entendu parler de cet auteur et de ses talents d’écriture, je me suis laissée tenter ; et, quelques jours avant Noël, me voilà ressortie d’une librairie avec quelques uns de ses ouvrages. Etant une romantique dans l’âme, je me suis laissée attendrir par le titre de ce livre et pensais sincèrement y trouver quelque chose qui allait me transcender…

L’histoire: deux pères trentenaires (Antoine et Mathias), tous deux séparés, un étant libraire, l’autre architecte décident, un jour, de « réinventer » la vie en s’installant ensemble dans le quartier français de Londres. Leurs conditions: pas de baby-sitter et aucune présence féminine dans la maison.

On suit la vie quotidienne des personnages, avec ses lots de joie, tristesse, disputes, rencontres, (re)découverte d’émotions, de sentiments qu’ils pensaient perdus ; tout cela dans un style d’écriture simple et agréable.

Toutefois, l’histoire d’amitié relatée dans ce livre n’est pas vraiment celle que je m’étais imaginée. En effet, les deux personnages principaux ne font que se disputer et, à la longue, ça en devient lassant… Antoine est, selon moi, un peu trop directif et son envie de toujours tout contrôler m’a fortement agacée.

Les histoires sont également, à mon goût, un peu trop prévisibles. Par exemple,  Antoine avec sa meilleure amie, Sophie : ils passent énormément de temps ensemble, se rendent des services, se donnent des conseils concernant leur vie sentimentale respective. On sait dès le début ce qu’il se trame entre eux et on se demande quand arrivera le moment où ils arrêteront enfin leurs simagrées et affronteront, une bonne fois pour toute, leurs sentiments.

Aussi, il m’a fallu attendre d’arriver à mi-chemin pour découvrir un personnage attachant et réellement ressentir des émotions, ses émotions: Audrey, c’est un peu moi sentimentalement parlant.

Bref, mon ressenti est assez mitigé.

Je me demande bien ce que les habitués de Levy ont pensé de ce livre.

Finem Spicere,

Mademoiselle Dona Rosa.

 
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Publié par le 3 mars 2014 dans Inter nos

 

Syllogismes de l’amertume, d’Emil Michel CIORAN

«  Ne me demandez plus mon programme : respirer, n’en est-ce pas un ? »

L’apophtegme revisité, à son apogée. Cioran est un maître en la matière, oui, mais il est toujours aussi peu drôle.

Bouark, voici ce que je ressens, en substance, tout au long de cette lecture, saccadée, au rythme des préceptes.

Saccadé et non pas sac à idées, cet ouvrage pèse. Il pèse sur la vie, sur ma vie, m’interroge alors que je préfèrerais ne pas le faire. La vie est un fardeau oserais-je déduire de cette lecture… la vie est une chance me suis-je toujours dit, en suis-je réellement convaincu… ?

Et bien merci M’sieur Cioran, je me remets en question tiens. Ma vision est altérée, erronée, incomplète. Je me sens patraque, perplexe. Maussade. Un sentiment que je n’ai pas pour habitude d’avoir.

Le ressenti demeure intéressant… la prise de tête interne débute…. OH ET PUIS FUCK Emil, tu me les brises sérieusement à force ! Je veux ne pas penser à un soi disant, prétendu et surtout impossible à prouver, poids de la vie !

Sentiment de révolte, de rage. Je dis NON. Je dis non à ce foutu et surtout perfide sentiment qui se propage, veut me ronger, m’user. Ma vie est belle. Oui.

Merci Emil, pour cette piqûre de rappel.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 24 janvier 2014 dans Inter nos

 

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L’homme qui voulait être heureux, de Laurent GOUNELLE

 

 

Nous sommes ce que nous pensons. Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde”  Bouddha.

 

Je tiens tout d’abord à préciser que je n’adhère à aucune religion en particulier : je m’intéresse à toutes, à leur façon de voir le monde et d’aborder les évènements qu’offre la vie.

 Le titre peut en rendre sceptique plus d’un, pensant peut être que le bonheur n’existe pas, que la quête de soi n’est qu’idiotie et perte de temps, qu’il est inutile de se poser autant de questions auxquelles, bien souvent, nous n’avons pas de réponse. Toutefois, je me permettrai de leur demander d’essayer de « s’arrêter » deux minutes et de penser à eux, en tant qu’individu ; de penser à leur vie actuelle, à leur vie rêvée. Et j’aimerai savoir quelles seraient leurs réponses.

 Dans cet ouvrage, M.Gounelle nous livre son savoir, acquis durant sa carrière de psychologue et d’hypno-thérapeute, dans un style simple et accessible ; rendant la lecture et les dialogues entre un homme et un vieux guérisseur « évidents ».  Son style peut toutefois être considéré par certain comme simpliste et niais : « Quand on se voit moche, les autres nous voient moches. Les autres nous voient comme nous nous voyons nous-mêmes ».  Quant à moi, le fait d’appeler un chat un chat et d’être aussi direct, rend les dialogues beaucoup plus « frappants » et « réalistes » ; il ne nous noie pas dans du jargon thérapeutique.

 Ce qui m’a réellement « frappé » dans ce livre, sont les dires du vieux guérisseur sur la forces des croyances : « Quand on est convaincu d’une chose, elle devient la réalité, notre réalité ». Il « trace » une sorte de « cercle de résultat » qui aurait pour source les croyances. Ces croyances détermineraient le comportement de l’individu et influenceraient ses relations avec autrui qui elles renforceraient à leur tour les croyances de l’individu.

L’auteur tente d’amener le personnage principal à prendre conscience des barrières qui l’empêchent d’être totalement heureux.

 Il donne en exemple plusieurs expériences, réalisées par des chercheurs américains dans les années 70-80, qui permettent de bien comprendre la force des croyances qu’un individu peut développer, les conséquences qu’elles peuvent avoir sur l’individu, sur son esprit et même son corps.

 Je pense que pour pouvoir apprécier ce livre, il faut être capable de laisser de côté son pragmatisme et faire preuve d’une grande ouverture d’esprit. Je pense également que ce livre est fait pour les personnes aimant se triturer les méninges avec des questions relatives à l’individu, sa vie, son avenir etc… et non pour celles ayant un surplus de confiance en elles ou étant à quelque doigts d’avoir trouvé le bonheur, leur bonheur.

Finem Spicere,

Mademoiselle Dona Rosa

 
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Publié par le 21 janvier 2014 dans Inter nos

 

Paris l’instant, de Philippe DELERM

Paris, ville magnifique. Paris, ville poétique.

Dans un style décontracté, Delerm propose un mélange subtil de prose, entre photographie et écriture. Au moment de la lecture, je ne connaissais pas Paris. Je ne m’y étais rendu qu’une seule fois, à Roland Garros pour être précis donc autant dire que je ne m’étais pas réellement attendri devant les finesses et relents poétiques que peut inspirer cet endroit.

La lecture aura donc été, non pas absconse mais bel et bien fade et faible en ressenti. Un travail de pastiche m’avait été demandé et je m’étais focalisé sur la ville de Limoges. « Ecrire à la manière de » m’a permis de pouvoir apprécier a posteriori cet ouvrage.

«  On vient d’en bas. De cette chaleur moite des entrailles du métro qui se mêle curieusement à l’impeccabilité clinique des carreaux blancs de faïence de la voûte. Le regard morne, on a marché vers la sortie – à part les deux ou trois premiers qui grimpent quatre à quatre, les autres ont pris le rythme résigné, rien ne dépasse, chaque homme reste une île. »

J’aimerais bien avoir le retour et le ressenti des parisiens sur cet ouvrage… notamment de ceux qui travaillent tous les jours, prennent la ligne 1 et se retrouvent avec plaisir, engoncés dans le métro pendant l’intégralité du trajet, à contempler avec un déplaisir à peine feint les borborygmes endormis des voyageurs quotidiens.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 17 janvier 2014 dans Inter nos

 

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Silbermann, de Jacques de LACRETELLE

« Il avait été deux fois premier lors des compositions. Ce succès avait suscité des jalousies parmi les rangs des bons élèves. Et comme il lui échappait quelquefois une ironie méprisante à l’adresse des cancres, il n’y avait pas moins d’animosité contre lui aux autres degrés de la classe. Les choses commencèrent par des taquineries assez innocentes; elles furent un peu encouragées par l’insouciance de la plupart de nos professeurs qui, malgré ses bonnes places, n’aimaient pas Silbermann.« 

Un superbe livre pour de multiples ressentis.

Silbermann est juif et le narrateur, protestant. Nous sommes au début du vingtième siècle : leur amitié est difficile mais point inéluctablement.

J’en ai connu des Silbermann, version cancre. Beaucoup. Un m’a marqué. Ce livre m’y a paradoxalement fait penser.

J’étais en 4ème (système français) et il y en avait un, qui faisait tout pour bien se faire voir mais qui, en raison de quelques boulettes de comportement, était un véritable bouc-émissaire. Le cercle vicieux de l’injustice aidant, il commençait vraiment à déraper…

Je tenais à ce moment-là, attention, accrochez-vous, le CLUB LECTURE de mon collège qui, en gros, choisissait les livres que la bibliothèque (CDI) devait acheter. Nous étions un petit groupe et chaque semaine nous présentions à l’oral et à l’écrit nos lectures de la semaine… Je l’ai convié à plusieurs séances… et il a fini par venir tous les jours. A la fin de l’année, il était devenu mon second. il passait plus de temps au Club lecture qu’ailleurs… Le plus grand paradoxe de cette histoire ? Sa réputation n’a pas faibli d’un poil. Mais lui, allait mieux et c’est bien là l’essentiel.

Un livre fort car bon, nous avons tous connu notre Silbermann.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 19 octobre 2013 dans Inter nos

 

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Premier amour, d’Ivan TOURGUENIEV

« Mon fils, méfie-toi de l’amour d’une femme, méfie-toi de ce bonheur, de ce poison… »

Ouais, et bien, désolé monsieur le papa de Vladimir mais moi, j’espère bien qu’un jour et bien, une femme, et bien, elle m’aimera de tout son être et que, et bien, et moi, et bien, je serai heureux comme l’homme le plus heureux du monde ! Na.

« Oui, ok, mais c’est qui Vladimir ? » pourriez-vous me répondre d’un ton totalement indifférent à mon soliloque infantile d’introduction. Ben Vladimir, en gros, c’est un peu Ivan Tourgueniev déguisé. C’est le héros du livre. C’est un ado post-pubère – 16 ans quand même – qui découvre ce qu’est l’amour.

Il s’éprend de sa – attention accrochez-vous – VOISINE ! Non mais quelle idée.

Celle-ci est apparemment, très jolie, fine, douce, virevoltante dans son jardin….. et surtout dans son lit avec de parfaits et très nombreux inconnus. Bon, jusque là, rien de bien folichon me direz-vous….

Patience, car le folichon arrive, substantif s’il en est ! Un jour, qui tombe dans les bras de cette zolie fille ? Je vous le donne en mille, l’auteur de la citation initiale : le papa de Vladimir. Erf. Et en plus devant les yeux de son fils, épiant.

J’vous raconte pas le tintamarre interne de ce pauvre Vladimir…. s’ensuivent des pages et des pages de langueur, de pleurnichements à peine voilés, de pessimisme vraiment déprimant…… jusqu’à la fin, ouf, où tout s’enchaîne et retombe sur ses pattes. Quand je dis « pattes », je veux évidemment évoquer la « logique morale » de l’époque…. mais bon, je n’en dirais pas plus….

Bon, mon ressenti : mitigé.

Le début est exceptionnel, je vibre à la place de Vladimir, je suis à sa place, je vis à travers lui, j’ai envie d’embrasser cette charmante demoiselle, de la serrer dans mes bras, de lui montrer certains lieux qu’elle ne connaît pas…. oui, bon, ok, peut-être que je transcende un peu le petit Vladimir là…. Toujours est-il que le style est épuré et finalement, évident.

En revanche, je conseille à tous lecteurs d’avoir le moral accroché et d’avoir une vision de la vie en rose avant de lire la seconde partie… 

A vous de me donner votre avis !

Finem Spicere

Monsieur Touki.

PS : ah oui, et je suis content de revenir entretenir mon blog. L’envie m’est revenue. J’enchaîne de nouveau les lectures. J’avale les livres.

 
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Publié par le 14 octobre 2013 dans Inter nos

 

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L’Orthographe est un jeu, de Nicole RICALENS-POURCHOT

 

Après le Kamasutra, l’Orthographe ! Si vous me disiez un jovial « mais rien à voir ! » je vous répondrais, d’un ton à peine malicieux, « bah si, ça s’apprend à l’école ! ». Une minute après, vous auriez déguerpi, certes…

BREF, l’Orthographe. Mais oui que c’est un jeu. L’orthographe est, avouons-le, un peu chiantounette, avec beaucoup d’exceptions, d’incohérences, de résidus d’ignorance… mais elle n’en demeure pas moins source de jeux incroyables.

« C’est le pompon ! Certains mots se permettent des extravagances en renonçant au m devant b, p et m. »

Ainsi à travers 50 jeux disséminés dans 12 chapitres, la linguiste au nom composé prédestiné, Nicole Ricalens-Pourchot, vous emmène dans la cour de récré. Et pourquoi ci? Et pourquoi pas comme ça ?

Ainsi vous aurez tout loisir à trouver la solution de problèmes plus complexes les uns que les autres :

Exemple : jeu FOUILLIS, remettez le mot dans l’ordre

a) SUNCCITC : bref. (j’y réfléchis encore aujourd’hui)

b) DRAIRHERE : colique (mon imagination s’y refuse même si a) 😉 )

… et plein d’autres encore plus insolubles.

Vous l’aurez compris, en tant qu’amateur de jeux de mots bidons à défauts d’être bidonnants, j’ai beaucoup apprécié ce livre simple, accessible et toujours instructif.

Un chouette moment pour 3€ que l’on peut, en plus, partager aisément avec autrui.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 

 

 
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Publié par le 17 juillet 2013 dans Inter nos

 

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Le Spleen de Paris, de Charles BAUDELAIRE

La vérité les gens, je suis bien content d’écrire cet article ! 🙂

Laissez-vous transporter par la prose suivante, on en discute après :

« Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l’eau d’une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l’air.

Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! tout ce que je sens! tout ce que j’entends dans tes cheveux! Mon âme voyage sur le parfum comme l’âme des autres hommes sur la musique.

Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures; ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats, où l’espace est plus bleu et plus profond, où l’atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine.

Dans l’océan de ta chevelure, j’entrevois un port fourmillant de chants mélancoliques, d’hommes vigoureux de toutes nations et de navires de toutes formes découpant leurs architectures fines et compliquées sur un ciel immense où se prélasse l’éternelle chaleur.

Dans les caresses de ta chevelure, je retrouve les langueurs des longues heures passées sur un divan, dans la chambre d’un beau navire, bercées par le roulis imperceptible du port, entre les pots de fleurs et les gargoulettes rafraîchissantes.

Dans l’ardent foyer de ta chevelure, je respire l’odeur du tabac mêlé à l’opium et au sucre; dans la nuit de ta chevelure, je vois resplendir l’infini de l’azur tropical; sur les rivages duvetés de ta chevelure je m’enivre des odeurs combinées du goudron, du musc et de l’huile de coco.

Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires. Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des souvenirs. »

Bon, hors de question de sombrer dans une scolaire lecture analytique. Encore une fois, désolé mon ami(e) lycéen(ne) de seconde ou première héhé, mais là, je cherche juste à vivre le texte et pas à chercher ou inventer les mécanismes du subconscient de Charlinou, au prétexte, non pas de paraître intelligent mais simplement d’avoir une bonne note ! C’est fini ce temps là ! 😉

Vivre donc, ce texte. Ressentir la chaleur du poil. Voir, halluciner des événements, des lieux. Franchement, c’est avec un texte pareil que l’on saisit la finesse de l’esprit humain. Quand nos soi-disants cousins proches chimpanzés et bonobos s’épouillent, l’être humain, lui, voit dans les cheveux un « port foumillant de chants mélancoliques » ou encore « de longues heures passées sur un divan« … Ca me laisse pensif, rêveur…

Charlinou adorait voyager. Il aura beaucoup voyagé d’ailleurs. Il transmet cela avec une force rare. La poésie est évidente, elle transparaît… Chez nous, la transe paraît…. 😉

Il y en a d’autres dans ce recueil, des poèmes en prose… beaucoup ont été étudiés, décortiqués, combien ont-ils été vécus? Loin de toute pression académique…

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 

 

 
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Publié par le 16 juillet 2013 dans Inter nos

 

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Le joueur de flûte, de Béatrice BEAUMARAIS

« Plus de piaule ! J’ai faim… Claire ne répond pas, rien ne va plus ! »

Voilà en substance l’état des lieux de la vie de Manuel, un gars qui aime bien s’attirer tout un tas d’ennui  et qui joue probablement de malchance.

Quand l’envie lui prend de quitter cette vie qu’il considère comme misérable, un chant, une mélodie, un doux souffle émanant d’une flûte… émerge. Yeshua, le joueur, le ramène petit à petit à la vie… et parvient à le faire croire de nouveau à ce qu’il y a de plus fort en ce bas monde : l’amour.

Bon, et ben dis-donc, cette BD m’aura franchement bien ennuyé !! Elle coule de source, est sans surprises et surtout sent l’eau de rose à plein nez.

Cependant, je lui reconnais un certain esthétisme, une mélodie poétique se dégage au fur et à mesure de la lecture.. et cela est bien appréciable. Autrement, bof bof bof.

Cette critique constructive terminée, je vous laisse le soin de lire cette BD et de me donner votre avis !! 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 15 juillet 2013 dans Inter nos

 

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Cap au pire, de Samuel BECKETT

« Lentement ils disparaissent. Tantôt l’un. Tantôt la paire. tantôt les deux. Lentement réapparaissent. tantôt l’un. Tantôt la paire. Tantôt les deux. Lentement ? Non. Disparition soudaine. Réapparition soudaine. Tantôt l’un. Tantôt la paire. tantôt les deux. »

Marasme de mots.

Le but voulu par Samuel, l’exténuation.

Le ressenti, le tournis.

Nauséeux, ce livre est une illusion d’optique. Il ne raconte rien, ne berce pas mais épuise, étourdit, insidieusement.

A lire, probablement pas. A subir, très certainement.

Pragmatiquement, 8,50€ pour 62 pages d’un truc qui donne la nausée : autant aller dans un parc d’attraction 😉

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 14 juillet 2013 dans Inter nos

 

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La Peur, de Stefan ZWEIG

Monsieur Touki is back !! Non mais sans déconner, le mec, il parle de lui à la troisième personne et en anglais… non mais allô quoi !

Bref, mon absence aura été longue. le pourquoi est complexe. Mon retour lui est simple ; la preuve avec ce post !

Voilà ici (oui, on peut aussi écrire plus simplement « voici ») un recueil de six nouvelles de mon auteur favori. Le ressenti est puissant, varié et permanent. Lire c’est vivre.

1/ La Peur

Exceptionnelle. Saisissante. La peur. Coucher avec un autre homme quand on est mariée et avoir peur d’être découverte, par son mari. Une peur que l’on croit indicible. Une peur que transmet beaucoup trop efficacement Zweig. Poulàlà.

2/ Révélation inattendue d’un métier

Héhé, les fameux pickpockets ! Ca me rappelle mon année barcelonaise quand, bon sang de bonsoir, les pickpockets auront rendu fous nombre de mes camarades étudiants. Je me souviens terriblement de mon envie poignante de frapper, frapper et encore frapper ces espèces de CONNARDS sans scrupules et ben, notre ami Stefan, lui, arrive, par un magique sens de l’observation, à rendre ce personnage presque touchant… une sensation et une confrontation de sentiments opposés qui vaut la peine d’être vécue, jvouldis !

3/ Leporella

La jolie femme de chambre, ou pas, Leporella, convaincue d’être un objet, ou du moins traitée comme tel, s’éprend de son patron… Une femme naît, la beauté et la sensualité avec. A ressentir.

4/ La femme et le paysage

Je cède la parole à ce qui suit :

« Son visage aux yeux clos était tendu douloureusement; je m’aperçus,angoissé, qu’elle voulait s’éveiller et ne le pouvait pas, que ses sens égarés cherchaient de toutes leurs forces à s’évader de cette prison de ténèbres, à retrouver leur lucidité. Et le fait que, sous le masque de plomb du sommeil, quelque chose luttait pour se dégager de l’enchantement, suscitait en moi la dangereuse envie de la réveiller. Mes nerfs brûlaient du désir de la voir non plus en état de somnambulisme, mais éveillée et parlant comme un être réel. Ce corps aux jouissances sourdes, je voulais à tout prix le ramener à l’état conscient. Je l’attirai violemment à moi, je la secouai, j’enfonçai mes dents dans ses lèvres et mes doigts dans ses bras, afin qu’elle ouvrît enfin les yeux et fît consciemment ce que jusqu’alors seul un vague instinct l’avait poussée à faire. Elle se courba en gémissant sous la douloureuse étreinte. « Encore… Encore… » murmura-t-elle, avec une chaleur insensée qui m’excitait et me faisait perdre la raison. Je sentais que l’éveil était proche, qu’il allait percer sous les paupières closes, qui déjà tremblaient d’une manière inquiète. Je la serrai de plus en plus fort, je m’enfonçai plus profondément en elle; soudain une larme roula le long de sa joue et je bus la goutte salée. La terrible agitation de son sein augmentait sous mon étreinte, elle gémissait, ses membres se crispaient comme s’ils eussent voulu briser quelque chose de terrible, le cercle de sommeil qui l’emprisonnait; soudain — ce fut comme un éclair à travers le ciel orageux — quelque chose en elle se rompit. Elle fut de nouveau un poids lourd et inerte dans mes bras, ses lèvres se détachèrent, elle laissa retomber ses mains, et lorsque je la déposai sur le lit elle resta couchée comme morte. J’eus peur. Involontairement, je la touchai, tâtai ses bras et ses joues, tout était froid, glacé, pétrifié. Seules ses tempes battaient faiblement. Elle gisait là comme un marbre, les joues humides de larmes; une respiration légère caressait ses narines dilatées. De temps en temps un faible tressaillement la parcourait encore, vague descendante de son sang agité, mais les spasmes peu à peu s’apaisaient. De plus en plus elle ressemblait à une statue. Ses traits se détendaient et s’humanisaient, devenaient plus juvéniles, plus limpides. La crispation avait disparu. Elle s’était assoupie. Elle dormait. »

Mon idéal.

5/ Le Bouquiniste Mendel

Touchant, le vieil habitué du café, l’emblématique bouquiniste Mendel…. ben finit par mourir quoi ! Et là, l’insignifiant sinon ce qui était devenu coutumier, ben disparaît aussi…. et là…. ben c’est plus tout à fait la même chose. Son absence matérialise sa présence passée. Paradoxe finement, encore une fois, décrit par Zweig.

6/ La collection invisible

Un monsieur qui ne voit plus. Sa femme qui voit très bien. Un monsieur qui présente avec amour à tous ses visiteurs son exceptionnelle collection. Tous les visiteurs voient très bien mais personne ne la voit. Et pour cause, madame l’a vendue !! Situation non pas cocasse mais bel et bien troublante. Entre mensonge et vérité, où se situe l’équilibre ?

J’en ai terminé avec ce recueil. Lisez-le, vous vibrerez. 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 13 juillet 2013 dans Inter nos

 

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Ravel, de Jean ECHENOZ

« Quand Wittgenstein, vexé, lui écrit en retour que les interprètes ne doivent pas être des esclaves, Ravel lui répond en cinq mots. Les interprètes sont des esclaves. »

Et bim !

C’est ce que j’appelle communément une civière :  notre ami Wittgenstein n’a qu’à joliment s’allonger et attendre d’être sorti du terrain….

Maurice Ravel !  C’est qui? Ben c’est un musicien, un compositeur. Hors pair? Je ne suis pas suffisamment instruit, doué, éduqué pour vous le dire. A vous d’ouvrir votre lecteur Windows Media pour écouter son oeuvre.  Les fanatiques, soit d’Apple, soit de la musique classique me trucideront. Les premiers pour d’obscures raisons mêlant endoctrinement et inconscience collective et les seconds parce qu’écouter de la musique classique ailleurs que sur un bon 33 tours est une hérésie que seuls se permettent les profanes stupides et beaufs… Ouch, quelle bande de rageux quand on y pense… Bref, encore une fois, je m’égare. 😀

Non, sérieux, Jean Echenoz s’intéresse aux 10 dernières années de Maurice, la période où la fatigue s’installe, la chiantise de la vie aussi (et les névroses qui vont avec). Bref, un moment de gaieté permanente ou Maurice, certes malmené par ses soucis mentaux, apparaît dans sa plus intime personnalité.

Echenoz est décidément un sacré auteur. Ah ça, oui. 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki

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Publié par le 4 Mai 2013 dans Inter nos

 

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Quelque part dans l’inachevé, de Valérie LAMESCH

« Sans cesse cette fêlure, cette frontière.
Seule, à peine sûre de son existence.
Un manque absurde, inutile, douloureux. Une envie de sa présence, de se projeter dans le passé, de revenir au point de fracture. Modifier le fil du temps. Un désir si fort, si impérieux qu’il étouffe les mots. Un silence commode qui masque les vérités vulgaires de la vie, qui nimbe tout d’un non-dit confortable et terrifiant. »

Troublant.

Affamant.

Aigu (oui, oui, aigu :D).

Etourdissant.

Et finalement, surtout touchant.

Tous les sens y passent. Les états d’esprit aussi. Ce livre, cet écrivain, joue avec nous, avec nos affects plus ou moins refoulés. Il va puiser au fond nos organes la source du réel, le nôtre, le vôtre, le leur.

L’univers est celui de la relation amoureuse, du moins, c’est mon avis. D’autres y croiront aussi mais seront probablement désabusés. D’autres vilipenderont cette vision de l’amour ou harangueront cette pauvre Héloïse infoutue de se sortir les doigts – relent poétique s’il en est. Certains, comme moi, se perdront, se laisseront emporter dans le tourbillon des mots qui finissent par n’en plus être. Ils vogueront au gré des pages, s’envoleront à celui des ressentis, s’émerveilleront devant la vérité qu’il croient détenir.

Bon, c’est pas tout ça mais c’est que je me perds dans mes nuages là ! « L’histoire, c’est quoi bordel ?! » auriez-vous envie de me dire ! « Mais minute couillon, laisse-moi jouir en paix voyons » vous répondrais-je d’un ton toujours aussi poétique.

Bon, ça y est, je suis frustré, vous m’avez coupé dans mon élan. 😦

L’histoire, donc : Héloïse, étudiante en philo, s’éprend pour son prof, Adam K.

Et oui, ça casse pas trois pattes à un canard ! Cela étant, si l’on y réfléchit bien, je vous mets au défi de trouver quelque chose qui le fait… 😉

Non, plus sérieusement, le tourbillon est là, les mots m’ont happé et malgré mon grand pacifisme, m’ont fait valser d’un bout à l’autre du ring. On ne lit plus, on vit, on ressent.

Ma raison de lire, ressentir. Valérie Lamesch vient de m’offrir un moment comme je le disais plus haut, jouissif.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 29 avril 2013 dans Inter nos

 

Un soupçon légitime, de Stefan ZWEIG

« Pour ma part, j’en suis tout à fait certaine, le meurtrier c’est lui – mais il me manque la preuve ultime, irréfutable.  » Betsy « , me dit toujours mon mari,  » tu es une femme intelligente, qui observe vite et bien, mais tu te laisses mener par ton tempérament et tu portes souvent des jugements hâtifs.  » En fin de compte, mon mari me connaît depuis trente-deux ans et ses mises en garde sont peut-être, et même probablement, justifiées. Je dois donc, puisqu’il me manque cette preuve ultime, me faire violence pour réprimer mes soupçons devant les autres. Mais chaque fois que je le croise et qu’il s’approche de moi, brave et amical, mon cœur s’arrête de battre. Et une voix intérieure me dit : c’est lui et lui seul, le meurtrier. »
Me voici de nouveau, après une période vide de beaucoup de choses et notamment de lecture, avec une nouvelle !
Je suis sûr que je vous ai manqué 😀 ce qui, en soit, est une source de satisfaction non négligeable, un puits de bonheur sans fonds, si ce n’est celui de mon ego, un fleuve ou, au choix, une rivière de joie et d’exaltation menant à l’ataraxie…et plein d’autres trucs bien fantasques pour me convaincre que j’ai du vocabulaire !
Bref ! Quelles sont les nouvelles?
Ben, c’est une nouvelle à la Zweig, une nouvelle géniale, une nouvelle qui me rend fou. Fou de lui, de son écriture exceptionnelle, de sa facilité à transcrire le réel, l’indicible voire l’ineffable. J’en peux plus de ce Stefan. Il me paralyse, m’électrise. Je ne dirais pas qu’il m’électrolyse mais plutôt qu’il me titille l’hypophyse. Encore cette histoire de vocabulaire…
Un chien meurtirer, comme c’est sublime. Jouissif, doux mélange entre l’effroi et le sadisme. L’effroi de la situation, le sadisme… de la situation. « Il est génialement horrible ce putain de chien! » a-t-on envie de poétiquement se dire au fur et à mesure de la lecture. Je ne sais pas vous mais je suis resté partagé par rapport au chien. entre le massacrer ou lui faire un gros câlin. Des pulsions vicieuses me répondent gaiement « les deux » mais décrire ce tableau me rayerait à jamais de WordPress. 😉
Une lecture qui encore une fois, ne m’aura pas laissé indifférent. Il m’aura encore faire suer c’t’animal ! C’est bien le cas de le dire…
Monsieur Touki.
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Publié par le 24 avril 2013 dans Inter nos

 

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Matin Brun, de Franck PAVLOFF

Je me rappelle de ce livre. Je l’ai lu, il y a fort longtemps.

Je l’ai aperçu, dans une librairie luxembourgeoise, cet après-midi.

1,50€, mon choix a été rapide.

11, voici le nombre de pages. La lecture est rapide. Oui, mais dense.

Pavloff surprend, en peu de mots, il décrit l’absurdité du totalitarisme, de l’effet de masse, de l’inconscience collective. Avoir un animal domestique autre que brun est interdit mais accepté. Avoir eu un animal autre que brun finit par l’être aussi.

Réflexion intense. Respect profond pour une oeuvre à lire, même pour les non lecteurs.

Une citation révélatrice d’un livre hors du commun :

« Par mesure de précaution, on avait pris l’habitude de rajouter brun ou brune à la fin des phrases ou après les mots. Au début, demander un pastis brun, ça nous avait fait drôle, puis après tout, le langage c’est fait pour évoluer et ce n’était pas plus étrange de donner dans le brun, que de rajouter putain con, à tout bout de champ, comme on le fait par chez nous. Au moins, on était bien vus et on était tranquilles.« 

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 17 mars 2013 dans Inter nos

 

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Sonietchka, de Ludmila OULITSKAÏA

« […] elle comprit que ses dix-sept ans de bonheur conjugal avaient pris fin […] « Comme c’est bien qu’il ait désormais à ses côtés cette belle jeune femme, tendre et raffinée, cet être raffiné, cet être d’exception, comme lui ! songeait Sonia. Et comme la vie est bien faite, de lui avoir envoyée sur ses vieux jours ce miracle qui l’a incité à revenir à ce qu’il y a de plus important en lui, son art… » Vidée de tout, légère, les oreilles bourdonnant d’un tintement limpide, elle entra chez elle, s’approcha de la bibliothèque, y prit un livre au hasard et s’allongea en l’ouvrant au milieu. C’était La Demoiselle paysanne de Pouchkine. »

Allez, je vais mettre un peu de mélancolie sur ce blog. Soniethka, ou Sonia, pour les intimes ou les dyslexiques, est un femme russe un peu particulière : elle n’est pas laide et lit beaucoup, elle « tomb[e] en lecture comme on tombe en syncope, ne reprenant ses esprits qu’à la dernière page du livre » et, « à force de lire sans arrêt, Sonietchka a un derrière en forme de chaise… »

Oui, mais voilà, Sonietchka reste une femme et les femmes ont toutes ce pouvoir de briller, d’illuminer les hommes. C’est Robert (si, je vous jure) qu’elle va faire tomber. Elle n’y croit pas, n’en revient pas qu’un homme, que le bonheur, puisse oser frapper à sa porte, à elle, la vaurienne, celle qui ne mérite pas une vie décente.

Ils auront une fille, Tania. Sonietchka va s’occuper d’elle comme elle s’occupait de ses livres, amoureusement, affectueusement, éternellement, stoïquement. Tania est moche, grossièrement bâtie par la nature mais plaît énormément aux mâles. Elle se lie d’amitié avec Jasia, son opposé, sauf pour les hommes.

Jasia est seule et envie cette belle famille. Sonietchka l’aime comme son enfant, elle est heureuse. Jasia couche avec Robert, elle ne sait pas pourquoi ; un acte désintéressé.

« Elle se dressa sur son séant. Le lit grinça. Robert Victorovitch se retourna. Emergeant de l’immense chemise de nuit de Sonia pointait une petite tête blonde sur un cou trapu. La fillette se passa la langue sur les lèvres, sourit, et tira la manche de la chemise qui glissa aisément sur sa gorge par l’encolure. D’un mouvement du pied, elle fit tomber la couverture par terre, se leva, et l’immense chemise tomba sur le sol. Posant ses pieds menus d’enfant sur le plancher peint glacé, elle courut vers Robert Victorovitch, lui ôta des mains le rouleau de papier qu’il avait fini par trouver et prit sa place entre ses bras.
« Un petit coup, si tu veux, mais vite ! » déclara la petite fée pratique sans la moindre coquetterie, comme elle disait d’habitude à son bienfaiteur, le policier Malinine. Seulement là-bas, elle savait dans quel but elle faisait cela, tandis qu’ici, ce n’était ni par intérêt ni par calcul. Elle ignorait elle-même pourquoi. »

Sonietchka le comprend très vite mais ne change rien, stoïquement sereine. Elle profite de son bonheur.

Sonietchka m’a illuminé, m’a bouleversé. L’histoire est simple, le style monotone, la vie de Sonia, implacable.

Je me suis reconnu en elle…

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 16 mars 2013 dans Inter nos

 

La saga Harry Potter, de J.K. ROWLING

Bon, vous allez me dire…. euh je n’en sais rien après tout. Cessons cette psychanalyse de groupe ! Ca y est, je commence à peine à écrire que je m’énerve déjà tout seul.

Je disais donc, vous allez me dire que…. ok, stop, mes doigts glissent tout seul.

LA SAGA HARRY POTTER ! Je me souviens précisément de la première fois dont j’ai entendu parler de ce jeune homme.

J’étais à table, un midi, chez moi, en famille, je mangeais des pâtes, des farfalles à la bolognaise et au fromage râpé, quand un reportage passe au journal de 13h de TF1 de monsieur Jacques LEGROS (ce nom m’écroule voire me tue encore aujourd’hui). De trois quarts de dos par rapport à l’écran, je tourne la tête machinalement, la bouche ouverte, en attendant que la fourchette, abondamment remplie, ne daigne se présenter à l’embouchure (ce terme est parfait). Quelle ne fût pas ma surprise lorsque je vis que l’on osait parler de livre ! Et de livre pour adolescent ! Et d’un phénomène de librairie ! D’UN PHENOMENE DE LIBRAIRIE QUE JE CONNAISSAIS PAS !

Et oui, le journaliste évoquait dans son reportage la sortie du tome 4 d’un livre exceptionnel à propos d’un sorcier qui aurait survécu à celui-dont-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ; serait-ce Jacques Legros?

Noël arrive et sous le sapin, les 4 premiers tomes de HP ! Sur l’instant, je me suis dit : « chouette, des livres » puis « fichtre, ils sont gros ». Je me retire donc dans ma chambre et commence machinalement, du chocolat dans la main, en mode vraie fille (tu parles d’un loup solitaire !), à lire…. euh… comment dire, beaucoup. Le 27 décembre au soir, j’avais terminé les 4 tomes.

Le 5ème est mon favori, C’EST LE PLUS LONG !! 😀

Le 6ème, j’étais déjà un poil plus âgé et m’intéressais énormément aux classiques. Quant au 7ème, je l’ai lu en anglais juste pour me convaincre d’être un BIG KING de l’anglais.

Merci Mme Rowling d’avoir été pauvre et de désespoir, d’avoir écrit dans un bar miteux, sur un bout de table (pour mon kiff perso, j’imagine des feuilles de PQ comme support) votre premier opus d’une saga véritablement bien ficelée et magistralement enivrante.

Et vous, qu’en pensez-vous de ce jeune puceau à lunettes ?

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 14 mars 2013 dans Inter nos

 

Les Aventures de Tintin, tome 03 : Tintin en Amérique, d’HERGÉ

Tintin en Amérique ou  Tintin Vs Al Capone : fallait oser monsieur RG (Georges Rémi et pas Roland Garros, hein !) !

D’ailleurs tiens, si je ne m’abuse, il est rare que l’auteur belge utilise de véritables noms dans sa série culte. Un Goscinny l’aurait probablement appelé Alcaponix ou encore Granbandidamérix mais non, Hergé assume, il appelle un chat, un chat.

Cette remarque inutile effectuée, revenons un peu sur ce tome ci. Je me souviens très bien qu’il fut mon préféré pendant très longtemps ! Pourquoi? En raison d’une action incessante : ça bouge et ça se tape dessus ! Tintin devient un super-héros qui prendrait l’allure d’un mix entre Walker Texas Ranger, Blueberry, Lucky Luke pour la version comique et même Superman lorsqu’il se pare d’une armure de chevalier et fait un aller-retour tranquillou dans les oubliettes (avec l’escalier en colimaçon qui va avec), un revolver à la main, pour sauver Milou chéri.

Ah, et il y a toujours des minis polémiques, sur les indiens cette fois : Hergé est suspecté de racisme…. bah, de tout façon, il est mort, donc on s’en fiche si à l’époque il l’était… C’était la phrase cynique du jour !

Allez, un poil de cynisme supplémentaire avec cette citation savoureuse : « Monsieur Tintin ! Monsieur Tintin ! Ecoutez-moi ! Laissez-moi vous convertir à la nouvelle religion néo-judéo-bouddho-islamo-américaine, dont les dividendes sont les plus élevés in the world ! »

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

Dans la même série :

Tintin au Congo

 
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Publié par le 11 mars 2013 dans Inter nos

 

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Protagoras, de PLATON

« Protagoras me répondit : « Je loue, Socrate, ton ardeur et ta manière de traiter les questions. Car, sans parler des autres défauts dont je me flatte d’être exempt, je suis le moins envieux des hommes. Aussi ai-je dit souvent de toi que, de tous ceux que je rencontre, tu es celui que j’estime le plus, et que je te mets bien au-dessus de ceux de ton âge, j’ajoute que je ne serais pas étonné si tu te plaçais un jour au rang des sages illustres. Quant à ces questions, nous les traiterons, si tu veux, une autre fois, pour le moment, j’ai autre chose de pressé à faire.
– Va donc, dis-je, si tel est ton plaisir, aussi bien il y a longtemps que, moi aussi, je devrais être rendu où j’avais dessein d’aller, mais je suis resté pour faire plaisir au beau Callias. »
Après avoir ainsi parlé et écouté tour à tour, nous nous séparâmes. »

Comme vous l’aurez compris, ce dialogue ci, narré par Platouné, a lieu entre Socrate – le vieux sage – et Protagoras, le pro des sophistes, un vendeur d’aspirateurs qui ne perdent pas l’aspiration et surtout l’inspiration en somme. L’aspirateur, de l’inspiration? Non, laissez tomber, c’était un jeu de mot pourri, une paronomase un poil ratée, j’avoue.

De quoi discutent-ils donc?? Vous voulez vraiment le savoir?

Sans déconner, c’est réellement passionnant : ils échangent sur l’enseignement, Socrate explique, en très gros, que Protagoras ne peut pas appliquer ce qu’il prétend enseigner. Je m’explique, allez suivez, vous allez voir, c’est drôle. Comment ça, mon humour n’est pas fiable ??? Sortez d’ici !!! 😉

En effet, Protagoras veut enseigner, aux petiots pendus à ses lèvres, ce que sont les vertus. Les vertus, mais c’est quoi une vertu? répond en substance notre Socratouné préféré.

C’est la bonne question puisqu’ils ne sont pas d’accords sur la nature de la vertu mais aussi sur l’unicité de celle-ci. Comment dès lors débattre sur son possible enseignement?! Ben, euh, cela devient difficile !

Quid du ressenti de lecture?? Amusant ! Franchement, je me suis pris au jeu ; j’ai presque (oui, tout de même faut pas déconner) eu envie de noter sur papier, dans un joli tableau – que j’imaginais rose et violet avec des bordures en pointillés irréguliers… mais WTF !! – les arguments de chacun pour essayer de voir qui était cohérent, qui ne l’était pas.

Sans cela, on se rend compte tout de même que Socrate, si intelligent qu’il soit, tombe parfois dans la sophistique lui aussi ! Oui, je vous passe les détails parce que d’une part, je ne m’en rappelle plus suffisamment et que d’autre part, je doute que vous en ayez réellement cure… Oui, j’ai également certaines opinions préconçues et j’adresse un joli mais néanmoins cordial fuckouné au gentil bachelier qui croyait pomper des infos pour faire sa « dissert’ à la maison d’philo » qu’il a d’ailleurs attendu, le dimanche soir pour commencer, alors qu’il doit la rendre demain matin 8h !! Bonne nuit blanche mon petit 😀

Non, allez, tiens une petite info tout de même petit gars, ou petite meuf, sache que Platon, le transcripteur des dialogues de Socrate, prenait souvent un malin plaisir à déformer les propos des sophistes, tout simplement parce qu’il ne pouvait pas les voir en peinture et éprouvait pour son maître Socrate, une admiration sans bornes. Pour Protagoras, c’est différent, Platon l’estimait et donc, le dialogue semblerait, d’après les experts et ma mémoire, plutôt bien retranscrit  Si tu ne le savais pas, je suis content de t’avoir aidé. Si tu le savais, tu n’as rien à faire sur cet article et retourne bosser ta dissert’ !!

Ouf ! Bon, je suis un fada de philo, j’essaye de limiter les publications en la matière mais parfois mes doigts glissent tout seul…. Niark niark niark !

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

Du même auteur:

L’Apologie de Socrate

 
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Publié par le 10 mars 2013 dans Inter nos

 

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Les Aventures de Tintin, tome 02 : Tintin au Congo, d’HERGÉ

Tintin !! Mais oui, Tintin !! Pour mon premier article sur une bande dessinée, je ne pouvais que choisir cette série exceptionnelle, qui aura rythmé mon enfance, mon adolescence et qui va encore me faire rythmer tant le plaisir d’ouvrir à nouveau ces BD poussiéreuses, aux pages « craquelantes », aux histoires indémodables, est grand.

Tintin au Congo, vous pouvez soit le lire en noir et blanc, comme les neufs premiers tomes, soit en couleur*, mais avec encore des noirs et des blancs à l’intérieur…. 🙂 Ouch ! « Quelle blague ! De plus en plus drôle dites-moi », me diriez-vous à mi chemin entre l’ironie et le désespoir qu’un jour je cesse ces foutues blagounettes ridicules et nuuuuuuuuuuuulles !

Oui, mais voilà, j’ai une bonne raison : ce tome ci aura fait polémique et aura été accusé d’être une oeuvre raciste !! Alors, mettons les points sur les points-virgules – pour changer un peu – et cessons ces discours qui ne peuvent être qu’à finalité mercantile !

En gros, ça veut dire qu’il y en a, au moins un, qui pense que l’extrait suivant est raciste, attention censure donc :

« Sans toi, moi être mort… À présent, moi être ton esclave, ô Blanc généreux !…« 

Et beh dis donc, ça me fait penser à ce livre ci cette polémique.

Finem Spicere,

Monsieur Touki

*comme les tomes 2 à 9 inclus, ouais, ya que celui chez les Soviets qui n’a pas été colorisé.

Dans la même série :

Tome 03 : Tintin en Amérique

 
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Publié par le 9 mars 2013 dans Inter nos

 

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Le Kamasutra est un jeu, de Mademoiselle Navie

Oui, j’en parlais un peu plus tôt dans les articles, j’ai acheté ce livre en même temps que le Horla et Hamlet ! Pourquoi, me demanderez-vous? Ben parce qu’ils ont tous un point commun : ils vont me faire plaisir. Je le sentais, j’ai eu raison.

Mademoiselle Navie est une femme que je veux absolument rencontrer. Elle a tout : la confiance en elle, le style littéraire, un propos naturel et simple et surtout : elle se sent bien dans son corps et son esprit.

Bon, en revanche, elle me fait serrer les sphincters (oui, je le mets en gras 😀 ) lorsqu’elle parle en totale décontraction – dans les deux sens du terme d’ailleurs – des pratiques sadomasochistes où la dimension anale intervient dans une large part. 😉

J’ai appris pas mal de choses, j’ai pas mal ris aussi et Mademoiselle Navie m’a donné envie de découvrir, en profondeur donc, cette Bible qu’est l’oeuvre de Vâtsyâyana  !

Une petite citation pour la route, j’en mets à chaque fois donc voici une vérité toute vraie 😀 : « le clitoris est une petite bombe à manier avec précaution selon l’effet désiré. » Naturellement, merci Mlle Navie de me/nous prendre pour des ignorants/incompétents, ‘fin bref…

Je ne vais pas non plus écrire trop longuement sur ce livre car à chaque phrase me viennent des jeux de mots plus ou moins subtils… alors déjà que je vis une période d’abstinence insupportable (plus que 3 semaines !!!!!!! …. ENCORE 3 SEMAINES !!!!) j’aimerais, vous en conviendrez, éviter de sombrer dans la folie la plus pure…. comme décrite dans…… tiens, le Horla de Maupassant… vous voyez, tout s’explique. 😉

A vous de me donner votre avis 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 9 mars 2013 dans Inter nos

 

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Petit traité d’intolérance, de CHARB

« Mort au(x)… » voici commencent tous les titres des articles, brèves, satires ou tout ce que vous voulez qui a à voir avec des propos corrosifs, sanglants et surtout ne pardonnant rien à personne.

Charb, alias Stéphane Charbonnier, directeur de publication de Charlie Hebdo – oui, le gentillet petit journal qui adore se faire incendier pour…. faire raquer les compagnies d’assurances bien sûr !! 😉 –  nomme lui même ces petites critiques des fatwas, une appellation somme toute dénuée d’une quelconque connotation religieuse. 😉

Tout y passe, accrochez-vous, vous allez vous faire décaper à coup de Destop, ou de Domestos, il ne se préoccupe guère de cette distinction.

Attention les pue-des-mains, les tongs, les chauves à perruque, les moustaches de Bachar Al-Assad, les supporteurs de rugby ou encore ceux qui rentrent d’Inde : vous n’allez pas vous relever de la taloche qu’il va vous mettre.

Charb propose ainsi, concernant les slameurs, « qu’il faut scier les cordes vocales de ces curés de la poésie avec une lime à ongles rouillée » ou encore concernant la business class « qu’il faut enfermer à vie les directeurs des compagnies aériennes dans des chiottes d’avion et de ne les nourrir qu’avec des biscuits apéritifs ». 😀

Vous l’aurez compris, la subtilité n’est pas son fort et tant mieux, je me suis tellement marré en lisant ce livre qu’il m’a rappelé le bien fade Ca m’agace de Fournier, politiquement correct mais bien moins incisif à mon goût. Car, dans le fond, ce livre, accumulation et/ou synthèse de la « rageuserie », montrera quelque chose d’intéressant : que la même personne rira d’un article en disant qu’il est top et sera choquée par un autre puisqu’après tout, celui-ci ne répondra pas à sa compréhension de la vie, la seule acceptable ou du moins non criticable…

Cela voudrait-il dire que nous sommes réellement intolérants ?? Zut, je suis paumé… 😉

Allez, pour son prix ultra modique, il vaut bien l’achat !

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 

 
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Publié par le 9 mars 2013 dans Inter nos

 

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Le Horla, de Guy de MAUPASSANT

« Je suis perdu ! Quelqu’un possède mon âme et la gouverne ! quelqu’un ordonne tous mes actes, tous mes mouvements, toutes mes pensées. Je ne suis plus rien en moi, rien qu’un spectateur esclave et terrifié de toutes les choses que j’accomplis. Je désire sortir. Je ne peux pas. Il ne veut pas ; et je reste, éperdue, tremblante, dans le fauteuil où il me tient assise. Je désire seulement me lever, me soulever, afin de me croire maître de moi. Je ne peux pas ! Je suis rivé à mon siège et mon siège adhère au sol, de telle sorte qu’aucune force ne nous soulèverait. Puis, tout d’un coup, il faut, il faut, il faut que j’aille au fond de mon jardin cueillir des fraises et les manger. Et j’y vais. Je cueille des fraises et je les mange ! Oh ! mon Dieu ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! Est-il un Dieu ? S’il en est un, délivrez-moi, sauvez moi! secourez-moi ! Pardon ! Pitié! Grâce ! Sauvez-moi ! Oh ! quelle souffrance ! quelle torture ! quelle horreur! »

Tiens, du Maupassant ! Et oui, on trouve de tout sur ce blog 😉

Pour tout vous avouer j’ai acheté le Horla avec, certes Hamlet de ce cher William (oui, je ne l’ai pas lu, je vous raconterai pourquoi plus tard) mais aussi avec Le Kamasutra est un jeu ou encore La Merditude des choses …. autant vous dire que j’étais soit très ouvert d’esprit, soit totalement paumé dans mes choix de lecture. Au final, je suis ressorti de la librairie avec sept livres sous le bras, pesant une tonne au demeurant, chose très pratique quand on s’apprêtait comme moi à faire un mini tour d’Europe en mode Road Trip…. ‘fin là, je m’égare 😀

Donc, Le Horla, dans le train du retour, état d’esprit pas jovial jovial et voilà que Maupassant me parle de folie ! Quelle guigne ! Cela dit, le parallèle avec Amok de Zweigouné chéri m’est venu instantanément et le simple constat que Guy parvienne à le concurrencer me fit à la fois adorer et détester ce livre.

Comment oser parler aussi bien de la folie ??? Il me perturbe, je croyais avoir trouvé la référence (dans le genre littéraire de la nouvelle les z’amis bien sûr) et voilà qu’avec des mots d’une justesse effarante, il décrit des sensations, des moments fugaces que l’on a tous au moins une fois vécu : troublant

Oui, mais voilà, Maupassant n’est pas un monument de la littérature pour rien et honte à moi si je croyais lire un « bouquin » à l’acabit littéraire du Kamasutra est un jeu (j’ai adoré ce livre aussi pourtant). 😉

Pour info, il y a deux versions du Horla : la première et, euh, … je vous laisse deviner tiens. Mon ‘tit conseil est de lire en premier lieu la seconde (merde, je l’ai dit) ; elle est plus longue et n’est que le développement de la première, sa synthèse de facto.

A lire, lire et relire !

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 4 mars 2013 dans Inter nos

 

Les témoins de la mariée, de Didier VAN CAUWELAERT

« Marc avait raison : cette fille est magique. MAGIQUE. Quand je pense que j’ai employé douze mille fois cet adjectif pour ce réfrigérateur moral qu’est Judith… Quel aveugle j’étais. Mais tant qu’on n’a connu qu’un seul amour sur terre, on ne sait pas ce qu’est le bonheur : on se contente de ce qu’on mange. Quitte à crever d’inanition quand on ne vous nourrit plus. »

Une belle surprise ! Souvenez-vous, quand j’évoquais L’Apparition de ce même auteur, j’étais un peu au comble du désarroi tant ce livre m’avait peu inspiré… cela étant, mon intuition me disait que Didier Van Truc avait un certain talent et que tout n’était pas à jeter ! Bon gré mal gré, mon portefeuille s’est entiché d’un nouvel ouvrage, au nom pourtant pas ultra vendeur, Les témoins de la mariée.

Bref, j’ouvre le livre et lis… « zut » me dis-je : c’est cool !! Prenant même, je tourne les pages…. [oui, c’est vrai que pour lire un livre, c’est mieux. Et oui, je devais au moins écrire un truc pas drôle].

L’histoire est peu commune, m’enfin, elle ne m’est jamais arrivée quoi : un monsieur plutôt connu de la jet set française, un photographe casanova richissime du prénom de Marc, annonce à ses meilleurs amis qu’il va se marier…. avec une chinoise, exceptionnelle, semblerait-t-il dire. Celle-ci arrive dans trois jours et ils doivent l’accueillir afin de la préparer au mariage. Monsieur marc demande à ses amis de bien vouloir être ses témoins….

Bref, tout ça c’est cool sauf que…. Monsieur Marc s’explose (et meurt) sur la route en mode Lady Diana mais version « au volant ».

Ses amis sont bien contents, une chinoise arrive, toute contente de se marier à un riche français et ils vont devoir lui annoncer la nouvelle, la renvoyer chez elle le lendemain… une mission on ne peut plus évidente.

Mais chose incroyable, cette chinoise va tout chambouler… oui, elle va perturber, faire vaciller, tomber voire même chavirer chacun des amis de Marc.

Un exemple certes trivial mais tout de même fondamentalement explicite d’un tel chavirement. Il s’agit du témoin prénommé Jean-Claude, narrateur pour l’occasion :

« J’ai beau ne pas être très grand, j’ai dû me tasser en écartant les jambes, ce qui n’était pas bien sexy ni vraiment confortable, mais renforçait l’impression de donner un cours magistral. Et, de fait, il y avait du travail.
J’ai commencé par lui suggérer de rentrer les dents. Pauvre Marc. Evidemment là où il était , ça n’avait plus trop d’importance mais j’avais un aperçu du calvaire que, stoïque et poli, cet homme aux mille et une femmes avait enduré en Chine. Cela dit, elle se corrigeait vite et révélait plutôt de bonnes dispositions, dès lors qu’on lui prodiguait certains conseils d’usage : on ne souffle pas comme dans un alcootest, et on n’accélère pas comme sur le guidon d’une mob. J’ai placé sa respiration, délié sa langue. Je l’ai remise dans l’axe, je lui ai donné le rythme avec la pression de mes doigts sur sa nuque ; je lui ai appris à réguler sa vitesse et à ménager le frein.
Après quelques derniers ajustements, et sur un ton aussi impersonnel que possible, je lui ai murmuré que Marc serait enchanté de ses progrès. »

Le ressenti mêle sourire, émotion lacrymale et avidité de lecture. Je peux simplement reprocher au scénario d’être parfois trop prévisible.

A vous de me dire. 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

Du même auteur

L’apparition

 
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Publié par le 20 février 2013 dans Inter nos

 

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Si c’est un homme, de Primo LEVI

Certes, Ce livre est hyper connu, hyper lu et même hypermarché euh non, a hypermarché…. euh non, toujours pas, ‘fin bref, vous avez compris.

Certes, ce livre vous a bouleversé.

Certes, ce livre ou plutôt, son auteur, a une histoire et un destin tragique.

Certes, il est fortement conseillé d’avoir un poil de moral pour le lire.

MAIS QUE CE LIVRE EST EXCELLENT !!

Je n’ai pas besoin me semble-t-il de chercher de passages, de citations : tout peut être pris comme tel, dans son ensemble.

L’émotion est grande, mélange de curiosité et d’incrédulité. Les mots sont inutiles… la critique également.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 7 février 2013 dans Inter nos

 

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L’Homme invisible, d’Herbert George WELLS

« Il saisit le gilet : le gilet se débattit; la chemise, s’en échappant, le laissa flasque et vide aux mains de l’agent.
« Tenez-le bien! criait à tue-tête Jaffers.Si jamais il sort de ses habits!…
– Tenez-le bien!  » répétait chacun.
Et tout le monde de se précipiter sur cette chemise blanche qui s’agitait et qui était maintenant tout ce que l’on pouvait voir de l’étranger. »

Dans chaque sphère, domaine, entité, il y a un spécialiste, un « meilleur » que les autres. Pour la science-fiction, ce meilleur est Herbert George Wells. Ouch, je fais pas dans la nuance !! En même temps, ce monsieur est un génie.

L’auteur de La Guerre des mondes nous propose avec L’Homme invisible,  un véritable chef d’oeuvre de la littérature.

Le ressenti, hypnotisant. L’on ne peut pas s’arrêter de lire. Le scénario est exceptionnel, le style est excellent : que demande le peuple ?!?! Il finit même par pointer une once de nostalgie…au moment d’achever le livre et de déjà se languir de la lecture passée.

A lire. 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 31 janvier 2013 dans Inter nos

 

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La Vague, de Todd STRASSER

« J’étais là quand tout a commencé. L’idée, c’était de nous montrer comment l’Allemagne nazie avait pu voir le jour. Le but, ce n’était évidemment pas de faire de nous des petits nazis. Mais de… de… »

Transformer une salle de classe en une bande de petits nazis… c’est fastoche !! Suffit d’avoir une règle en bois qui claque bien sur le bureau, une voix grave, une cravate pour faire sévère ou sérieux et un tout petit grain de folie. Ben Ross, le prof d’histoire a un peu de tout ça et ce qu’il se passe dans sa classe devient vite proprement incroyable. Y croire serait difficile si cela n’était pas le récit romancé d’une histoire vraie…

Que ressentir en lisant ce livre? Ma foi, pas grand chose, sinon une très grande facilité de lecture, presque un sentiment d’avoir affaire à un livre très moyen. Peu de puissance dans les mots mais une réelle force dans le scénario… dommage, j’aurais bien aimé un grand écrivain pour conter cette histoire…

A lire donc, vite, mais à lire.

A votre ressenti !!!

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 28 janvier 2013 dans Inter nos

 

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L’Invisible, de Clément ROSSET

« L’invisible dont il est question ici ne concerne pas le domaine des objets qu’une impossibilité matérielle interdit de voir (tel un visage plongé dans l’obscurité), mais celui des objets qu’on croit voir alors qu’ils ne sont aucunement perceptibles parce qu’ils n’existent pas et/ou ne sont pas présents (tel un visage absent d’une pièce éclairée). »

Ouais, en effet !! 😉

Bon, pour être franc, ce livre m’a déçu. Enfin, déçu, je me comprends car, en réalité, je n’en attendais pas grand chose sinon une véritable réflexion sur l’invisible.

Au lieu de cela, j’ai eu droit à un catalogue de références et d’analyses d’oeuvres successivement musicales, poétiques, littéraires et philosophiques.

Clément Rosset n’a délivré que peu de produit personnel de pensée et c’est en cela que l’on peut être déçu… au final, je vais devoir lire Wittengstein et Paulhan, rien de bien nouveau sous le soleil.

Au moins, j’aurais « appris » la chose suivante: « Il est une personne qu’on ne reconnaît jamais parce qu’elle est constamment invisible, et c’est évidemment soi-même. » 😉

Mais bon, il a eu le Prix Procope des Lumières à ce qu’il paraît donc bon…

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 26 janvier 2013 dans Inter nos

 

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Le vieil homme et la mer, d’Ernest HEMINGWAY

On s’en fout mais je le dis quand même, ce livre est MON livre. LE livre. Celui qui m’aura rendu amoureux. Amoureux de lire. Amoureux des mots. Amoureux des gens, de leur histoire. Un livre qui m’aura initié malgré lui, probablement, à la tolérance, à l’acceptation d’autrui, de ses souhaits, de ses aspirations, de son destin même peut-être.

Ce livre n’est pas un guide, il est le déclencheur. Quand, à 8 ans, je le lus pour la première fois, ma vie bascula, mon esprit chavira. Mon cerveau fit émerger une partie jusque là enfouie…. la curiosité, insatiable, inextinguible, inexpugnable et autres adjectifs à quatre syllabes.

Bref, ce livre, ce chef d’oeuvre, l’histoire d’un homme, un vieil homme même, et de sa vie, la mer.

« Il regarda la mer et sut comme il était seul. Mais il distinguait les prismes de l’eau sombre et profonde, et la ligne qui le tirait vers l’avant, et l’étrange ondulation du calme. Les nuages s’accumulaient maintenant sous le souffle de l’alizé, et quand il regarda droit devant il aperçut un vol de canards sauvages comme découpés contre le ciel et l’eau, puis s’effaçant, puis nets à nouveau et il sut qu’aucun homme n’était jamais seul sur la mer.« 

Un combat, avec un poisson, un gigantesque espadon.

« Si tu n’es pas fatigué, le poisson, dit-il fort, tu ne dois pas être ordinaire. »

Un combat cruel, une lutte respectueuse et humble : « Poisson, dit-il, je t’aime et je te respecte beaucoup. Mais je t’aurai tué avant que ce jour finisse« 

Je ne peux pas en dire plus. Je vous laisse découvrir par vous-mêmes les extraits suivants :

« Il vit d’abord une ombre très sombre qui prit si longtemps pour passer sous son bateau qu’il ne put en croire la longueur.

– Non, dit-il. Il ne peut pas être gros comme ça ?
Mais il était aussi gros que ça et lorsqu’à la finn du cercle il émergea à la surface à même pas trente mètres du bateau, il vit sa queue sortir de l’eau. Elle était plus haute qu’une grande lame de faux, et d’un bleu lavande au-dessus du bleu sombre de l’eau. Elle le suivait pendant qu’il nageait juste sous la surface et le vieil homme distinguait maintenant son énorme
volume, et les rayures mauves qui le zébraient. Il avait replié son épine dorsale, mais les nageoires pectorales étaient largement déployées. »

et la fin du combat :

« Alors le poisson eut un soubresaut de vie, avec la mort en lui, et s’éleva haut sur la mer, déployant toute son immense longueur, sa puissance massive et sa beauté. Il sembla suspendu en l’air au-dessus du vieil homme dans son canot. Puis il retomba dans la mer dans un écrasement qui renvoya son écume sur le vieux et remplit son canot. »

et ben non, le combat ne fait que commencer, éternel recommencement :

« Ils naviguaient bien, et le vieil homme laissait tremper ses mains dans l’eau salée et essayait de garder la tête claire. Il y avait de hauts cumulus, et assez de cirrus au-dessus d’eux pour qu’il sache que la brise durerait toute la nuit. Et tout le temps le vieil homme regardait le poisson, pour être sûr que c’était vrai. C’était une heure avant que le premier requin les attaque. »

Monsieur Hemingway, merci.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

Du même auteur :

Pour qui sonne le glas

 
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Publié par le 24 janvier 2013 dans Inter nos

 

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Le Châle, de Cynthia OZICK

« Elle tourna et retourna la boîte – c’était une boîte rectangulaire. Le châle de Magda ! Le lange de Magda. Le linceul de Magda. Le souvenir de l’odeur de Magda, parfum sacré du nourrisson perdu. Assassiné. Jeté contre la clôture, barbelée, griffée d’épines, électrifiée ; gril et grille ; fournaise, une enfant incendiée ! »

Magda, l’enfant, le nourrisson, tenant à peine sur ses jambes, n’est pas légitime dans le camp de concentration dans lequel elle se trouve. Alors quand elle se retrouve sans son châle, elle est vite repérée puis effroyablement exécutée.

Rosa, la mère, ne s’en remettra jamais. A jamais bouleversée, elle erre. Elle erre dans ses pensées, dans sa vie. Elle n’oublie pas, elle construit sa réalité.

« – Madame ? dit le directeur.
– Monsieur, vous avez des barbelés autour de votre plage.
– Vous avez une chambre ici?
– Non, ailleurs.
– Alors en quoi cela vous regarde-t-il ?
– Vous avez des barbelés.
– Pour empêcher la racaille d’entrer.
– En Amérique, ce n’est pas le lieu du barbelé en haut des clôtures !
Le directeur abandonna la rédaction de ses notes
– Veuillez vous retirer, dit-il Retirez-vous, je vous en prie.
– Il n’y a que les nazis qui attrapent les innocents derrière des barbelés, dit Rosa. »

Elle ne parvient pas à trouver une raison d’être comme tout le monde : dans les normes du quotidien. Le pauvre Persky tente bien de la ramener à la réalité en lui offrant des séances de drague mémorable [extrait] :

« – Qu’est-ce que vous voulez ?
Il découvrit ses dents.
– Un rendez-vous.
– Vous êtes marié.
– Marié mais sans femme.
– Vous en avez une.
– C’est une façon de parler. Elle est folle.
Rosa dit :
– Je suis folle aussi.
– Qui le dit ?
– Ma nièce.
– Qu’est-ce qu’une inconnue peut en savoir ?
– Une nièce n’est pas une inconnue.
– Mon propre fils est un inconnu. Une nièce sans aucun doute. Venez, j’ai ma voiture tout près. Climatisée, on fera un tour.
– Vous n’êtes pas un gamin, je ne suis pas une gamine, dit Rosa.
– Ce n’est pas à moi que vous le prouverez, dit Persky.
– Je suis quelqu’un de sérieux, dit Rosa. Ce n’est pas mon genre de vie^de me promener pour aller nulle part.
– Qui a dit nulle part ? Je pensais aller quelque part.
Il réfléchit.
« Mon club du troisième âge. Très sympathique belote.
– M’intéresse pas, dit Rosa. J’en ai rien à faire des nouveaux gens.
– Alors, au cinéma. Vous n’aimez pas les nouveaux, on vous en trouvera des morts. Clark Gable, Jean Harlow.
– M’intéresse pas.
– Une promenade à la plage. Marcher au bord de l’eau, ça vous dit?
– Je l’ai déjà fait, dit Rosa.
– Quand ?
– Ce soir. A l’instant.
– Seule ?
Rosa dit : 
– Je cherchais quelque chose que j’ai perdu.
– Pauvre Lublin, qu’est-ce que vous avez perdu ?
– Ma vie. »

…même si, malgré elle, des soupçons de réalité la gagnent : « Un fil de gratitude se tendit dans sa gorge. Il comprenait presque ce qu’elle était : pas un bouton ordinaire. »

Ce livre est troublant. Le premier passage, celui du camp, est effroyablement génialement écrit. J’ai eu froid dans le dos. La suite de la lecture me parut ensuite relativement plus fade même si forte en réflexion.

A vous de me dire 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 22 janvier 2013 dans Inter nos

 

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3096 jours, de Natascha KAMPUSCH

Attention.

Attention.

Attention.

Ce livre est selon moi, à lire avec précaution, avec prudence.

Prudence car les excès de ressenti peuvent être rapidement atteints et fausser ainsi la lecture et le pourquoi de l’écriture de ce livre.

Pour information, pour que vous voyez quand même pourquoi je deviens si austère d’un coup, ce livre retrace, par la victime elle-même, 3096 jours de séquestration. Kidnappée à l’âge de 10 ans, elle sera gardée prisonnière dans un sous-sol, celui d’une maison où habite son ravisseur, Prikopil.

L’insupportable est raconté, la lecture, elle, étrangement, ne l’est pas. Le ressenti est donc, si l’on est prudents, particulier. Il se situe entre pudeur et voyeurisme, entre horreur et réalité.

L’humilité aussi est requise. Essayer de se mettre à la place de Natascha ou encore de lui expliquer, de manière psychanalytique, ce qui lui est arrivé est selon moi extrêmement arrogant.

Ainsi explique-t-elle, à contre-courant de la pensée commune : « En se fondant sur des crimes comme celui que j’ai subi, la société construit, en noir et blanc, les catégories du bien et du mal qui lui permettent de tenir debout.Il faut que le bourreau soit une brute pour pouvoir rester soi-même du bon côté. Et la victime doit être brisée et le rester, afin que l’externalisation du mal puisse fonctionner. » Qu’elle ait tort ou raison, qu’importe, seul son témoignage compte.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 9 janvier 2013 dans Inter nos

 

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Amok – Lettre d’une Inconnue – La ruelle au clair de lune, de Stefan ZWEIG

Stefan Zweig est mon auteur favori. Je l’adore, il me fait rêver à chacune de ses nouvelles. Je risque donc de manquer d’objectivité lors de ces critiques… Cela étant, décrire un ressenti me direz-vous est purement subjectif. Ouais, donc en fait, ce que je viens de dire ne sert à rien. Oui, merci, je ne sers à rien non plus. Bon, une corde… 😉 Oups, je viens de me suicider… merde, et pourtant j’écris encore… Je suis devenu FOU, l’Amok m’a tuer… et ça tombe bien parce que l’Amok c’est quoi c’est ça, deux points ouvrez les guillemets et merci Mr Zweig :

« – Amok?… je crois me souvenir… c’est une espèce d’ivresse chez les Malais…
– C’est plus qu’une ivresse… c’est de la folie, une sorte de rage humaine… une crise de monomanie meurtrière et insensée, à laquelle aucune intoxication alcoolique ne peut se comparer. »

L’amok, c’est un truc incroyable mais c’est encore mieux quand c’est Stefan qui l’explique. Allez, plongeons-nous dans ce recueil de 3 nouvelles où la passion prime, et dans l’ordre siouplé !! 😉

1/ Amok

ou, le fou de Malaisie. Oui, bon, on avait compris merci ! 😉

Le narrateur rencontre sur un paquebot un monsieur atteint par cette maladie. Ce dernier lui raconte son histoire, bouleversante, celle qui l’aura fait contracté ce syndrome. Inutile de rentrer dans les détails. Ce que l’on ressent est tellement fort.

La chaleur moite est horriblement transmise. J’ai l’impression de suer alors qu’en fait je suis simplement confortablement installé, les pieds sur le bureau, une couverture sur les jambes, le chat ronronnant gaiement et venant se frotter la tête contre ma barbe. Je sue donc sans suer du tout, étrange, unique, du Stefan Zweig quoi. J’ai peur aussi, enfin, on se comprend, je stresse un tantinet pour le personnage central… la femme qu’il rencontre me déstabilise un chouïa. Diable, que j’aimerais la rencontrer !

Je lis, je dévore, j’ai faim – « mais arrête de te frotter contre moi boule de poils ! » – et puis vient l’instant où il se met à courir comme un dératé… et là, stupéfaction, mon coeur s’accélère, je cours avec lui, il m’épuise, non, je résiste ! Je cours plus vite, « allez vieux, accélère un peu, je te mets la pâtée là, héhé », je l’encourage… on s’arrête, et croyez-le ou non, je me sens essoufflé, oui, essoufflé !!

Et ça continue, je ressens ce que le personnage ressent, heureusement, il ne fait pas l’amour, j’ai horreur de la frustration… imaginez donc le chat aussi… lui si confortablement installé sur moi… bref, je dérive. 🙂

Cette nouvelle est source de plaisir et d’adrénaline. Lisez-la ou mourrez ! 😛 Et ce n’est pas ma préférée. Celle qui vient l’est presque.

2/ Lettre d’une inconnue

Avec Un Mariage à Lyon, cette nouvelle est ma préférée de Stefan Zweig. Elle me bouleverse, elle me déstabilise et Dieu seul sait combien cela est difficile.

Le ressenti est étrange, je vis à travers l’un des deux personnages principaux, l’écrivain, le dandy. Je me reconnais instantanément en lui. L’impression est étrange. Il est moi. Je suis lui. Le même, à quelques exceptions près. Dans le même temps, je me mets à la place de la jeune femme qui depuis enfant, fantasme, vénère cet homme qui ignore son existence, qui ignore sa présence, qui ignore son souvenir.

Quelle force ! Quelle impression laissée. A la fin de la lecture, une fatigue immense m’envahit, phénomène rare également s’il en est. Zweig écrit avec une finesse que je n’ai jamais rencontré chez quiconque. Littéralement exceptionnel.

3/ La ruelle au clair de Lune

Cette nouvelle ressemble beaucoup à l’Amok si l’on considère les relations humaines, entre asservissement et passion teintée de folie manifeste. L‘intensité est moins forte mais cela est appréciable… Non mais attendez un peu, une troisième nouvelle aussi intense que les deux précédentes et on est bon pour l’infarctus !

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

Du même auteur :

Un soupçon légitime

 
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Publié par le 8 janvier 2013 dans Inter nos

 

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BAUDELAIRE, Charles-Pierre (1821-1867)

I) L’Homme

  • né à Paris. Son père est sexagénaire
  • à l’âge de 6 ans, son père meurt
  • son nouveau beau-père est un militaire avec lequel Baudelaire ne s’entendra jamais
  • études à Lyon puis Paris, selon les mutations du beau-père
  • le système éducatif perçoit très vite son talent : « A de l’invention quand il veut, et de la finesse. N’a pas assez de gravité pour faire des études fortes et sérieuses. » En effet, il connaît des difficultés et obtient in extremis son Bac
  • Fac de droit mais rien ne va, Charlinou fait un peu nimp !
  • Convaincu par sa famille de faire un voyage en bateau vers Calcutta : bel impact sur sa sensibilité
  • Rencontre Jeanne Duval, amitiés avec Félix Tournachon dit Nadar
  • Jeanne Duval est synonyme pour lui de syphilis ad vitam aeternam !
  • plusieurs tentatives de suicide (au moins deux)
  • Rencontre avec Edgar Allan Poe, une forte connivence, littéraire du moins
  • En plus d’être malade physique et mental, Charlinou est super endetté !
  • Après, enfin, pendant Jeanne, c’est Apolline Sabatier qui retient toute son attention
  • Mais après Jeanne, officiellement cette fois, c’est Marie Daubrun. Quel homme !!
  • De nouveau Apolline… aux dépens de Marie cette fois. Héhé.
  • Nouvelles tentatives de suicide
  • Bon, il quitte pour de bon Jeanne mais reste ultra endetté, drogué et malade. Il va donc…. en Belgique, moi qui croyais que ce n’était que pour des raisons fiscales… Bref 😉
  • Mais il n’aime pas la Belgique – quel râleur ! – et donc, y reste.
  • La paralysie le gagne petit à petit… blablabla
  • Rapatrié à Paris par Mamounet, il s’endort dans ses bras, à la maison de santé du Dr Duval.

II) L’oeuvre

Critiques

  • LE SALON DE 1845 (1845) : Premier volume des Salons
  • LE SALON DE 1846 (1846) : Second volume des Salons
  • LE MUSÉE CLASSIQUE DU BAZAR BONNE-NOUVELLE (21 janvier 1846)
  • LES DRAMES ET LES ROMANS HONNÊTES (27 novembre 1851)
  • EXPOSITION UNIVERSELLE (1855)
  • MADAME BOVARY PAR GUSTAVE FLAUBERT (18 octobre 1857)
  • LE SALON DE 1859 (1859)
  • RICHARD WAGNER ET TANNHÄUSER À PARIS (8 avril 1861)
  • LES MISÉRABLES PAR VICTOR HUGO (20 avril 1862)
  • PEINTRES ET AQUAFORTISTES (14 septembre 1862)
  • LE PEINTRE DE LA VIE MODERNE (1863) : Eloge de Constantin Guys, publié pour la première fois en 1863
  • L’ŒUVRE ET LA VIE D’EUGÈNE DELACROIX (22 novembre 1863)

Essais

  • CHOIX DE MAXIMES CONSOLANTES SUR L’AMOUR (3 mars 1846)
  • CONSEILS AUX JEUNES LITTÉRATEURS (15 avril 1846)
  • COMMENT ON PAIE SES DETTES QUAND ON A DU GÉNIE (23 août 1846)
  • DU VIN ET DU HASCHISCH (3 juillet 1851)
  • L’ÉCOLE PAÏENNE (22 janvier 1852)
  • MORALE DU JOUJOU (17 avril 1853)
  • DE L’ESSENCE DU RIRE (Juillet 1855)
  • LES PARADIS ARTIFICIELS (1860) : Inspiré des Confessions d’un Anglais mangeur d’opium (1822) de Thomas de Quincey.

Journal

  • MON COEUR MIS À NU (1887)
  • FUSÉES (1887)

Prose

  • LE SPLEEN DE PARIS (1862) : repris en 1864 sous le titre Petits poèmes en prose

Vers

  • LES FLEURS DU MAL (1857) : première édition
  • LES FLEURS DU MAL (1861) : seconde édition

III) Les idées

  • «Tout enfant, j’ai senti dans mon cœur deux sentiments contradictoires : l’horreur de la vie et l’extase de la vie.» disait-il lui-même dans Mon coeur mis à nu. Quelle ambiguïté qu’est la sienne, celle de son rapport à la vie, à l’existence.
  • Grand initiateur du mouvement littéraire qu’est le Symbolisme, Charles Baudelaire entend assouvir une envie, une passion, une drogue : la quête sinon le culte de la Beauté, sa beauté, libérée du carcan classique et surtout réaliste qu’il considère comme vulgaire et bien trop commun.

Il n’aura de cesse d’explorer les mondes du subconscient, du rêve, du voyage dans tous les sens du terme afin, encore une fois, d’accéder à son Graal, la véritable beauté. Attention cependant, Baudelaire est parfois un Romantique, on ne pourrait restreindre son oeuvre à un seul mouvement littéraire.

 
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Publié par le 7 janvier 2013 dans Inter nos

 

Exercices de style, de Raymond QUENEAU

Une petite histoire, toute bête, toute simple, facile à mémoriser, est déclinée de quatre-vingt dix neuf différentes façons.

Une véritable prouesse d’écriture. Je vous laisse juger par vous-mêmes, vous laisse vous étonner, vous laisse être impressionnés, vous laisse contempler, admirer, féliciter, hocher positivement du buste, halluciner en somme.

L’histoire initiale, appelée « Notations » :

« Dans l’S, à une heure d’affluence. Un type dans les vingt-six ans, chapeau mou avec cordon remplaçant
le ruban, cou trop long comme si on lui avait tiré dessus. Les gens descendent. Le type en question s’irrite
contre un voisin. Il lui reproche de le bousculer chaque fois qu’il passe quelqu’un. Ton pleurnichard qui se
veut méchant. Comme il voit une place libre, se précipite dessus. Deux heures plus tard, je le rencontre cour de Rome, devant la gare Saint-Lazare. Il est avec un  camarade qui lui dit : « Tu devrais faire mettre un bouton supplémentaire à ton pardessus. » il lui montre  où (à l’échancrure) et pourquoi. »

La version « Litotes » :

« Nous étions quelques-uns à nous déplacer de conserve. Un jeune homme, qui n’avait pas l’air très intelligent, parla quelques instants avec un monsieur qui se trouvait à côté de lui, puis il alla s’asseoir. Deux heures plus tard, je le rencontrai de nouveau ; il était en compagnie d’un camarade et parlait chiffons. »

La version « Sonnet » :

« Glabre de la vaisselle et tressé du bonnet,
Un paltoquet chétif au cou mélancolique
Et long se préparait, quotidienne colique,
A prendre un autobus le plus souvent complet.

L’un vint, c’était un dix ou bien peut-être un S.
La plate-forme, hochet adjoint au véhicule,
Trimbalait une foule en son sein minuscule
Où des richards pervers allumaient des londrès.

Le jeune girafeau, cité première strophe,
Grimpé sur cette planche entreprend un péquin
Lequel, proclame-t-il, voulait sa catastrophe,

Pour sortir du pétrin bigle une place assise
Et s’y met. Le temps passe. Au retour un faquin
A propos d’un bouton examinait sa mise. »

La version « Anglicismes » (beaucoup trop drôle !!) :

« Un dai vers middai, je tèque le beusse et je sie un jeugne manne avec une grète nèque et un hatte avec une quainnde de lesse tressés. Soudainement ce jeugne manne bi-queumze crézé et acquiouse un respectable seur de lui trider sur les toses. Puis il reunna vers un site eunoccupé. A une lète aoure je le sie egaine; il vouoquait eupe et daoune devant la Ceinte Lazare stécheunne. Un beau lui guivait un advice à propos de beutone. »

La version « Comédie » :

Acte premier
Scène I

(Sur la plate-forme arrière d’un autobus S, un jour, vers midi.)
Le Receveur. -la monnaie, s’iou plaît. (Des voyageurs lui passent la monnaie.)

Scène II

(L’autobus s’arrête.)
Le Receveur. – laissons descendre. Priorités ? Une priorité ! C’est complet. Drelin, drelin, drelin.

Acte second
Scène I

(Même décor.)
Premier Voyageur (Jeune, long cou, une tresse autour du chapeau).
– On dirait, monsieur, que vous le faites exprès de me marcher sur les pieds chaque fois qu’il passe des
gens. Second Voyageur (hausse les épaules)

Scène II

(Un troisième voyageur descend.)
Premier Voyageur (s’adressant au public) : Chouette ! une place libre ! J’y cours. (Il se précipite dessus et
l’occupe.)

Acte troisième
Scène I

(La Cour de Rome.)
Un Jeune Élégant (au premier voyageur, maintenant piéton). -l’échancrure de ton pardessus est trop
large. Tu devrais la fermer un peu en faisant remonter le bouton du haut.

Scène II

(À bord d’un autobus S passant devant la cour de Rome.)
Quatrième Voyageur. -Tiens, le type qui se trouvait tout à l’heure avec moi dans l’autobus et qui
s’engueulait avec un bonhomme. Curieuse rencontre. J’en ferai une comédie en trois actes et en prose.

La version « Paysan » :

« J’avions pas de ptits bouts de papiers avec un numéro dssus, jsommes tout de même monté dans steu
carriole. Une fois que j’m’y trouvons sus steu plattforme de steu carriole qui z’appellent comm’ ça eux
zautres un autobus, jeun’sentons tout serré, tout gueurdi et tout racornissou. Enfin après qu’j’euyons
paillé, je j’tons un coup d’œil tout alentour de nott peursonne et qu’est-ceu queu jeu voyons-ti pas ?un
grand flandrin avec un d’ces cous et un d’ces couv-la-tête pas ordinaires. Le cou, l’était trop long.
L’chapiau l’avait dla tresse autour, dame oui. Et pis, tout à coup, le voilà-ti pa qui s’met en colère ? Il a dit
des paroles de la plus grande méchanceté à un pauv’ messieu qu’en pouvait mais et pis après ça l’est allé
s’asseoir, le grand flandrin.
Bin, c’est des choses qu’arrivent comme ça que dans une grande ville. Vous vous figurerez-vous-ti pas
qu’l’avons dnouveau rvu, ce grand flandrin.
Pas plus tard que deux heures après, dvant une grande bâtisse qui pouvait bien être queuqu’chose
comme le palais dl’évêque de Pantruche, comme i disent eux zautres pour appeler leur ville par son petit
nom. L’était là lgrand flandrin dson espèce et qu’est-ce qu’i lui disait l’autt feignant dson espèce ? Li disait,
l’autt feignant dson espèce, l’i disait : « Tu devrais tfaire mett sbouton-là un ti peu plus haut, ça srait ben
pluss chouette. » Voilà cqu’i lui disait au grand flandrin, l’autt feignant dson espèce. »

et enfin, ma version préférée, « Ensembliste » :

« Dans l’autobus S considérons l’ensemble A des voyageurs assis et l’ensemble D des voyageurs debout. À
un certain arrêt, se trouve l’ensemble P des personnes qui attendent. Soit C l’ensemble des voyageurs qui
montent; c’est un sous-ensemble de P et il est lui-même l’union de C’ l’ensemble des voyageurs qui
restent sur la plate-forme et de C » l’ensemble de ceux qui vont s’asseoir. Démontrer que l’ensemble C » est
vide.
Z étant l’ensemble des zazous et {z} l’intersection de Z et de C’, réduite à un seul élément. À la suite de la
surjection des pieds de z sur ceux de y (élément quelconque de C’ différent de z), il se produit un
ensemble M de mots prononcés par l’élément z. L’ensemble C » étant devenu non vide, démontrer qu’il se
compose de l’unique élément z.
Soit maintenant P l’ensemble des piétons se trouvant devant la gare Saint-Lazare, {z, z’} l’intersection de
Z et de P, B l’ensemble des boutons du pardessus de z, B’ l’ensemble des emplacements possibles des
dits boutons selon z’, démontrer que l’injection de B dans B’ n’est pas une bijection. »

Peut-être avez-vous eu la chance d’étudier ce livre au cours de votre scolarité. Je l’ai personnellement découvert il y a peu… Raymond Queneau est un auteur dont je vais dévorer beaucoup de livres je pense 😀

A votre avis !

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 6 janvier 2013 dans Inter nos

 

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Ça m’agace, de Jean-Louis FOURNIER

« Les musiciens du Métro jouent faux, les désespérés se jettent sous mon TGV, le serveur vocal ne me dit pas un mot gentil, une mite a fait un trou dans mon pull, les croissants sont mauvais, les moustiques me piquent, ma voisine joue du Karcher, l’humoriste ne me fait pas rire, les camions m’empêchent de doubler, les pigeons me chient sur la tête… ça m’agace »

Voici comment Jean-Louis Fournier débute son livre ! L’humour, vous l’aurez compris, est au coeur de ce recueil de brèves.

47 historiettes, anecdotes ou boutades de la vie de tous les jours sont, avec agacement humoristique donc, présentées.

Le début est excellent, j’ai beaucoup ri, dans le train… je suis même passé probablement pour une personne étrange auprès de la très vieille dame qui ronflait les yeux ouverts… un comble n’est-ce pas 😉

Seulement voilà, seules 6 boutades valent le détour selon moi… arf, je suis sévère me direz-vous… Oui mais voilà, pour 15€, on devient vite exigeant, c’est con mais c’est humain donc on critique pas 😛

Voici ma petite histoire favorite :

Les moustiques

« Tu es fier d’attaquer un homme couché? Petit lâche. 

Qu’est-ce qu’il t’a fait, l’homme couché, pour que tu t’acharnes sur lui pendant toute une nuit? Il ne demandait rien, il était fatigué, il voulait simplement dormir. Tu as gâché sa nuit.

Pourquoi, la nuit, tu ne dors pas, comme tout le monde?

Tu vas me répondre que tu étais en situation de légitime défense. C’est faux, j’ai attendu une heure avant de décider de t’écraser. Tu as échappé au pire, l’arme chimique, la bombe insecticide qui fait mourir dans des souffrances atroces. Auparavant, j’avais tenté des négociations, je t’ai laissé le temps de réfléchir, le temps de mesurer le risque que tu prenais. C’est toi qui as commencé ; moi, je n’ai jamais voulu te piquer. Si encore tu étais silencieux…

Le pire, c’est, quand on s’est foutus une grande claque dans la figure pour t’écraser et qu’on pense avoir réussi, d’entendre, quelques minutes plus tard, alors qu’on commence à s’endormir, ta petite musique diabolique. Là, on devient fou, on est capable de tout.

J’ai appris que, dans les colonies, où tu te fais appeler tigre pour impressionner, tu continues à t’attaquer aux faibles. Tu transmets le paludisme, la dengue et la filariose, tu fais mourir un tas de gens qui ne t’ont rien fait. En t’écrasant, je fais une bonne action. Je serais toi, j’aurais honte d’exister.

Evidemment, tu as un alibi, tu nourris les oiseaux.

ON VA DIRE AUX OISEAUX DE MANGER DES FRITES. »

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 5 janvier 2013 dans Inter nos

 

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Dans la solitude des champs de coton, de Bernard-Marie KOLTÈS

« Mais plus un vendeur est correct, plus l’acheteur est pervers ; tout vendeur cherche à satisfaire un désir qu’il ne connaît pas encore, tandis que l’acheteur soumet toujours son désir à la satisfaction première de pouvoir refuser ce qu’on lui propose ; ainsi son désir inavoué est exalté par le refus, et il oublie son désir dans le plaisir qu’il a d’humilier le vendeur. »

Quel délice ce livre !

Il s’agit de la rencontre, sous-entendue, dans tous les sens du terme, entre un dealer et un client. Tout n’est que pensées, expressions, interprétations et perceptions respectives, d’actes au mieux, de paroles, jamais.

De la différence naissent les craintes, des certitudes…qui elles même mènent au néant, à l’impossibilité de conclure, le deal, évidemment. Possibilité il y eût pu avoir cependant, aveuglante elle aura finalement été.

La fugacité explicitée et décortiquée : voilà ce qu’est ce livre. Ce que l’on ressent est teinté d’admiration, elle-même se manifestant par quelques légers hoquets d’étonnement.

Voici un extrait qui m’a fort plu, le dealer à la baguette:

« Alors ne me refusez pas de me dire l’objet, je vous en prie, de votre fièvre, de votre regard sur moi, la raison, de me la dire ; et, s’il s’agit de ne point blesser votre dignité, eh bien, dites-la comme on la dit à un arbre, ou face au mur d’une prison, ou dans la solitude d’un champ de coton dans lequel on se promène, nu, la nuit ; de me la dire sans même me regarder. Car la vraie seule cruauté de cette heure du crépuscule où nous nous tenons tous les deux n’est pas qu’un homme blesse l’autre, ou le mutile, ou le torture, ou lui arrache les membres et la tête, ou même le fasse pleurer ; la vraie et terrible cruauté est celle de l’homme ou l’animal inachevé, qui l’interrompt comme des points de suspension au milieu d’une phrase, qui se détourne de lui après l’avoir regardé, qui fait, de l’animal ou de l’homme, une erreur du regard, une erreur du jugement, une erreur, comme une lettre qu’on a commencée et qu’on froisse brutalement juste après avoir écrit la date. »

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 2 janvier 2013 dans Inter nos

 

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Quartier perdu, de Patrick MODIANO

« Je suis resté longtemps au bord du trottoir, à regarder le flot des voitures, le clignotement des feux rouges et des feux verts, et, de l’autre côté du fleuve, l’épave sombre de la gare d’Orsay. A mon retour, les arcades de la rue Rivoli étaient désertes. Je n’avais jamais connu une telle chaleur la nuit, à Paris, et cela augmentait encore le sentiment d’irréalité que j’éprouvais au milieu de cette ville fantôme. Et si le fantôme, c’était moi? »

Après vingt ans d’exil en Angleterre où il connut le succès, Ambrose Guise, écrivain, revient à Paris pour y rencontrer son éditeur. Davantage qu’un retour à Paris c’est une nouvelle rencontre avec ses souvenirs, plus ou moins heureux. Il fait nuit. Une obscure clarté illumine la capitale, l’écrivain remonte dans son passé, tente de répondre à de nombreuses questions, dont celles qui l’ont contraint à partir.

Lyrisme et narration s’affrontent ou plutôt, collaborent. L’auteur est extrêmement doué et parvient à jouer sur les deux tableaux : les charmes de Paris by Night et les affres de son personnage. Le ressenti est électrisant, au sens statique du terme. On avance, au rythme du personnage, lentement, sûrement, prudemment. Une pointe d’ennui émerge, après tout c’est son histoire, il la connaît et cherche à la recréer, nous, non, et ne cherchons qu’à la découvrir : les attentes sont différentes, un décalage se crée. Cela étant, se laisser bercer par les mots est agréable, cette lecture n’enchante pas mais elle repose.

Le calme est requis, la nuit est le moment parfait pour lire ce livre. Je l’ai fait, je me suis senti en accord avec l’histoire. Il aura fallu cela, sans quoi ce livre m’aurait certainement lassé.

« Là-bas, une lumière blanche de projecteurs éclairait le dôme des Invalides et donnait au bâtiment l’aspect d’un immense panneau en trompe l’oeil. J’éprouvais ce même sentiment d’irréalité que devant la tour Eiffel et tentais de le combattre en retrouvant dans ma mémoire ce qu’évoquait pour moi cette esplanade : la fête foraine qui s’installait là, chaque année, du temps de mon enfance, et où ma mère m’emmenait, les manèges, les tirs à la carabine, la baleine Jonas… »

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 30 décembre 2012 dans Inter nos

 

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Le Gone du Chaâba, d’Azouz BEGAG

Un récit autobiographique de l’ancien ministre des chances en 2005, Azouz Begag. Il y explique son enfance, dans le Chaâba, le bidonville aux alentours de la ville de Lyon. Soyons clair, ses chances initiales de devenir ministre de la république française étaient… infimes ! Mais c’est grâce au goût de la lecture, de l’apprentissage en général mais aussi grâce à ses facultés innées, décelées et encouragées par ses parents que l’auteur parvient à ne pas perdre pied. Le rôle de l’instituteur aussi aura son rôle… Entre mérite et chance, la frontière est souvent floue ; ce récit, cette histoire, cette autobiographie le montre bien.

Les frontières mais aussi les liens causes-conséquences entre réussite et milieu social sont source de surprise, d’incompréhension, de conflits inévitables, de distanciation finalement.

« Alors ? dit Moussaoui en me fixant d’un oeil malicieux et plein de reproches.
– Alors quoi ? » fais-je sans me douter le moins du monde de ce qu’il peut bien me vouloir.
Ses yeux se font lance-roquettes et, méprisant, il lâche :
« T’es pas un Arabe, toi ! »
Aussitôt , sans même comprendre le signification de ces mots, je réagis :
« Si, je suis un Arabe !
– Non, t’es pas un Arabe, j’te dis.
– Si, je suis un Arabe !
– J’te dis que t’es pas comme nous ! »
Alors là, plus aucun mot ne parvient à sortir de ma bouche. Le dernier reste coincé entre mes dents. C’est vrai que je ne suis pas comme eux.
Une terrible impression de vide s’empare de moi. Mon coeur cogne lourdement dans mon ventre. Je reste là, planté devant eux, et, sur mon visage, mille expressions se heurtent, car j’ai envie de pleurer, puis de sourire, résister, craquer, supplier, insulter.
Nasser intervient :
« Et en plus tu veux même pas qu’on copie sur toi ! »

Le tout est précis, touchant, drôle et écrit dans un style agréable. L’auteur ne se veut pas juge d’une société dont les absurdités sont, ici, manifestes mais au contraire, il semble croire en la force de l’objectivité, de la description. C’est un appel à l’espoir mais aussi un devoir du constat : la vie est injuste et se battre demeure l’incessante solution.

Que peut-on ressentir en lisant une telle histoire? Pour ma part, je n’ai RIEN ressenti sinon quelques accès de rire lors de passages comiques comme celui des toilettes à la turque.

Bonne lecture 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 28 décembre 2012 dans Inter nos

 

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Atala, de François René de CHATEAUBRIAND

Je vous propose aujourd’hui la lecture d’un classique, court rassurez-vous, exceptionnel dites le vous !

Quelle fraîcheur ! Quelle joie de lire de telles lignes, si raffinées, si précises et subtiles. Atala, ou Pocahontas diront certains coquins, est la féminité sauvage incarnée. Une beauté que l’on devine, une sensualité teintée de pudeur : mélange exquis.

L’histoire de ce classique, bah, finalement pas si intéressante que cela tant le plaisir des mots et de leur impact est élevé. Le lyrisme est omniprésent et berce, il suffit de lâcher prise… d’écouter la nature… d’écouter les mots.

Une magnifique lecture.

La vie vaut la peine d’être vécue les z’amis, j’vous l’dis ! 😀

 Un petit extrait, pour achever de vous convaincre : « Les perpétuelles contradictions de l’amour et de la religion d’Atala, l’abandon de sa tendresse et la chasteté de ses mœurs, la fierté de son caractère et sa profonde sensibilité, l’élévation de son âme dans les grandes choses, sa susceptibilité dans les petites, tout en faisait pour moi un être incompréhensible. Atala ne pouvait pas prendre sur un homme un faible empire : pleine de passions, elle était pleine de puissance ; il fallait ou l’adorer ou la haïr. »

Finem Spicere,

Monsieur Touki

 
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Publié par le 27 décembre 2012 dans Inter nos

 

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Un joueur de poker, de Jean-Sébastien HONGRE

 » Ce soir, Pascale lui impose à nouveau un de ces dîners de couples où les enfants, le prix du mètre carré à Paris et l’évolution professionnelle vont occuper le temps qu’il faut pour se soûler. Abattu à la seule idée de devoir affronter sa compagne, Antoine obéit, comme toujours. Vers 21 heures, ils se retrouvent chez Nicolas, le meilleur ami de promotion de Pascale, avec d’autres anciens de leur école de commerce. Il n’y a bien qu’Antoine qui ne soit d’aucune promotion, lui, l’autodidacte, informaticien de surcroît, à qui, par un curieux préjugé, les amis de Pascale ne savent jamais trop quoi dire. Ça l’arrange plutôt. Le nez dans son assiette, il boit verre après verre tandis que les autres se racontent leurs souvenirs d’étudiants ou comparent leurs carrières respectives. »

C’est au cours de cette soirée entre « amis » qu’Antoine va découvrir ou du moins suspecter un talent fou, celui de la maîtrise de l’art du poker. Ce livre retrace le destin d’un homme tout simple, lambda comme diront certains.

Sans enjolivure excessive, il dépeint assez efficacement les ressentis des joueurs lors d’une partie de poker. Les adeptes apprécieront, se reconnaîtront, à différents degrés certes et pourront critiquer, être en désaccord mais tous s’accorderont à dire que ce livre ne les aura pas laissés indifférents.

Personnellement joueur, j’ai apprécié certains passages, parfois je me suis senti frustré, j’aurais aimé que l’auteur aille plus loin dans l’analyse… probablement que c’est son style littéraire limité qui l’en a empêché. L’on se sent circonscrit, les émotions fortes que l’on ressent lors d’une partie, au moment du bluff notamment, sont insuffisamment appuyées ou en tout cas, ne m’ont pas conféré une adrénaline similaire. Certains romans, sur d’autres sujets certes, y arrivent. Là, nous sommes loin du compte.

Bref, c’est un livre coolos, mais uniquement pour les intéressés quoi. 😉

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 26 décembre 2012 dans Inter nos

 

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L’amour commence en hiver, de Simon VAN BOOY

Voici l’une de mes dernières acquisitions, impulsive, après un coup de foudre pour la première de couverture (avouez, elle est classe 😀 )

Et bien, il est peu de dire que le coup de foudre n’a été qu’un pauvre mirage ! En effet, ce roman, le premier paru en France,  d’un écrivain anglais salué par la critique internationale, n’a pas réussi à m’accrocher… si bien que j’ai fini par décrocher totalement. 😦

Quelle déception !

Pourtant, je m’y suis repris à plusieurs fois mais l’énonciation sans cesse changeante, avant même de me perturber, me perd. Me voici à la 50ème page que je ne comprends toujours rien… me voici de nouveau à la 50ème page que je n’y comprends toujours rien…. OSEF ! #livrecontrelemur

Désolé pour cette critique finalement peu constructive, je retenterai peut-être ma chance… Quoique rien n’est moins sûr, je ne dépucelle qu’une fois… le plus sale des pléonasmes, n’est-il pas ! 😉

A lire tout de même, pour me montrer que je passe bien à côté du chef d’oeuvre tel qu’il est décrit.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 23 décembre 2012 dans Inter nos

 

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Le cerveau solitaire, de Jeff SUTTON

Un peu de science-fiction, ça fait pas de mal !! 😀

La collection Le Masque est probablement l’une sinon la meilleure en la matière et c’est bien pour cela que je vous présente son premier numéro : Le cerveau solitaire, traduit de l’auteur américain Jeff Sutton.

L’histoire :  Lorsque le vaisseau spatial Alpha-Tauri se pose sur la planète Kado 1, Keim, le télépathe de l’équipage, ressent d’étranges impressions.  Ladite planète est en réalité un véritable mystère sur le plan de l’évolution : seules deux espèces d’animaux sont présentes, des mulots et des mouettes. Keim va finir par découvrir que les autres races ont été exterminées par une entité extrêmement agressive et puissante et surtout dotée d’une intelligence extrêmement supérieure… Celle-ci est le dernier représentant de son espèce, et tient à sa survie, au détriment de tout le reste… Attention suspense.

Oui, le suspense, voilà tout l’intérêt de ce livre, bien écrit, sans fioritures ni emphase, en toute sobriété. L’énonciation elle aussi est bien utilisée, la partie d’échecs entre le télépathe et l’intelligence supérieure se met petit à petit en place…. L’on se prend au jeu mais également parti, inévitablement, pour le télépathe.

2h30 de lecture d’une traite en ce samedi, très agréable 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki

 
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Publié par le 22 décembre 2012 dans Inter nos

 

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Les Bonnes, de Jean GENET

« Elle peut en mourir. Ce matin elle ne tenait plus debout. 
Tant mieux. Qu’elle en claque. (…) Sa beauté ! Ses diam’s ! C’est facile d’être bonne quand on est une bonne !…Mais être bonne quand on est bonne ! On se contente de parader pendant qu’on fait le ménage ou la vaisselle. »

L’histoire, toute simple, théâtralisée, est celle d’une relation entre deux soeurs, Claire et Solange, « bonnes à bourgeois » en plein XXème siècle. Cette relation prend des formes étranges : paranoïa et ambi-sexualité sont mêlées au milieu de la violence du propos, de la tragédie de la situation. Elles s’inventent une vie, fantasment sur leur « maître », Monsieur et éprouvent une véritable haine pour Madame qu’elles jouent à tour de rôle.

Le malaise. Voilà ce que l’on ressent. Cette pièce doit, davantage que les autres, être vue plus que lue. Les indications scéniques de départ de l’auteur sont longues et orientent précisément la mise en scène. Le malaise doit être communiqué.

Les émotions noires émergent des deux soeurs, elles se déversent sur le spectateur, lui font froid dans le dos. La condition de bonne, celle longtemps niée, nous apparaît. Oui, certaines gens sont au service d’autres. Oui, la réalité devient malaise… l’on peut s’interroger de ce paradoxe.

Le paradoxe du conformisme? Celui de la norme? A voir… là n’est pas le sujet… le ressenti se cantonne à un mélange entre malaise et incompréhension car bon, comme il est écrit : « Madame nous aime comme ses fauteuils ».

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 21 décembre 2012 dans Inter nos

 

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Le premier amour est toujours le dernier, de Tahar BEN JELLOUN

« Aimer, c’est célébrer la rencontre de deux solitudes. »

Déjà que l’amour n’est pas un truc évident, alors l’amour entre l’homme et la femme arabe, je vous laisse imaginer !!! 😉

Cette boutade écrite, force est de constater l’immense sensibilité de ce livre, de ces histoires d’amour… Un univers exceptionnel, attachant, exotique, sucré et finalement attirant : celui du monde arabe.

Parfois, il est revigorant de pouvoir lire de si belles lignes, surtout d’un auteur que personnellement, j’apprécie beaucoup. L’amour n’est-il pas finalement quelque chose d’une simplicité déconcertante? Les mots sont-ils utiles? Le ressenti suffit… l’alchimie même, existe, diront certains. Les paradoxes du monde arabe le soulignent d’autant plus.

« Dans mon pays, il y a quelque chose de brisé dans les relations entre l’homme et la femme. Au sein du couple, il n’y a point d’harmonie. L’amour est le reflet d’une grande violence. Il est trop souvent confondu avec la sexualité. Alors que la femme dit qu’il ‘y a pas de sexualité sans amour, l’homme lui répond : pas forcement.
Ce livre raconte le déséquilibre et les malentendus entre l’homme et la femme arabes. Les histoires que l’on y trouve ne parlent que d’amour, c’est-a-dire de solitude, de secret et d’incompréhension. Et puis ce besoin d’amour devient vite une recherche de soi, car pour aimer l’autre, pour donner, il faut s’aimer un peu soi-même. Ce n’est pas si simple, dans un pays ou la tradition et la religion aident surtout l’homme à asseoir sa petite puissance, alors même que rien ne peut s’y faire sans la femme.» Tahar Ben Jelloun

C’est donc avec le coeur léger, le sourire et les cheveux en broussailles à force de les secouer de plaisir (oui, oui, j’ai parfois d’étranges réflexes) que je repose ce livre et écrit avec plaisir ces quelques lignes, témoignage d’un bon moment.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 20 décembre 2012 dans Inter nos

 

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Les nouveaux cons, d’Etienne LIEBIG

Bon dieu, que ce bouquin est drôle !!

L’important ici n’est pas d’approuver ce qui est écrit mais bel et bien de tout prendre au second degré. Peut-être, l’auteur pense ce qu’il dit… et alors?? Personnellement, je n’ai pas arrêté de rire !

Rire, rire, rire, mais que c’est bon !! Ici, tout le monde en prend pour son grade: de la fille voilée au jeune d’école de commerce en passant par le bloggeur, personne n’est épargné.

L’auto-dérision, voici la clé pour aimer ce livre… en voici quelques extraits :

Le bloggeur

[…] Certains se prennent littéralement au sérieux et passent une partie de leur vie à rédiger des papiers que personne ne lira, mais qu’ils ont l’impression de livrer à tous les peuples de la terre parce qu’ils le lancent sur Internet. Ils se couchent, fiers du devoir accompli, en rêvant que leur prose va changer le monde et faire évoluer la pensée politique générale. […]

Le jeune d’école de commerce

[…] En fait, on a l’impression que ces braves cons jouent une pièce de théâtre dans laquelle ils prennent toutes les apparences du « commercial qui vend des puits de pétrole à des émirs » : le bon costard, les bonnes chaussures vernies, le bon attaché-case, le bon ordinateur, la bonne coupe de cheveux, le bon sourire de carnassier. Ils ne marchent pas, ils courent, bouffent dans des restos, font des fêtes, s’alcoolisent, s’en mettent plein le nez et niquent les jolies filles de leur promo qui leur ressemblent, mais en blondes à cheveux lisses. […]

Comme promis, il suffit de mettre tous ses affects de côté et c’est parti pour une bonne tranche de rigolade 🙂

A vous de me dire!

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 19 décembre 2012 dans Inter nos

 

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Cytomégalovirus, d’Hervé GUIBERT

Que ce livre est morbide !

Quinze jours d’hospitalisation raconté par l’hospitalisé, l’auteur, Hervé Guibert. Un récit tellement vrai qu’il en est gênant. L’auteur narre sa propre maladie. La douleur se ressent à travers la plume, son fameux port-à-cath fait mal, il triture notre esprit comme il triture son corps.

La douleur ressentie se transforme finalement en dégoût, au sens littéral. Une sérieuse envie de vomir me saisit parfois lors de la lecture mais heureusement, quelques pointes d’humour, bouffées d’air frais, l’annihilent.

Au délà de l’humour, le cynisme est omniprésent : « On n’entend que ça ici : « Bon appétit », « Bonne journée », « Bon week-end », « Bon repos », « Bonnes vacances », jamais « Bon décès ». » 😉 Personnellement, cela me fait exploser d’un rire gras.

Je conseille vivement cette lecture, pour l’auteur, pour vous, pour le ressenti, fort. Rassurez-vous, l’histoire ne dure que quinze jours et l’auteur n’a pas la force d’écrire quotidiennement. Glauque.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

Livre du même auteur :

Mon valet et moi 

 
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Publié par le 18 décembre 2012 dans Inter nos

 

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IONESCO, Eugène (1909-1994)

 

I) L’HOMME

  • né en Roumanie, Slatina
  • père roumain, mère française
  • petite enfance passée en France
  • quand il a 14 ans, ses parents divorcent, retourne en Roumanie avec son père
  • études de lettres françaises à l’université de Bucarest (elle est stylée, pour y être allé 🙂 )
  • à 29 ans, il revient en France pour y passer sa thèse mais, manque de bol, elle est interrompue par la guerre
  • retour en Roumanie
  • est naturalisé français en 1942 et s’installe définitivement en France
  • 1970 : élu à l’académie française !!
  • meurt en 1994, à l’âge de 85 ans

II) L’OEUVRE

  • 1931 : Élégies pour êtres minuscules
  • 1934 : Non (traduit du roumain par M. F. Ionesco)
  • 1935 : La vie grotesque et tragique de Victor Hugo
  • 1940 : Lettres de Paris
  • 1940 : Pages arrachées d’un journal
  • 1946 : Fragments d’un journal intime
  • 1950 : La cantatrice chauve 
  • 1951 : La Leçon 
  • 1952 : Les Chaises 
  • 1953 : Les connaissez-vous ?
  • 1953 : La jeune fille à marier 
  • 1953 : Les grandes chaleurs
  • 1953 : La nièce-épouse
  • 1953 : Victimes du devoir 
  • 1953 : Le Maître 
  • 1953 : Le rhume onirique
  • 1953 : Le Salon de l’Automobile 
  • 1954 : Amédée ou Comment s’en débarrasser 
  • 1954 : Oriflamme
  • 1955 : Jacques ou la soumission
  • 1955 : Le nouveau locataire
  • 1955 : Le Tableau 
  • 1956 : L’Impromptu de l’Alma 
  • 1957 : L’avenir est dans les œufs 
  • 1958 : Expérience du théâtre
  • 1959 : Salutations 
  • 1959 : Scène à quatre
  • 1959 : Tueur sans gages 
  • 1960 : Apprendre à marcher 
  • 1960 : Le Rhinocéros 
  • 1961 : La Colère (pour le film Les sept péchés capitaux)
  • 1962 : Notes et contre-notes
  • 1962 : Délire à deux 
  • 1962 : La photo du colonel 
  • 1962 : Le piéton en l’air 
  • 1962 : Le Roi se meurt 
  • 1965 : La Soif et la Faim 
  • 1965 : Le jeune homme à marier
  • 1966 : Leçons de français pour Américains 
  • 1966 : L’Œuf dur, Pour préparer un œuf dur
  • 1966 : Mêlées et démêlés
  • 1966 : La Lacune
  • 1966 : Le pied du mur
  • 1967 : Journal en miettes – 2 vol.
  • 1968 : Présent-Passé, Passé-Présent
  • 1969 : Conte n°1. Conte n°2. Conte n°3. Conte n°4
  • 1969 : Découvertes 
  • 1971 : La Vase, Jeux de massacre, Macbett 
  • 1973 : Le Solitaire
  • 1975 : L’Homme aux valises
  • 1977 : Entre la vie et le rêve – entretiens avec Claude Bonnefoy
  • 1977 : Antidotes 
  • 1979 : Contes pour enfant 
  • 1979 : Un homme en question 
  • 1981 : Voyages chez les morts ou Thèmes et Variations
  • 1982 : Hugoliade
  • 1985 : Le Blanc et le Noir
  • 1986 : Souvenirs et dernières rencontres
  • 1988 : La Quête intermittente
  • 1989 : Pourquoi j’ai pris des pinceaux

III) LES IDEES

  • Considéré comme le « père du théâtre de l’absurde » avec sa pièce intitulée La Cantatrice chauve, qui sera présentée plus tard sur ce blog.
  • Il marqua ainsi le théâtre contemporain. Son écrit Notes et contre-notes est une belle réflexion sur cet art.
 
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Publié par le 10 décembre 2012 dans Inter nos

 

La Place, d’Annie ERNAUX

 

« Je voudrais dire, écrire au sujet de mon père, sa vie, et cette distance venue à l’adolescence entre lui et moi. Une distance de classe, mais particulière, qui n’a pas de nom. Comme de l’amour séparé. »

Et c’est ce qu’elle fait : écrire, sans s’écrier, décrire, sans décrier, son père, tout juste décédé.

La distance s’installe, inexorablement, entre eux… une distance sociale. Une distance mentale. Une distance implacable, dénuée de sentiments, froide et objective. Un processus, une distanciation qu’on appelle ça.

L’absence de pudeur du premier chapitre et la froide, quoique neutre, description qu’Ernaux fait de sa propre vie provoque un léger sentiment de malaise. Léger pour moi, probablement plus fort pour vous.

Le processus d’identification est inévitable, selon la personne, à différents degrés. L’empathie, pour le père et pour la fille, émerge. Difficile d’avoir le sourire, ou alors, accompagné d’un émotif rictus du nez.

Heureusement, le livre est court. L’effet produit est réussi, fort, sobre surtout.

A vous de me dire. 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 

 

 
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Publié par le 9 décembre 2012 dans Inter nos

 

La grammaire est une chanson douce, d’Erik ORSENNA

« Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t’aime. Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps. Il me sembla qu’elle nous souriait, la petite phrase. Il me sembla qu’elle nous parlait :
– Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j’ai trop travaillé. Il faut que je me repose.
– Allons, allons, Je t’aime, lui répondit Monsieur Henri, je te connais. Depuis le temps que tu existes. Tu es solide. Quelques jours de repos et tu seras sur pieds.
Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi. Tout le monde dit et répète « Je t’aime ». Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s’usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver. »

Quel génie !

Mais quel génie !

Je suis subjectif certes, j’aime les mots, je vis à travers eux, ils me font vibrer et ressentir tellement de ce que j’appellerais « choses » que je ne peux pas ne pas conseiller, à tout va, ce livre.

Mais quel génie !

« C’est trop bien, c’est trop bien, c’est trop bien », voilà ce que je me suis répété, en lisant, avidement, certains chapitres…. La métaphore filée des mots est exceptionnelle et même l’histoire faiblarde ne peut occulter le plaisir ressenti. Les amoureux des lettres, des mots, de leur sens, de leur harmonie, de leur mélodie…. vous adorerez ce livre, du moins de certains passages.

Quelle est donc l’histoire??

Jeanne et Thomas se retrouvent, après un naufrage, sur une île. Ils font la connaissance de Monsieur Henri qui leur présente les mots. Tous les genres de mots. Une véritable communauté. L’île des Mots. S’ensuivent des rencontres incroyables, des gentils quoique collants adjectifs aux prétentieux pronoms en passant par les hôpitaux à la rencontre et au soutien des « je t’aime » et autres expressions meurtries. L’apprentissage de la grammaire en est favorisé, loin des méthodes scientifiques, loin de l’académisme… loin des grammairiens.

Oui, Orsenna, académicien, fait la satire de sa propre maison tout en partageant son plaisir inextinguible, celui de la mixture verbale, de la manipulation des lettres.

Les noms et les articles se promènent ensemble, du matin au soir. Et du matin jusqu’au soir, leur occupation favorite est de trouver des habits ou des déguisements. A croire qu’ils se sentent tout nus, à marcher comme ça dans les rues. Peut-être qu’ils ont froid, même sous le soleil. Alors ils passent leur temps dans les magasins. Les magasins sont tenus par la tribu des adjectifs. (…)
Le nom féminin « maison » pousse la porte précédé de « la », son article à clochette.
-Bonjour, je me trouve un peu simple, j’aimerais m’étoffer.
-Nous avons tout ce qu’il vous faut dans nos rayons, dit le directeur en se frottant déjà les mains à l’idée de la bonne affaire.
Le nom « maison commence ses essayages. Que de perplexité! Comme la décision est difficile! Cet adjectif-là plutôt que celui-ci? La maison se tâte. Le choix est si vaste. Maison « bleue », maison « haute », maison « fortifiée », maison « alsacienne », maison « familiale », maison « fleurie »? Les adjectifs tournent autour de la maison cliente avec des mines de séducteurs, pour se faire adopter. Après deux heures de cette drôle de danse, la maison ressortit avec le qualificatif qui lui plaisait le mieux : « hantée ».

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 8 décembre 2012 dans Inter nos

 

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Le procès du docteur Forrester, d’Henry DENKER

Il s’agit d’un livre étrange. Etrange car je l’ai lu d’une traite mais je ne l’ai pas particulièrement aimé. C’est le genre de livre dont on peut ressentir quelque chose uniquement après l’avoir lu. Etrange, n’est-ce pas?

Je n’ai pas détesté ce livre, il ne m’a pas déçu, il ne m’a pas marqué non plus. Je ne sais qu’en dire. Cette critique m’agace déjà. QUE PUIS-JE DIRE??? Je ne sais pas. Un livre banal en somme.

Le synopsis : « New York la nuit, les urgences d’un grand hôpital.  Entre les cris, les larmes, les complications, un travail d’équilibriste et une cadence infernale pour la jeune Kate Forrester, seul médecin de garde. Soudain, le drame éclate, avec la mort imprévue, sans raison apparente, d’une jeune femme. Une malheureuse tragédie qui aurait dû en rester là, s’il ne s’était agi de Claudia Stuyvesant, la fille d’un magnat de la ville.  La machine judiciaire se met alors en branle contre Kate, accusée de faute professionnelle.  Les journaux crient au scandale, le corps médical se retranche derrière un silence indigné. Mais Kate est sûre d’elle, elle a fait tout ce qui était en son pouvoir cette nuit fatale. Reste à en convaincre le tribunal.  Un homme décide de l’aider, un jeune avocat, brillant, passionné, Scott Van Cleve. Et l’enquête commence… »

Bref, une bonne vieille histoire captivante sur l’instant, très vite oubliée ensuite.

A lire, pour profiter de l’instant présent de lecture, pour oublier le passé récent, pour s’oublier quelques moments. Le milieu médical, aux Etats-Unis, intrigue mais sans plus. Après tout, je ne me sens que peu concerné, égoïstement.

Et vous, diable, qu’en pensez-vous? 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki

 
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Publié par le 4 décembre 2012 dans Inter nos

 

ZWEIG, Stefan (1881-1942)

I) L’HOMME

  • né à Vienne, en Autriche 😉
  • fils d’un riche industriel israélite
  • enfance et adolescence paisible, il mena les études qu’il souhaita
  • rapide penchant pour la littérature et la philosophie
  • à 23 ans, docteur en philosophie… mais respect quoi !!!
  • voyage à Paris, rencontre avec Jules Romains
  • très grand voyageur
  • Voyage en Belgique, rencontre avec Emile Verhaeren, ami intime, son traducteur et biographe, et ouais
  • Vécut à Rome, à Florence, rencontre avec Ellen Key (il en a rencontré du monde !!)
  • Voyages en Angleterre, aux Etats-Unis, au Canada, au Mexique
  • Séjour d’une année en Inde
  • Vit mal la première guerre mondiale, quelques écrits pour s’en insurger
  • Victime des autodafés nazis
  • 1934 : part en Angleterre, y fait la biographie de Marie Stuart
  • De nouveaux voyages dans les Amériques et en Europe
  • La guerre éclate, il voit les ténèbres à venir et part donc aux Etats-Unis pour se vider l’esprit
  • Va ensuite au Brésil pour changer d’air, il n’y parvient pas
  • Totalement démoralisé par le monde, il prend la décision du suicide, par ingestion médicamenteuse.

II) L’OEUVRE

Poésie

Cordes d’argent
Les Couronnes précoces
Romans et nouvelles

  • Printemps au Prater 
  • L’Étoile au-dessus de la forêt 
  • Les Prodiges de la vie 
  • L’Amour d’Érika Ewald
  • La Marche
  • La Scarlatine 
  • Première épreuve de vie. Quatre histoires du pays des enfants : Conte crépusculaireLa GouvernanteBrûlant secret, et Le Jeu dangereux
  • Amok
  • La femme et le paysage
  • La Nuit fantastique
  • La Ruelle au clair de lune
  • Lettre d’une inconnue
  • La Confusion des sentiments
  • Vingt-quatre heures de la vie d’une femme
  • Destruction d’un cœur
  • Un mariage à Lyon
  • Dans la neige
  • La croix
  • Histoire d’une déchéance
  • La légende de la troisième colombe
  • Au bord du lac Léman
  • La contrainte 
  • La Peur
  • Révélation inattendue d’un métier
  • Leporella
  • Le Bouquiniste Mendel
  • La Collection invisible 
  • Le voyage dans le passé 
  • Le Jeu dangereux
  • Le Chandelier enterré
  • Rachel contre Dieu
  • Virata
  • Un soupçon légitime
  • Les Deux jumelles
  • La Pitié dangereuse 
  • Le Joueur d’échecs 
  • Un homme qu’on n’oublie pas 
  • Ivresse de la métamorphose
  • Clarissa, roman inachevé, retrouvé dans les archives de Zweig en 1981, et portant la mention suivante : « Vu à travers l’expérience d’une femme, le monde entre 1902 et le début de la guerre »

Théâtre

  • Thersite 
  • La Maison au bord de la mer 
  • Le Comédien métamorphosé. Un divertissement du Rococo allemand 
  • Jérémie
  • Légende d’une vie
  • Volpone 
  • L’Agneau du pauvre
  • Un caprice de Bonaparte

Essais et biographies

  • Émile Verhaeren : sa vie, son œuvre 
  • Souvenirs sur Émile Verhaeren 
  • Marceline Desbordes-Valmore : son œuvre
  • Romain Rolland : sa vie, son œuvre 
  • Trois Maîtres : Balzac, Dickens, Dostoïevski 
  • Le Combat avec le démon : Kleist, Hölderlin, Nietzsche 
  • Les Très riches heures de l’humanité
  • Trois poètes de leur vie : Stendhal, Casanova, Tolstoï 
  • Joseph Fouché 
  • La guérison par l’esprit : Mesmer, Mary Baker-Eddy, Freud 
  • Marie-Antoinette 
  • Érasme, Grandeur et décadence d’une idée 
  • Marie Stuart 
  • Conscience contre violence 
  • Magellan
  • Amerigo, Récit d’une erreur historique 
  • Le Brésil, terre d’avenir 
  • Balzac, le roman de sa vie
  • Hommes et destins
  • Le Mystère de la création artistique 
  • Le Monde sans sommeil 
  • Aux Amis de l’étranger 
  • Montaigne. 
  • Le Monde d’hier. Souvenirs d’un Européen 
  • En cette heure sombre 

Correspondance

  • Sigmund Freud-Stefan Zweig,
  • Arthur Schnitzler-Stefan Zweig 
  • Richard Strauss-Stefan Zweig
  • Friderike Zweig-Stefan Zweig, L’Amour inquiet
  • Romain Rolland-Stefan Zweig 
  • Amélie Breton-Stefan Zweig
  • Émile Verhaeren-Stefan Zweig

III) LES IDÉES

  • Zweig est un amoureux des langues et notamment des langues étrangères, il produira de remarquables traduction de Suarés, Rolland, Baudelaire, Rimbaud et Verlaine, entre autres.
  • Il était également un pacifiste convaincu, considérant les conflits entre les hommes comme abjects. Il s’insurgea des conflits mondiaux dans différents écrits comme dans Ivresse de la métamorphose.
  • Peut-être naïvement, il est dégoûté de l’humanité à la fin de sa vie et ne parvient plus à trouver la foi en sa patrie, l’Europe, oui, l’Europe. Il laisse ces derniers mots pour ponctuer une oeuvre et une vie, que l’on peut qualifier, à bien des égards, de magnifique.

« Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j’éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m’a procuré, ainsi qu’à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j’ai appris à l’aimer davantage et nulle part ailleurs je n’aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l’Europe, s’est détruite elle-même.

Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d’errance. Aussi, je pense qu’il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde.

Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l’aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux. »

 
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Publié par le 3 décembre 2012 dans Inter nos

 

Manuel, d’ÉPICTÈTE

« Veux que les choses arrivent comme elles arrivent et non comme tu désires qu’elles soient et tu seras heureux. »

En réalité, ce n’est pas Epictète qui l’a écrit mais bel et bien son disciple prénommé Arrien. Pourquoi diable lire un truc pareil??? Que peut-on bien ressentir en lisant un machin qui date du 1er siècle??

Et bien figurez-vous que personnellement, j’ai ressenti plein de choses 😉

Il faut savoir qu’Epictète est un stoïcien, un mec qui aime souffrir et qui surtout considère que la « souffrance » est la voie la plus efficace vers le bonheur, liberté et finalement la sagesse. Je partage nombre des aphorismes édictés dans cette oeuvre mais je ne parviens à approuver les impératifs qui sont distillés.

Comment peut-on dire à autrui ce qu’il doit faire ? Comment peut-on accoupler liberté et impératif ? Kant, et d’autres, tenteront de répondre, certes, à cette interrogation…. toujours est-il que cette lecture a tendance à m’agacer.

Comment faut-il vivre?? Mais diantre, j’aimerais bien choisir monsieur Epictète, par moi-même !!! 😀 Non mais !

Quand tu dis « Tu dois prendre Socrate pour modèle, et vivre dans l’intention de l’égaler » mais ça me révolte 🙂 Il t’aurait mis une fessée s’il t’avait lu….

Un autre ressenti donc : celui de l’impuissance, comment se rebeller contre un gars du 1er siècle? Question stupide et inutile probablement mais tout de même, c’est turlupinant ! 😉

Allez, un exemple de sa doctrine pour vous apprendre à vivre 🙂

« Devant tout ce qui t’arrive, pense à rentrer en toi-même et cherche quelle faculté tu possèdes pour y faire face. Tu aperçois un beau garçon, une belle fille ? Trouve en toi la tempérance. Tu souffres ? Trouve l’endurance. On t’insulte ? Trouve la patience. En t’exerçant ainsi tu ne seras plus le jouet de tes représentations. »

WTF ?? Cordialement.

Finem Spicere 😉

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 2 décembre 2012 dans Inter nos

 

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Les Editions de Minuit, ou une rencontre pluri-sensorielle

Comme promis, voici mon premier avis sur une Edition pour bien commencer Décembre !

LES EDITIONS DE MINUIT

Comme toute première fois, ça se raconte. Quelle a donc été ma première fois? En attendant Godot de Beckett.

Avant même de lire, je touche. Je touche du doigt, du pouce gauche pour être précis. J’effleure la couverture. Mon pouce glisse et sent… le froid.

Je contemple, une moue d’incrédulité me gagne : comment ce truc peut-il valoir 14€ ??

Bon. Cette première question d’étudiant posée, j’ose ouvrir, méfiant mais curieux. Puis, je ne résiste plus, je l’ouvre EN GRAND ET EN PLEIN MILIEU !

Après ce spasme viril, vient un réflexe qui fait sourire beaucoup de monde autour de moi, j’approche l’ouvrage de mon nez. Je sens. De l’encre. J’ai envie de mâcher le papier, il m’attire, je ne sais pas pourquoi. Ce doit être sa texture, à peine granuleuse.

Mon estomac se réveille lui aussi. J’ai faim. J’ai pourtant fini de dîner, j’ai 16 ans, je sors de la douche, la tignasse encore humide. De l’eau rafraîchit ma nuque, curieuse. Oui, curieuse.  J’ai des lunettes, je suis sérieux, je m’installe sur ma chaise de bureau, confortable, à bascule. Les pieds sur le bureau artisanal et africain – même si cela a peu d’impact sur la suite, certes – je commence la lecture.

Mes yeux suivent mes doigts, Beckett m’amuse autant que l’ouvrage me chatouille. C’est un plaisir, double. Je ne veux pas arrêter. Je ne peux pas arrêter : comment pourrais-je oser corner une de ces pages? Comment pourrais-je violer ce livre d’un marque-page? Je ne le fais pas. Je lis, je vis. J’ai 16 ans, et je comprends.

Mais soudain, j’ai mal à la nuque, je ne me suis pas rendu compte d’avoir glissé sur ma chaise. Ma nuque est tordue et crie à l’injustice. Elle en veut à mes doigts qui, transis, de froid rappelez-vous, le lui rendent bien. Un frisson me parcourt et électrise mes cheveux, inégalement mouillés. Mes doigts humidifient désormais les pages, le contact est davantage râpeux et moins agréable. Je me redresse donc et pose le livre en regardant, frustré, mes doigts moites. La lecture attendra ; le plaisir est trop grand pour être ignoré.

Les Editions de Minuit, un dépucelage à demi-fini, mais réussi.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

PS : Je tiens à préciser que cette histoire est intégralement vraie.

 
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Publié par le 1 décembre 2012 dans Inter nos

 

De RONSARD, Pierre (1523-1585)

I) L’HOMME

  • Né dans un milieu aristocratique
  • Evolue et est éduqué dans le milieu des arts et des lettres
  • Son père est passionné par l’Italie
  • Renonce à une carrière militaire (ouais, plutôt de diplomate en fait) en raison de sa surdité
  • A 20 ans, rencontre avec Cassandre, 13 ans, relation platonique
  • A 22 ans, rencontre avec Du Bellay
  • Création de La Pléiade
  • Après Cassandre, s’émeut (#languedebois 😉 ) de Marie puis d’Hélène
  • Mort à 62 ans, dans un prieuré, le pauvre. 😉
  • Il fut considéré bien plus tard (40 ans après quoi) comme le Prince des poètes français

II) L’OEUVRE

  • Odes 
  • Les amours
  • Livret de folastries 
  • Le bocage 
  • Gayetez 
  • Les hymnes 
  • Discours 
  • Eglogues 
  • Oeuvres en prose 
  • Discours des misères de ce temps 
  • L’art poétique 
  • La franciade 
  • Sonnets pour Hélène 
  • Le bocage royal 
  • Les derniers vers 
  • Elégies 
  • Mascarades

III) LES IDEES

  • Ardent défenseur de la langue française – donc c’est forcément quelqu’un de bien – avec Du Bellay, il fonda le mouvement de La Pléiade à cet effet.
  • Le thème de l’amour et celui de la Nature sont extrêmement prégnants dans l’oeuvre poétique de Ronsard, sublime au demeurant, mais ça, nous en reparlerons… 
 
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Publié par le 29 novembre 2012 dans Inter nos

 

Lettre au père, de Franz KAFKA

« A cette époque, ce n’était qu’un modeste début, mais ce sentiment de nullité qui s’empare si souvent de moi (sentiment qui peut être aussi noble et fécond sous d’autres rapports, il est vrai) tient pour beaucoup à ton influence. Il m’aurait fallu un peu d’encouragement, un peu de gentillesse, j’aurais eu besoin qu’on dégageât un peu mon chemin, au lieu de quoi tu me le bouches, dans l’intention louable, certes, de m’en faire prendre un autre. Mais à cet égard, je n’étais bon à rien. »

La relation que Kafka entretenait avec son père est au cœur même de sa vie. Commencer donc par cet ouvrage donnerait accès, d’après ce que j’ai lu, à l’ensemble de l’œuvre kafkaïenne.

Bon ok, ce livre est particulier. Le lecteur ne peut que finalement, en grande partie, se sentir étranger à ce qui est écrit, narré, dévidé.

Ce qui m’a personnellement le plus frappé est qu’au fil de cette lecture d’une seule traite, j’ai ressenti les différentes émotions qu’a pu éprouver Kafka à l’écrire. La sincérité transpire continuellement, la colère ou la hargne – sans succomber à la haine toute fois – transparaît à certains endroits. Le fatalisme également pointe son nez vers la fin. Kafka semble tout simplement blasé mais paradoxalement, absolument pas indifférent à ce qu’il écrit. Il souffre de cette relation, cela se ressent.

Il en est presque finalement, pour moi, gênant de lire une telle œuvre. Elle est une leçon d’expérience, une leçon de vie, à saisir en tant que telle.

Cette lettre ne sera pas envoyée à son père… fort en symbole, n’est-il pas ?

« Tu as aussi une façon particulièrement belle de sourire, silencieuse, paisible, bienveillante, – un sourire qui se manifestait rarement mais qui pouvait rendre très heureux s’il vous était destiné. Je ne me rappelle pas que tu me l’aies expressément accordé dans mon enfance, mais cela a bien dû se produire, pourquoi me l’aurais-tu refusé en ce temps-là, puisque tu me jugeais encore innocent et que j’étais ton grand espoir ? A la longue, d’ailleurs, ces impressions agréables n’ont pas eu d’autre résultat que d’accroître mon sentiment de culpabilité et de me rendre le monde encore plus incompréhensible. »

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 28 novembre 2012 dans Inter nos

 

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Kramer contre Kramer, d’Avery CORMAN

Voici un livre que j’ai lu, de nuit, dans un train, dans une ambiance que vous imaginez. Eurk… 😉

Toujours est-il que sur les huit heures de train, ce livre m’aura rendu 3h30 de liberté. 3h30 d’une traite. 3h30 de sentiments et sensations divers. Entre émotion, effroi, analyse puis compréhension des différentes façons de penser des personnages.

L’histoire? Ma foi, peu banale : un couple, un enfant. La mère décide de vivre sa vie, de divorcer et de laisser son (désormais) ex-mari élever leur fils. Puis, après quelques temps, elle décide de réapparaître dans leurs vies et de reprendre son rôle de mère. Vous imaginez la suite, joyeuse et sans prise de tête. 😀

L’intérêt premier de ce livre est selon moi, de comprendre. Comprendre ce qu’il se passe. L’analyser objectivement. Eviter le jugement, si difficile cela soit-il.

Ce livre a été le fruit de nombreuses adaptations, qu’elles soient théâtrales ou cinématographiques. Je pense que le livre, bien que traduit de l’américain, apporte une dimension supplémentaire, la visualisation de son propre univers imaginaire.

A vous de me dire ce que vous en pensez, que vous ayez lu le livre, vu le film ou autres représentations théâtrales homonymes. 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 27 novembre 2012 dans Inter nos

 

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De BEAUMARCHAIS, Pierre-Augustin Caron (1732-1799)

I) L’HOMME

  • né à Paris, dans un milieu bourgeois et aisé
  • son père était horloger – artisanat de luxe
  • liberté culturelle au sein de la famille : apprentissage de la musique, lectures, discussions…
  • rapide goût pour l’écriture (non, sans déc’ !!)
  • 1756 : prend le nom de Beaumarchais, nom d’une terre de sa première épouse
  • grand séducteur, s’attire les faveurs de la cour
  • fait face à de nombreux procès, sur sa vie amoureuse et autres…
  • participe à la révolution française mais finit par être enrôlé dans des affaires louches…
  • meurt en 1799 d’apoplexie

 

II) L’OEUVRE

  • Eugénie, drame en 5 actes 
  • Les Deux Amis, ou le Négociant de Lyon, drame en 5 actes
  • Tarare, mélodrame en 5 actes

Trilogie de Figaro, ou Le Roman de la famille Almaviva :

  • Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile, comédie en 4 actes
  • La Folle journée, ou Le Mariage de Figaro, comédie en 5 actes
  • L’Autre Tartuffe, ou La Mère coupable, drame moral en 5 actes

 

III) LES IDEES

  • Fut, avec Diderot, le précurseur du drame bourgeois, et si, et si !! Le drame bourgeois, sans rentrer dans les détails, a pour but de  présenter une peinture réaliste des milieux bourgeois car bon, il était tout de même facile de se moquer d’eux et donc d’écrire une comédie. Cependant, le ton reste sérieux puisque les sujets abordés sont souvent liés aux malheurs des héros. L’on se situe ainsi entre émotion et moralisation. Pfiou, on en apprend des choses…
  • Contre le système des privilèges, prône une société fondée sur les valeurs du mérite et du travail.
 
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Publié par le 26 novembre 2012 dans Inter nos

 

Pensées sur la morale, d’André COMTE-SPONVILLE

Alors là, attention…. Préparez-vous, on rigole plus ! Je vous propose de la philo, et pas l’Apologie de Socrate cette fois, non, c’est tous les philosophes de la morale que je vous sers…. Réunis en un seul petit livre écrit par Monsieur Comte-Sponville.

La morale c’est quoi ? Agir moralement, que diantre cela veut-il dire ? Y-a-t-il une morale universelle ? Ou alors, chacun possède-t-il sa propre morale ? Si Dieu n’existe pas, la notion de morale a-t-elle, dès lors, un quelconque sens ?

« Beaucoup trop de questions, finalement inutiles », nombre d’entre vous me diront… Certes, ou pas, mais toujours est-il qu’en ces temps de rédaction de mémoire de recherche, une telle lecture se révèle être franchement utile… 😉

Enfin, personnellement, une telle réflexion est un moyen d’assouvir mon Finem Spicere, celui d’atteindre cette force tranquille, toujours plus grande, toujours plus inébranlable, toujours plus à l’affût et à l’écoute d’autrui, avec intérêt et détachement, avec compassion et compréhension, avec zen et cool attitude, avec dignité. Peut-être trouverez-vous ou retrouverez-vous, à la lecture attentive de ce livre, votre propre Finem Spicere.

Voici différentes citations, que vous pourrez réutiliser dans des dîners pseudos mondains, pour paraître intelligents 😀 C’est personnellement ce que je fais très souvent… 😉

Allez, dans l’ordre : Jean-Paul Sartre, Baruch Spinoza, Friedrich Nietzsche, Emmanuel Kant et Alain.

  • « L’homme se fait ; il n’est pas tout fait d’abord, il se fait en choisissant sa morale, et la pression des circonstances est telle qu’il ne peut pas ne pas en choisir une. » in L’existentialisme est un humanisme
  • « J’appelle moralité le désir de faire du bien qui tire son origine de ce que nous vivons sous la conduite de la raison. » in Ethique, III
  • « En vérité, les hommes se sont eux-mêmes donné leur bien et leur mal. En vérité, ils ne les ont pas pris, ils ne les ont pas trouvés, ils ne les ont pas entendus comme un voix descendue du ciel. C’est l’homme qui a donné de la valeur aux choses, afin de les conserver; c’est lui qui leur a donné un sens – un sens humain ! C’est pourquoi il s’appelle « homme », c’est-à-dire celui qui évalue. Evaluer c’est créer. Ecoutez donc, vous qui êtes créateurs ! C’est l’évaluation qui fait des trésors et des joyaux de toutes choses évaluées. » in Ainsi Parlait Zarathoustra
  • « L’amour de soi, pris comme principe de toutes nos maximes, est la source de tout mal. » in La religion dans les limites de la simple raison.
  • « La morale consiste à se savoir esprit et, à ce titre, obligé absolument ; car noblesse oblige. Il n’y a rien d’autre dans la morale que le sentiment de la dignité. » in Lettre à Sergio Solmi sur la philosophie de Kant

A picorer goulûment et à volonté. 🙂

Finem Spicere, donc.

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 25 novembre 2012 dans Inter nos

 

Salam Shalom, de Jean-François PATRICOLA

« Le Temps : il a filé à l’anglaise, en 1948, sans demander son reste. Aujourd’hui, il court toujours. Plus personne ne le rattrapera désormais tant son avance est grande. »

En cette très brève période de cessez-le-feu au Proche-Orient, il me paraissait opportun de présenter ce livre, par endroits, littéralement exceptionnel.

A travers la douleur, le conflit est abordé. A travers une souffrance physique à peine descriptible, ses affects sous-jacents sont caressés.

L’histoire, si incroyable soit ou fût-elle, est celle d’un israélien et d’un palestinien… tous deux blessés grièvement, le premier nécessitant rapidement une greffe du cœur, l’autre, condamné à la mort, n’étant qu’esprit et douleur inintelligible. Malgré eux, la transplantation a lieu. Torsade des convictions. Un comble commun. La mort de la foi.

Tout en prose, tout en culture plus ou moins bien distillée, Jean-François Patricola livre une œuvre d’une très grande subtilité sur un sujet devenu, au fur et à mesure de son histoire, éminemment complexe. A la subtilité se joint inévitablement une ironie immensément savoureuse.

«  L’avions-nous trouvée cette nuit, notre Nuit ? Il est probable. Nous nous réveillâmes de concert : en ouvrant les yeux, je l’entendis battre et me saluer. En battant, il entendit mon corps s’étirer à la vie et lui rendre hommage. Nouvel armistice ! Au dire du chirurgien, nous l’avions échappé belle. De cela, je me réjouissais. Lui également. La chimère et le mensonge avait comme disparu de nos lèvres et oreillettes. La Nuit les avait bus d’un trait ; noyés dans son ventre noir et plat. On ne les reverrait jamais plus. C’était à espérer. Il me dit : « Dieu est mon seigneur et le vôtre ; j’ai mes œuvres et vous avez les vôtres ; point de dispute entre nous. Dieu nous réunira tous, car il est le terme de toutes choses . » J’acquiescai et répondit : « Mi hu haham ? Chelomed mikol adam*». Armistice. Dont acte. Interstice dans le voile de nos consciences. Dans cette perspective, nos rapports au monde sont changés. La donne est autre. Point d’échec et mat. Après différentes tentatives de blocage, d’échange, de gambit acceptés ou non. Passes d’armes vaines. Partie nulle ; à moins que ce ne soit un pat ; pour lui tout aussi bien que pour moi. Une victoire à la Pyrrhus. »  *Qui est sage? Celui qui apprend quelque chose de chacun.

A lire, absolument. Absolument.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 24 novembre 2012 dans Inter nos

 

Deception point, de Dan BROWN

Publié entre les plus connus Anges et Démons et le Da Vinci Code, ce roman est mon préféré de Dan Brown.

Les thèmes, la vie extraterrestre et le jeu de pouvoir politique y sont pour beaucoup. Le style Brown est le même, parfois heurté mais toujours passionné.

Je comparerais ce livre à une bonne grosse part de gâteau mousseux aux fruits rouges, fondant sous la langue, un chouïa trop sucré, rappelant ainsi au lecteur son origine industrielle.

A déguster donc goulûment, paradoxe incroyable s’il en est. Attention cependant à ne pas rentrer dans le piège : on reste perpétuellement sur sa faim !

L’histoire : une météorite contenant des signes de vie extraterrestre est découverte en arctique durant la campagne présidentielle américaine. La fille du candidat républicain est envoyée pour vérifier l’authenticité de la découverte. Cependant, elle découvrira certains secrets qui mettront sa vie en danger.

Allez, un petit extrait pour se mettre à la table du dessert 🙂

« Michael Tolland ne pouvait s’empêcher de sourire de toutes ses dents en contemplant Rachel Sexton bouche bée et réduite au silence devant la météorite fossile qu’elle tenait à la main. La beauté raffinée du visage de Rachel semblait maintenant éclipsée par son expression d’émerveillement naïf : on aurait dit une fillette qui venait de rencontrer le Père Noël pour la première fois. »

En conclusion, manger sucré et lire sans grossir est possible ! Je devrais peut-être écrire un livre…. 😉

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 23 novembre 2012 dans Inter nos

 

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Poème sur le désastre de Lisbonne, de VOLTAIRE

Bien des parallèles peuvent être dressés de ce poème hautement polémique de Voltaire narrant une catastrophe naturelle. Qu’aurait-il écrit sur des catastrophes qui ne le sont pas?

O malheureux mortels ! ô terre déplorable !
O de tous les mortels assemblage effroyable !
D’inutiles douleurs éternel entretien !
Philosophes trompés qui criez: « Tout est bien »
Accourez, contemplez ces ruines affreuses
Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses,
Ces femmes, ces enfants l’un sur l’autre entassés,
Sous ces marbres rompus ces membres dispersés;
Cent mille infortunés que la terre dévore,
Qui, sanglants, déchirés, et palpitants encore,
Enterrés sous leurs toits, terminent sans secours
Dans l’horreur des tourments leurs lamentables jours !
Aux cris demi-formés de leurs voix expirantes,
Au spectacle effrayant de leurs cendres fumantes,
Direz-vous : « C’est l’effet des éternelles lois
Qui d’un Dieu libre et bon nécessitent le choix » ?
Direz-vous, en voyant cet amas de victimes :
« Dieu s’est vengé, leur mort est le prix de leurs crimes » ?
Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants
Sur le sein maternel écrasés et sanglants ?
Lisbonne, qui n’est plus, eut-elle plus de vices
Que Londres, que Paris, plongés dans les délices ?
Lisbonne est abîmée, et l’on danse à Paris.
Tranquilles spectateurs, intrépides esprits,
De vos frères mourants contemplant les naufrages,
Vous recherchez en paix les causes des orages :
Mais du sort ennemi quand vous sentez les coups,
Devenus plus humains, vous pleurez comme nous.
Croyez-moi, quand la terre entrouvre ses abîmes,
Ma plainte est innocente et mes cris légitimes. […]
Que peut donc de l’esprit la plus vaste étendue?
Rien; le livre du sort se ferme à notre vue.
L’homme, étranger à soi, de l’homme est ignoré.
Que suis-je, où suis-je, où vais-je, et d’où suis-je tiré ?
Atomes tourmentés sur cet amas de boue
Que la mort engloutit et dont le sort se joue,
Mais atomes pensants, atomes dont les yeux,
Guidés par la pensée, ont mesuré les cieux;
Au sein de l’infini nous élançons notre être,
Sans pouvoir un moment nous voir et nous connaître.
Ce monde, ce théâtre et d’orgueil et d’erreur,
Est plein d’infortunés qui parlent de bonheur.
Tout se plaint, tout gémit en cherchant le bien-être :
Nul ne voudrait mourir, nul ne voudrait renaître.
Quelquefois, dans nos jours consacrés aux douleurs,
Par la main du plaisir nous essuyons nos pleurs;
Mais le plaisir s’envole, et passe comme une ombre;
Nos chagrins, nos regrets, nos pertes sont sans nombre.
Le passé n’est pour nous qu’un triste souvenir;
Le présent est affreux, s’il n’est point d’avenir,
Si la nuit du tombeau détruit l’être qui pense.
Un jour tout sera bien, voilà notre espérance;
Tout est bien aujourd’hui, voilà l’illusion.
Les sages me trompaient, et Dieu seul a raison.
Humble dans mes soupirs, soumis dans ma souffrance,
Je ne m’élève point contre la Providence.
Sur un ton moins lugubre on me vit autrefois
Chanter des doux plaisirs les séduisantes lois :
D’autres temps, d’autres mœurs : instruit par la vieillesse,
Des humains égarés partageant la faiblesse
Dans une épaisse nuit cherchant à m’éclairer,
Je ne sais que souffrir, et non pas murmurer.
Un calife autrefois, à son heure dernière,
Au Dieu qu’il adorait dit pour toute prière:
« Je t’apporte, ô seul roi, seul être illimité,
Tout ce que tu n’as pas dans ton immensité,
Les défauts, les regrets, les maux et l’ignorance. »
Mais il pouvait encore ajouter l’espérance.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 22 novembre 2012 dans Inter nos

 

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L’île des Gauchers, d’Alexandre JARDIN

Une fois n’est pas coutume, j’ai décidé de laisser uniquement l’œuvre parler d’elle-même. Le prisme de l’érotisme est choisi, certes, mais à la lecture de ce livre, il devient rapidement évident.

Linéairement ou presque, voici les extraits que j’ai méticuleusement choisi, ponctuant inlassablement un ouvrage dont le thème cardinal est l’épanouissement du couple, en l’occurrence Emily et Lord Jérémy Cigogne.

«  Ce qui touchait le plus chez elle c’était ce quelque chose de brusque, de heurté, qui disait son refus d’une féminité évidente, sa difficulté à accepter la beauté de ses jambes, de ses traits particuliers. Emily ne savait pas qu’elle était jolie, que sa chevelure abondante captait les regards. Elle était de ces femmes qui ignorent qu’elles pourraient décider d’être belles, sans modération. »

« La mère d’Emily, elle, n’était que froufrous, flagorneries et jeu social. Elle n’aimait qu’autant qu’on la flattait, était engoncée dans mille préjugés et d’une souplesse insinuante utile pour se pousser dans le petit monde de Kensington » p 18.

« A trente et un ans, Jeremy Cigogne n’était pas devenu beau, mais son étrangeté était intéressante, magnétique ; il suscitait l’envie de lui plaire, savait faire naitre cette nécessité-là. » p 24.

« Elle était encore cette jeune femme étonnamment vraie, inconsciente de son éclat, porteuse de cette féminité inquiète qui se méfie des artifices, avec ce quelque chose de heurté qui éveillait chez lui des élans incontrôlés, une ardeur sauvage » p 26.

« Femme de désirs, Emily perdit tout contrôle dix jours plus tard. Sortant de son personnage réservé, elle viola Jeremy contre un cerisier japonais en fleur de Hyde Park à la tombée de la nuit ; Cigogne n’eut pas à rompre la promesse qu’il avait faite à Clifford. Le spasme de Jeremy vint trop rapidement  ; mais dans son désir irraisonné de jouir de lui, Emily le retint, encore raide à l’intérieur, et, avec une frénésie rare, obtint cette vive émotion physique dont son corps resta toujours nostalgique » p 31.

« Lord Cigogne avait envie de culbuter sa femme, d’augmenter la fréquence de ces parties fines dont il était friand, de la turlututer jusqu’à en perdre haleine, par-devant, par-derrière, de la faire ululer tout son plaisir, dans des râles ininterrompus, lyriques, dignes des plus somptueuses envolées copulatoires. » p 45.

« Certes, leurs traits n’étaient pas plus fins que ceux des Parisiens ordinaires, mais leur visage, leurs regards laissaient filtrer cette harmonie solaire des êtres qui aiment avec délectation et sont aimés en retour ; comme si le fait d’être bien aimé libérait le plaisir simple qu’il y a à participer à la vie, une générosité paisible. »

« Emily s’étonna de la vivacité de l’attrait que les hommes exerçaient sur elle ; chacun à sa manière, ils dégageaient une virilité sensible faite de puissance retenue, délicate, comme s’il eussent accepté l’idée que les femmes les regardassent comme des êtres désirables. Pas pour les charmes subtils de leur esprit ! Non, pour leur corps, et leur aptitude à les faire jouir ! Cela se marquait chez eux dans une façon d’être un peu déroutante qui, en Europe, était le propre des femmes, un soin dans toute leur personne, un goût pour l’ambiguïté feutrée, respectueuse, celle qui électrise l’air en avertissant discrètement les sens, cette attitude exquise qui était pour ces hommes un hommage à la féminité de celles à qui ils s’adressaient, et qui leur faisaint la grâce de les écouter. » p 92.

«  Ce regard profond était pour elle comme une voix nouvelle dans son existence délabrée et, sans qu’elle pût résister, la détresse de cet homme qui lui parut essentiellement seul la bouleversa, comme si elle avait perçu en lui un écho de ses propres sensations en ce moment de sa vie. Prudente, Emily se garda de rencontrer ses yeux qui la cherchaient. » p 110

« Les deux gauchers s’étendirent sur une grosse branche. Emily était toute au plaisir d’être convoitée, dans une lenteur de rêve ; son émotion pleine de désir la laissait sans défense. Une autre femme vivait en elle, au creux de son ventre ; là, elle se sentait fluide, vivante. Longtemps il chercha son corps, avant d’entrer en elle avec un soulagement qui était comme une paix. Au fond d’Emily s’éleva une onde qui, en se propageant, la fit s’agripper à ses épaules pour prendre de lui une première jouissance. » p 125.

« Pour la première fois, elle aima Jeremy pour sa différence, au lieu d’en être agacée comme à l’ordinaire. » p 131.

« Certes, le silence n’ôtait pas pour Cigogne le désagrément du souvenir ; mais il préférait à sa souffrance le bonheur et la chance d’avoir appris sur cette île à aimer Emily dans sa différence. » p 132

« La diète sexuelle signalait le renouveau d’une sensualité plus diffuse, moins centrée qur les exigences des organes génitaux. » p 144

« C’est ainsi que Jeremy apprit ce qu’était le Carême gaucher et à quel marivaudage il donnait lieu. Pendant quarante jours, les femmes avaient le droit de tenter les hommes sans que ces derniers eussent celui de les culbuter. » p 145.

« Etrangement, l’interdiction de toucher Emily aiguisait les appétits de Cigogne, et lui faisait hâter le trot de l’étalon qui tirait son tilbury. » p 147.

« Emily ne s’abandonnait à rien de vulgaire, mais elle cherchait, et trouvait avec des gestes touchants, cette façon d’être qui parle aux sens des hommes, plus qu’à leur esprit, cette féminité affichée, lourde de promesses, qu’elle avait toujours refusée à son corps ; et elle y parvenait avec une aisance qui la surprenait elle-même. » p 149.

« Le soir même, Emily se présenta à dîner dans une robe longue qui laissait deviner ce qu’il eût été charmant de mieux apercevoir et qui cachait juste ce qu’il fallait de peau pour  que Jeremy souhaitât la déshabiller tout à fait. » p 153.

« Il tendit à nouveau l’oreille et, peu à peu, se fit à l’idée qu’elle était en train de se donner de la joie. Le tension de la soirée n’appelait-elle pas un assouvissement solitaire ? Emu à son tour, Cigogne sentit son sexe vivre dans sa main gauche lorsque, tout à coup, il songea qu’il s’agissait peut-être d’une manœuvre destinée à le faire sortir de sa réserve. » p 155

« Elle avait la politesse d’être charmante, une physionomie animée et cette grâce qu’on ne rencontre que chez les êtres inachevés et vifs, dans les débuts d’une vie où rien n’est encore barré. » p 171.

« – Gentleman aimez-vous cette Charlotte ?

– Je l’aime de pouvoir entrer en elle, et d’en ressortir plus vivant. » p 178

« – Oui, nous ne voyons pas d’autre solution que de dire la vérité. Le mensonge tue l’amour à coup sûr, la vérité le régénère parfois.

– Et l’autre encaisse, sans broncher !

– Si c’est bien fait, l’autre en ressort encore plus amoureux, bouleversé par la confiance que suppose cet aveu ; car pour avouer cela il faut croire suffisamment en l’autre, en l’immensité et en l’intelligence de son amour. » p 179

« une pompe à sperme aux dimensions exactes de son sexe qui lui permettait de traire avec efficacité ses testicules, les jours où ses fringales sexuelles excédaient celles d’Emily. » p 184

« Mais au septième jour un miracle arriva ; ils s’avisèrent qu’il n’était pas de solution s’ils ne cessaient de définir l’autre. Se contenter de dire ce que l’on éprouvait, soi, sans jamais céder à la tentation de juger, sembler être le seul moyen pour être écouté, l’unique moyen d’éviter le ping-pong des reproches, de quitter le cercle de la violence ; du moins il leur apparut que cette voie était la bonne pour eux. Instruits par leur expérience de sept jours, ils se fixèrent cette règle qui les sauva. » p 193.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 21 novembre 2012 dans Inter nos

 

C’est tout, de Marguerite DURAS

« Y.A : Ca sert à quoi, écrire ?

M.D : C’est à la fois se taire et parler. Ecrire. Ca veut dire aussi chanter quelquefois.

Y.A : Danser ?

M.D : Ca compte aussi. C’est un état de l’individu, danser. J’ai beaucoup aimé danser.

Y.A : Pourquoi ?

M.D : Je ne sais pas encore.

[Silence, et puis.]

Y.A : Etes-vous très douée ?

M.D : Oui. Il me semble bien.

Ecrire c’est très près du rythme de la parole. »

 

Etrange. Sentiment partagé, mitigé.

Sur le fond, je comprends ce que peut avoir ressenti Marguerite. La forme, elle, me laisse indifférent. Seul un léger accroissement de la respiration sur la toute fin est provoqué par la lecture.

Le public féminin sera peut-être plus sensible à ce livre, véritable déclaration d’amour à Yves Andréas Steiner mais aussi et surtout à l’écriture, sa vie, son don. Une déclaration teintée de laconisme, humble et charnelle.

« C’est tout », Marguerite a tout dit mais elle ne peut s’empêcher de continuer quand même, au cas où elle ait oublié quelque chose, problématique universelle…ment féminine. Ne m’en voulez-pas mamzelles ! 😉

« C’est tout » et pour ma part, en tant que loup solitaire, je m’arrête là.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 20 novembre 2012 dans Inter nos

 

Mon valet et moi, d’Hervé GUIBERT

« Je fais exprès de ne pas le reconnaître pour le pousser à bout. Quand il est à bout, il devient enfin intéressant. Il perd son exaspérante banalité. »

Je consacrerai un article à Hervé Guibert plus tard dans ce blog. Ce qu’il produit est, à mon avis, excellent, sur la forme comme sur le fond.

Ce livre se lit d’une traite, avec plaisir, avec joie, avec tortillements nasaux, avec gêne parfois, avec dégoût rarement, avec respect finalement.

Cette histoire, derrière ses fausses allures du récit d’Intouchables narrant la relation entre un milliardaire et un valet sorti de nulle part mais surtout pas du même milieu social, est en réalité celle du quotidien de l’auteur, sidéen en fin de vie et de sa femme, Christine.

En reposant ce court roman que Guibert a manifestement eu du mal  à achever, souffrant le martyre, mes lèvres se sont unies, après un plissement du menton faisant se redresser mécaniquement la lèvre inférieure, donnant une moue communément reconnue, celle de l’admiration.

L’humour et l’auto-dérision sont omniprésentes et je crois inutile de se cacher derrières les apparences trompeuses d’un anti bon-sentimentalisme, devenu monnaie courante : cette histoire est touchante.

Voici un extrait :

« C’est lui qui a eu cette idée géniale de me faire passer pour un garçon de sa trempe. Il m’a dit un jour : « Si vous me permettez, Monsieur, c’est vrai que pour votre âge, si vous avez vraiment celui que vous prétendez, vous faites hyperjeune de tronche, mais alors point de vue sapes, Monsieur, vous êtes complètement out. Ces vestes à pied-de-poule, ces cravates tricotées à bout carré, ces fut’ pattes d’eph’, vos manteaux poil de chameaux, on aurait du mal à faire plus ringard. Vous qui vous plaignez sans arrêt de ne plus pouvoir marcher, pourquoi vous ne mettez pas des Nike comme moi, au lieu de ces horribles mocassins Berlutti, qui vous coûtent la peau des fesses comme vous dites et que moi je dois astiquer, si vous me permettez Monsieur, tous les matins, alors que je pourrais vous rendre d’autres petits services plus utiles. Vous verriez qu’avec des Nike-air, vous retrouveriez votre peps, elles sont hyperconfortables, vous n’auriez plus ces crampes, vous n’auriez plus besoin de vous accrocher à mon bras en fin de promenade. C’est comme pour une voiture, elle a besoin d’une suspension. Votre vieille carcasse rouillée n’en avait plus. C’était moi votre suspension. Avec les Nike-air, vous aurez la suspension incorporée. »

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 Du même auteur :

Cytomégalovirus

 
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Publié par le 19 novembre 2012 dans Inter nos

 

Mémoire de mes putains tristes, de Gabriel GARCÍA MÁRQUEZ

« C’était nouveau pour moi. J’ignorais les artifices de la séduction car j’avais toujours choisi mes fiancées d’une nuit au hasard, plus pour leur prix que pour leurs charmes, et nous faisions l’amour sans amour, la plupart du temps à demi vêtus, et toujours dans le noir pour nous imaginer plus beaux que nous ne l’étions.
Cette nuit-là, j’ai découvert le plaisir invraisemblable de contempler le corps d’une femme endormie sans l’urgence du désir ni les inconvénients de la pudeur. »

Ce que l’extrait ne dit pas – attention, âmes sensibles ne pas lire la suite – est que cette femme endormie est une jeune pucelle de 14 ans et le narrateur, un homme fêtant son 90ème anniversaire.

OUCH !! Ouais, c’est spécial mais ouais les 38 premières pages de ce livre sont sublimes. Suant, le souffle court, j’ai achevé ce premier passage avec la bouche pâteuse et l’esprit en vrac. Mi-choqué, mi-fasciné, j’ai voulu poursuivre, en vain ; mes pensées divaguaient, l’ébullition me guettait.

Après avoir repris mes esprits, j’ai pu achever rapidement et sans encombres les deux-tiers restants du roman qui se sont avérés être, finalement, un véritable hymne à l’amour et à la vie.

A travers la vieillesse, la vie est célébrée. A travers l’immoralité de la situation, l’amour est suggéré puis validé puis encensé.

García Márquez est un auteur exceptionnel. A 77 ans, le Nobel colombien nous propose un pur moment de puissantes sensations. 

« Le sexe c’est la consolation quand l’amour ne suffit pas. »

A vous de me dire.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 18 novembre 2012 dans Inter nos

 

Peste soit de l’horoscope et autres poèmes, de Samuel BECKETT

De la poésie pour reprendre après une période de fausse disette pendant laquelle des affaires franchement inintéressantes ont couvert l’ensemble de mon temps.

Malheureusement, c’est de la poésie de Monsieur Beckett, qui plus est, traduite par quelqu’un d’autre que lui, que je vous propose.

La traduction n’est probablement pas mauvaise mais traduire la poésie est pour moi un exercice qui ne devrait même pas être osé. Cependant, j’ai adoré ce petit recueil et oui, et oui, et oui…. 😀

Pourquoi? Il est extrêmement instructif sur la vie de René Descartes (avec le poème Whoroscope) et celle de James Joyce (On rentre Olga) mais aussi sur la pensée et l’évolution, sur tous les aspects, de Beckett.

Que peut-on ressentir en lisant ce livre? Pour ma part, je cherche encore… parfois une impression éphémère de vide s’installe mais peut-être est-ce mon estomac qui fait des siennes… à vous de me donner votre avis… 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 18 novembre 2012 dans Inter nos

 

Les Demeurées, de Jeanne BENAMEUR

Jeanne Benameur est un auteur contemporain, elle a la cinquantaine et possède un style d’écriture intéressant : tout en poésie, elle crée une atmosphère personnelle en transcendant la signification des mots. L’indescriptible est décrit, ressenti. « Oui, mais nombre d’auteurs ont ce don !! » auriez-vous envie de justement me faire remarquer…. Oui, mais, le plus souvent, le roman se charge de vous entraîner dans le flot de l’imaginaire créé ; ici, le résultat est le même, en quelques phrases, courtes de surcroît.

Seul le calme est requis pour la lecture de ce livre ou, à tout le moins, pour recueillir et vivre la force poétique dans son ensemble.

L’histoire : Une dame, La Varienne, et sa fille de 5-6 ans, Luce, vivent toutes les deux, marginalement, dans un silence verbal éloquent. En somme, elles sont communément « abruties », « ignorantes » ou encore, et c’est le titre, « demeurées ». Vient le jour où Mlle Solange, l’institutrice de l’école voisine ose mettre son petit grain de sel dans leur monde, afin d’éduquer, gros mot s’il en est, la petite Luce… Quelle affaire !! Bon courage a-t-on envie de lui dire et il est peu de dire qu’il lui en faudra, pour comprendre le fonctionnement d’un microcosme jusque là ignoré, méprisé, incompris et donc rejeté.

Comment, en quelques lignes, décrire une relation silencieuse, où les mots n’ont pas leur place ? Ci-dessous, une démonstration façon Benameur :

« Des mots charriés dans les veines. Les sons se hissent, trébuchent, tombent derrière la lèvre. Abrutie. Les eaux usées glissent du seau, éclaboussent. La conscience est pauvre. La main s’essuie au tablier de toile grossière. Abrutie. Les mots n’ont pas lieu d’être, ils sont. »

« Cette nuit-là l’obscurité les gagne. Il y a dans le monde des amours qui ne reflètent rien, des amours opaques. Jamais l’abandon ne trouverait de mot pour guider leur coeur. Derrière leurs paupières closes, leurs yeux sont grands ouverts, ne cherchent rien. Ni route, ni chemin ne parviennent jusqu’à elles. Elles sont égarées dans le présent du grand lit, immobiles. Aucune image, aucune pensée ne les mène jusqu’à demain. Tout entières présentes, comme tombées de si haut que leur poids s’est multiplié jusqu’au vertige. Trop lourdes pour la vie. Abruties, demeurées dans la nuit. »

Qu’en dites-vous? 🙂 Suffisant pour avoir envie de le lire et ressentir ce que j’ai décrit?

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 10 novembre 2012 dans Inter nos

 

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Notre-Dame de Paris, de Victor HUGO

Ah la jolie Esmeralda, elle me remue les…. méninges du souvenir !

Je me souviens avoir fait la cour à une femelle en citant différents passages de ce livre…. cela dut être suffisamment touchant puisque je reçus en échange un verre de Coca-Cola et 4 ans d’une relation somme toute amoureuse. 😀

Rappeler l’histoire du Bossu de Notre-Dame n’est pas d’un intérêt primordial mais il convient de segmenter ce pavé de 750 pages:

  • 50 pages pompeuses et inutiles au moment de la description architecturale et historique de toutes les rues de Paris! J’exagère à peine… 😉
  • 450 pages agréables, vivantes ie rythmées
  • 250 pages, les dernières, qui font probablement partie des plus beaux passages romanesques jamais écrits.

Deux ressentis principaux:

  • pendant la lecture : cette impression irréelle d’être « hors du temps », cette envie inexorable et inconsciente d’avaler les pages, d’avancer, de lire toujours plus vite, encore plus vite, cette impression du « jamais assez vite ».
  • après la lecture : un bourdonnement spirituel assourdissant. Je me souviens parfaitement du moment où j’ai posé ce livre et des instants qui ont suivi. J’étais sur ma chaise, en balancier précaire, les jambes sur mon bureau, le cou à 90°. J’ai posé le livre, sur mon buste, puis sur mes jambes… il est tombé au sol… Je me suis levé instantanément, brusquement, le ramassant, l’inspectant, le fixant, incrédule. Puis le vide, un vide bruyant…. En réalité, peu aidé par une bouche pâteuse synonyme de déshydratation, j’avais un SACRE MAL DE CRÂNE. Vous comprenez mieux le fameux bourdonnement spirituel machin truc. 😉 Toujours est-il qu’il était présent!

Je ne saurais faire autre chose que recommander ce délice de roman romantique.

A vous de raconter votre expérience et ressenti de lecture 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 10 novembre 2012 dans Inter nos

 

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14, de Jean ECHENOZ

Le dernier livre, paru en 2012, de Jean Echenoz ! Et en plus, je suis à la page de l’actualité littéraire. 😀 C’est que je ferais presque des efforts pour vous !! 😉

14…. pour 14-18 !! Ouah, Jeannot a fait dans l’originalité pourrait-on penser ; en réalité, le titre est à l’image de l’oeuvre dans son ensemble à propos de la Grande Guerre, elliptique et superficiel.

Le terme de superficiel n’a ici aucune connotation péjorative et je m’en voudrais si vous l’eussiez cru un instant. Echenoz parvient avec brio à décrire de façon froide mais vivante, détachée mais pénétrante, en 130 pages, l’aventure de cinq hommes réquisitionnés.

Du tocsin à la croix du mérite en passant par la mort, l’amputation et les conditions de vie dans les tranchées, tout est décrit, succinctement mais avec parcimonie. Tel un peintre qui esquisse une toile, Echenoz distille ses effets et rend la lecture véritablement agréable, même dans la gêne.

Seul, l’utilisation du passé composé comme temps principal du récit m’a perturbé à l’amorce du roman mais, dans le feu de l’action, celui-ci se fond dans la vitesse de lecture.

A vous de me dire ce que vous avez ressenti ! En tout cas, un livre à lire.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

Du même auteur :

Ravel

 
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Publié par le 7 novembre 2012 dans Inter nos

 

BECKETT, Samuel (1906-1989)

I) L’HOMME

  • nationalité irlandaise
  • né dans la banlieue de Dublin, dans un milieu protestant aisé
  • 1928 : s’installe à Paris
  • lecteur d’anglais à l’Ecole Normale Supérieure
  • se lie d’amitié avec James Joyce
  • séjour à Londres
  • résistant pendant la Seconde Guerre Mondiale
  • 1969 : prix Nobel de littérature même s’il considère cela comme une « catastrophe »
  • meurt en 1989, six mois après sa femme.

II) L’OEUVRE

D’expression anglaise et française, Beckett aura composé des oeuvres dans ces deux langues. Je retiendrai ici celles rédigées dans la langue de Molière.

  • 1947 – Murphy
  • 1951 – Molloy
  • 1952 – Malone meurt
  • 1953 – En attendant Godot (pièce en deux actes)
  • 1953 – L’Innommable
  • 1955 – Nouvelles et Textes pour rien
  • 1957 – Fin de partie (pièce en un acte)
  • 1957 – Acte sans paroles I
  • 1961 – Acte sans paroles II
  • 1961 – Comment c’est 
  • 1963 – Oh les beaux jours
  • 1966 – Bing 
  • 1967 – Têtes-mortes
  • 1968 – Poèmes
  • 1968 – Watt
  • 1969 – Sans
  • 1970 – Mercier et Camier 
  • 1970 – Le Dépeupleur
  • 1976 – Pour finir encore et autres foirades
  • 1978 – Pas, suivi de Quatre esquisses (pièces)
  • 1979 – Poèmes, suivi de Mirlitonades
  • 1980 – Compagnie
  • 1981 – Mal vu mal dit
  • 1982 – Catastrophe (pièce dédiée à Václav Havel)
  • 1988 – L’image 
  • 1991 – Cap au pire (posthume)
  • 1995 : Eleutheria (publication posthume d’une pièce)
  • 2012 : Notes de Beckett sur Geulincx (posthume)

III) LA PENSEE – LES IDEES

Tout au long de son oeuvre théâtrale, Beckett s’évertue à déconstruire le théâtre traditionnel et pratique le fameux théâtre de l’absurde.

Jusque là, je ne vous apprends pas grand chose 😀 mais les thèmes inhérents à l’absurde sont constamment repris par S. Beckett dans son oeuvre :

– la tragédie que représente l’existence,

– le néant,

– la mort et l’anxiété qu’elle suscite,

– la difficulté à communiquer

L’écrivain irlandais est effectivement passionné par les sujets afférents à la notion du moi et ce, depuis sa plus tendre jeunesse. Par l’étude du moi il se penche sur les thèmes du mal-être et du vide qui, selon lui, l’anime.

En somme, Samuel Beckett est quelqu’un d’extrêmement gai, enjoué et optimiste avec qui, je suis sûr, j’aurais adoré prendre une tasse de thé Darjeeling, absolument infâme. 😛

 
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Publié par le 6 novembre 2012 dans Inter nos

 

Pour qui sonne le glas, d’Ernest HEMINGWAY

Et ben dis donc, je peux vous dire que, malgré une édition qui, pour le coup, est inadaptée, ce livre est un chef-d’oeuvre de la littérature contemporaine.

Le cadre : la guerre civile espagnole… souvenez-vous Ernest Hemingway a beaucoup voyagé en Espagne et y était même correspondant de guerre !

L’histoire : toute simple !! Un américain, professeur, prénommé Robert Jordan, est envoyé en Castille pour faire sauter un pont… Quelle affaire me direz-vous! Et il lui a fallu 500 pages pour décrire ça !!

Ben oui et non ! Car au milieu de cette histoire se terre… je vous le donne en mille : une histoire d’amour !! 😀 J’adore les histoires d’amour, elles me transportent dans des cieux toujours inexplorés mais à chaque fois appréciés…

Toujours est-il que cet américain s’amourache d’une petite espagnole, Maria… il s’amourache, non, il est foudroyé d’amour pour cette petite ! Maria, elle aussi tombe immédiatement sous le charme viril de cet étranger !…

Après quelques jours dont une folle nuit dans un sac de couchage  – franchement, ce passage me donne encore des frissons d’excitation et non, je ne suis pas un pervers 🙂 – Robert Jordan va accomplir la mission qui lui a été confiée…. le reste n’est que pur moment intense d’émotion façon Hemingway.

Il est très difficile de  décrire toutes les émotions vécues, c’est pourquoi, j’aimerais que vous puissiez mettre des mots sur ce que vous avez ressenti en lisant cette oeuvre…

Merci 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

Du même auteur:

Le vieil homme et la mer

 

 
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Publié par le 6 novembre 2012 dans Inter nos

 

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Le Pavillon d’Or, de Yukio MISHIMA

« Sans rien changer à sa pose parfaitement protocolaire, la femme, tout à coup, ouvrit le col de son kimono. Mon oreille percevait presque le crissement de la soie frottée par l’envers raide de la ceinture. Deux seins de neige apparurent. Je retins mon souffle. Elle prit dans ses mains l’une des blanches et opulentes mamelles et je crus voir qu’elle se mettait à la pétrir. L’officier, toujours agenouillé devant sa compagne, tendit la tasse d’un noir profond.  Sans prétendre l’avoir, à la lettre, vu, j’eus du moins la sensation nette, comme si cela se fût déroulé sous mes yeux, du lait blanc et tiède giclant dans le thé dont l’écume verdâtre emplissait la tasse sombre – s’y apaisant bientôt en ne laissant plus traîner à la surface que de petites tâches – , de la face tranquille du breuvage troublé par la mousse laiteuse. »

Voici le style Mishima. Qu’en pensez-vous? N’êtes-vous pas, comme moi, subjugués? Ou êtes-vous peut-être décontenancés? Ecoeurés? Mal à l’aise?

Une sensualité hors-norme se dégage de cette oeuvre et une musicalité à tonalité lyrique berce la lecture. Seul bémol, sur les 375 pages de ce livre, la lecture de 100 suffit à nous sustenter puisque le récit ne concerne que l’épisode, au final uniquement symbolique, de l‘incendie du fameux pavillon d’or de Kyoto par un moine bouddhiste.

Un bel hommage à la Beauté avec un grand « B ». Les amateurs du concours BCE et Ecricome 2008 en conviendront 😉

A vous de me raconter votre périple sensuel… ou pas.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 5 novembre 2012 dans Inter nos

 

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L’art de la Guerre, de SUN TZU

Attention très beau livre et très belle édition.

C’est un immense classique que l’on ne parvient pas à réellement dater… aux alentours du VIème siècle avant notre ami Jésus Christ.

Cette édition se compose gentiment:

– d’une introduction de 70 pagespfiou ! – bien nécessaire pour tenter de comprendre le contexte historique dans lequel s’inscrit cette oeuvre mais aussi l’influence qu’elle aura pu avoir à travers les siècles (peu en Occident en raison d’une traduction longtemps de mauvaise qualité).

– d’une notice biographique de Sun Tzu… bon il faut quand même reconnaître que tout bon néophyte qui se respecte ne comprendra rien et se perdra dans les (foutus) noms chinois tous plus incompréhensibles les uns que les autres !!

– de l’oeuvre en elle-même, et on est bien content de ne pas avoir les environs mille planchettes (8-10 pouces sur 3/4 de pouce) soit environ plus de 60 soixante pieds de long! Car oui, à l’époque, on écrivait à l’encre de suie sur d’étroites planchettes de bois ou de bambou… on pouvait inscrire sur chacune d’elles entre 12 et 15 caractères, l’ouvrage de Sun Tzu en comptant 13 000, on arrive, par un calcul tout bête, aisément aux mesures précédemment évoquées. C’est fou, parfois, j’ai l’impression de transmettre quelque chose 😀

Je ne vais pas épiloguer 153 ans au risque d’en saoûler beaucoup trop, je vous laisse simplement lire l’aphorisme suivant, c’est le numéro 3 du IIIème chapitre (sur XIII):

« Le meilleur savoir-faire n’est pas de gagner cent victoires dans cent batailles, mais plutôt de vaincre l’ennemi sans combattre »

C’est celui-ci que j’ai retenu de ma lecture et comme par miracle c’est celui-ci qui est souvent repris en exemple pour évoquer cette oeuvre magistrale, l’une des plus anciennes de l’Histoire.

Si vous l’avez lu, ou pas, j’attends votre avis 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 5 novembre 2012 dans Inter nos

 

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Tous les matins du monde, de Pascal QUIGNARD

Aaaah !! Pourquoi ce livre? Parce que cette phrase :

« Il se redressa. Les Larmes glissaient sur ses joues. Il murmura : -je ne sais comment dire : douze ans ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas encore froids. »

Alors là, mesdemoiselles, mesdames, messieurs, si vous n’êtes pas comme moi, scotchés sur votre fauteuil, transis d’un froid humide qui vous parcourt les vertèbres à toute vitesse, alors ne lisez pas ce livre car c’est l’effet qu’il provoque sans cesse lors de sa lecture.

Ouah !! Mais c’est quoi ce livre !?!? Ben c’est un Quignard, un mec qui vous met le moral à zéro mais qui vous exalte les sens, qui vous donne des sueurs froides (tiens donc!) le tout avec un style épuré, plat, monotone, froid

Bref, du grand PQ mais pas de la merde. Oulà, je commence à faire de l’humour…. gare à vous!! 😉

L’histoire?

Toute simple : un musicien de génie a perdu sa femme et s’est coupé du monde, il lui reste ses deux filles….et la musique, par ailleurs magistralement honorée dans ce livre.

A votre ressenti 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 5 novembre 2012 dans Inter nos

 

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Le Paquet, de Philippe CLAUDEL

 

Philippe Claudel, ah, Philippe Claudel… je sais pas pourquoi mais cet auteur je l’aime pas ! Je ne l’apprécie que lorsque je ne vois pas sa tête…. donc très souvent me direz-vous ?!!! Euh oui, mais arrêtez de chipoter siouplé 😀

Oui, j’ai acheté un livre assez connu de lui, Les Ames grises, la couverture m’a tellement mis le moral en berne que je n’ai vraiment pas osé le commencer….

Pour conjurer le sort, j’ai craqué sur ce pauvre Jugnot en train d’ahaner en tirant un sac à la Dexter – référence s’elle en est!.

Bref, j’écris trop… Le Paquet, et bien franchement, c’est un livre stylé ! C’est en réalité, un immense monologue, et donc une pièce de théâtre que je qualifierais d’absurde… et comme toute pièce absurde, on réfléchit, on s’interroge, on ne sait pas toujours sur quoi mais c’est bel et bien ce qui en fait le charme… on croit réfléchir sur la soi-disante futilité de la société alors qu’en réalité, on sombre dans une profonde mélancolie… qui finit par biaiser notre analyse…

Etrange leçon d’humilité intérieure : voilà comment je résumerais cette oeuvre… p’têt ben que j’vais lire les Ames grises finalement.

J’attends votre ressenti 🙂

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 

 

 
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Publié par le 5 novembre 2012 dans Inter nos

 

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L’Apparition, de Didier VAN CAUWELAERT

Comme vous pouvez le voir sur l’image, ce livre ne m’aura pas coûté très cher ! Et tant mieux car ce livre m’a bien saoûlé !

Non pas que le style soit déplaisant, Van Cauwelaert a d’ailleurs une bien belle plume mais c’est le fond qui est véritablement pénible. Ce n’est que mon humble avis mais l’ophtalmologie n’est pas, a priori, la tasse de thé de beaucoup de monde…. on se perd très vite en détails farfelus, fatigants et finalement lassants pour savoir si dans dans une peinture, une scène vivante existe…

Ce livre me fait penser au Da Vinci Code mais en version encore plus touffue, c’est dire !

Bref, l’auteur n’est pas à oublier – d’autant qu’il a rencontré un franc succès avec Un aller simple – mais l’intrigue elle, l’est.

L’édition du Livre de Poche est toujours aussi efficace, conjugant économie de prix et confort correct de lecture.

A votre avis !

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 5 novembre 2012 dans Inter nos

 

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DE LA ROCHEFOUCAULD, François VI (1613-1680)

 I) L’HOMME

  • nationalité française
  • né à Paris dans une famille de la très haute noblesse
  • se marie à 14 ans
  • entame une carrière de militaire, participe à la Guerre de Trente ans
  • 1637 : veut enlever la reine Anne d’Autriche mais se fait démasquer par Richelieu, embastiller huit jours durant et exiler sur les terres de son père
  • Gouverneur du Poitou puis duc
  • S’oppose au cardinal Mazarin ; participe à la Fronde ; grièvement blessé en 1652
  • Aura eu, entre-temps, un fils illégitime de Madame de Longueville (compliqué leurs histoires de fesses !!)
  • commence ses Mémoires et fréquente les salons mondains
  • se lie d’amitié avec Madame de Lafayette
  • dernière campagne militaire menée par Louis XIV
  • Atteint par la goutte, meurt à 66 ans à Paris

II) L’OEUVRE

  • 1662: Mémoires
  • 1665-1678 : Réflexions ou sentences et maximes morales (il y eut 5 éditions) – C’est un livre, plus communément considéré comme un chef-d’oeuvre, auquel je consacrerai un article.

III) LA PENSEE – LES IDEES

Il est considéré comme l’un des plus grands moralistes français du XVIIème siècle, aux côtés de La Bruyère, Pascal et encore La Fontaine.

Le thème cardinal de la pensée de La Rochefoucauld est celui de l’amour-propre qu’il définit comme  « l’amour de soi-même et de toutes choses pour soi ».

Louis Van Delft, professeur émérite de langues et littérature française à l’Université Paris X dit que : « La Rochefoucauld est un résistant, un « indigné », un militant. La cause qui l’anime, le soutient dans sa croisade sans croix? Faire advenir, au lieu des apparences, des impostures, de la violence faite au langage, de l’imagination « reine du monde » (Pascal), la lumière – lux – racine du mot lucidité »

 
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Publié par le 5 novembre 2012 dans Inter nos

 

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Un Crime parfait, de David GRANN

Bon déjà, pour commencer, un mot sur l’auteur David Grann. Il est américain, il a 45 ans, c’est l’ancien rédacteur en chef de The New Republic puis de The Hill et il est actuellement journaliste au New Yorker.

Quand on sait tout cela, on apprécie sans demi-mesure d’apprendre que ce petit roman ait été originellement publié dans les colonnes du susmentionné New Yorker. 

C’est l’histoire d’un monsieur au nom polonais par définition imprononçable 😉 qui se penche sur une affaire irrésolue et classée, la mort d’un individu retrouvé étranglé et noyé….

Parce qu’il est très fort, monsieur le polonais parvient, de fil en aiguille, à remonter la trace de l’horrible assassin, qui s’appelle Krystian Bala. Un livre, écrit par ce Bala, semble montrer clairement des liens entre l’affaire et l’histoire narrée… Insuffisant pour inculquer l’auteur mais pertinent pour se pencher sur sa pensée. Passionné de notre ami Friedrich Nietzsche et de Wittgenstein, le suspect révèle une personnalité complexe…

Intrigant n’est-il pas? Suffisant pour le lire? OUI !!

Le plaisir est là même si parfois le style est trop dense et l’intrigue trop ficelée. L’édition (Allia), avec le petit format qu’elle propose, n’est pas idoine.

A vous de me donner votre avis !

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 5 novembre 2012 dans Inter nos

 

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Apologie de Socrate, de PLATON

OULAAA ! Il nous met du Platon !! Mais qu’est-ce c’est que ce blog !!

Pas de panique! Platon, c’est cool et rien de tel que l’Apologie de Socrate pour appréhender de la plus efficace des manières la pensée socratique mais aussi la vision qu’avait Platon de son maître.

En gros, pour situer le contexte, Socrate est condamné à mort – ça ne rigolait pas à l’époque ! – pour avoir osé défier l‘existence des dieux en n’y croyant justement pas et pour avoir corrompu allègrement la jeunesse… Socrate se défend, faussement magistralement vous le lirez, avec beaucoup d’ironie et déconstruit les accusations qui lui sont portées.

L’édition en photo est celle que j’ai utilisée et elle est pratique puisqu’elle propose en préliminaire une explication du contexte historico-politique dans lequel se déroule le procès puis une analyse d’une petite quinzaine de pages sur le déroulement en lui-même de l’événement.

Franchement, c’est plaisant, court et facile à lire !! Faites-vous plaisir, à très vite pour votre ressenti !

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

Du même auteur :

Protagoras

 
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Publié par le 4 novembre 2012 dans Inter nos

 

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Paroles, de Jacques PREVERT

Un peu de poésie, un soupçon de sensibilité en somme, pour apaiser des esprits abîmés, usés, fatigués… La poésie de Prévert, je ne la connais qu’à travers cette oeuvre mais bon dieu, qu’elle est belle. Vraiment, qu’elle est belle. 🙂

Par « belle », je ne m’arrête pas sur l’esthétisme mais sur cet état du corps qui fait poindre tout naturellement un sourire. Un sourire incontrôlé, une esquisse de joie, une montée de satisfaction interne, un épiderme soudain très sensible, le nez parcouru de douces démangeaisons, des lèvres qui finissent par s’humidifier… voilà ce que je ressens en lisant Paroles.

En outre, mon édition est plutôt usée et sent bon la poussière… c’est peut-être, me direz-vous, cette odeur qui provoque des démangeaisons dans mon nez… mais là, vous briseriez tout ma fantasmagorie !

Sur les 95 poèmes de ce recueil, en voici un qui a retenu mon attention et qu’il me fait plaisir de partager… son nom m’est évocateur de je ne sais quoi, certes, mais il l’évoque quand même :

Chanson des escargots qui vont à l’enterrement

A l’enterrement d’une feuille morte
Deux escargots s’en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s’en vont dans le noir
Un très beau soir d’automne
Hélas quand ils arrivent
C’est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le coeur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L’autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C’est moi qui vous le dis
Ça noircit le blanc de l’oeil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C’est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
A chanter à tue-tête
La vraie chanson vivante
La chanson de l’été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C’est un très joli soir
Un joli soir d’été
Et les deux escargots
S’en retournent chez eux
Ils s’en vont très émus
Ils s’en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais là-haut dans le ciel
La lune veille sur eux.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 4 novembre 2012 dans Inter nos

 

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Sukkwan Island, de David VANN

Bon, ce livre a été écrit par Mr David Vann, c’est son premier roman et il y a consacré 10 ans !

C’est la première chose que j’ai su à propos de cet ouvrage…. 10 ans de sa vie! Fichtre, je me suis senti OBLIGE de l’acheter puis…. de le dévorer.

Le scénario, quoique glauque il faut se l’avouer, est franchement intrigant et l’on peut tout de même se demander s’il n’y a pas une petite histoire vraie derrière tout ça. Je dis ça… je dis qu’on s’en fout.

La relation père-fils est troublante, je dois le reconnaître, et parvient à transmettre une émotion, difficile à exprimer, mais bel et bien réelle. Oui, oui, je vous assure, cette dernière phrase est tout à fait pertinente !

Et puis franchement, entre nous, c’est que l’on angoisserait presque tant le récit est fluide et les faits, puissants.

Je suis ressorti de cette lecture un tantinet troublé voire même écoeuré, au sens propre, avec une impression de nausée bizarrement exaltante. Cette sensation franchement étrange mais surtout inédite pour moi fait que mon premier ressenti de lecture apporté sur ce blog soit dédié à ce livre.

Et puis, c’est pas comme s’il avait pas reçu le Prix Médicis étranger ! Mais ça, je ne l’ai appris qu’après…

Bonne lecture à tous! Je suis tous yeux ouverts pour recueillir votre ressenti personnel 😀

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

PS : Ah oui, j’ai lu ce livre avec l’édition Gallmeister, collection Totem, et beh, je peux vous dire que c’est une édition vraiment cool ! Mais bon, je vous donnerai plus de détails dans un article dans la catégorie Les Editions 😀

 
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Publié par le 4 novembre 2012 dans Inter nos

 

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HEMINGWAY, Ernest (1898-1961)

I) L’HOMME

  • Nationalité américaine
  • Né en 1898 près de Chicago
  • 1917 : reporter au Kansas City Star 
  • s’engage sur le front italien
  • Voyages aux Etats-Unis, en Afrique, au Tyrol et en Espagne
  • 1936 : s’engage comme correspondant de guerre auprès de l’armée républicaine en Espagne
  • participe à 39-45. Correspondant de guerre à Paris avec la division Leclerc
  • Voyages à Cuba, en Italie et en Espagne
  • 1954 : prix Nobel de littérature
  • 1961 : malade, il se tue avec un fusil de chasse, dans sa propriété de l’Idaho

II) L’OEUVRE

  • Romans

1926 : Torrents de printemps

1926 : Le soleil se lève aussi

1929 : L’Adieu aux armes

1937 : En avoir ou pas

1940 : Pour qui sonne le glas

1950 : Au-delà du fleuve et sous les arbres

1953 : Le Vieil Homme et la Mer

  • Nouvelles

Recueils
1923 : Trois histoires et dix poèmes

1925 : De nos jours

1927 : Hommes sans femmes

1928 : 50 000 Dollars

1933 : Le vainqueur ne gagne rien

1938 : La Cinquième colonne (pièce de théâtre) et 49 histoires

1961 : Les Neiges du Kilimandjaro et autres histoires

Nouvelles simples

1927 : Dix Indiens

  • Divers

1932 : Mort dans l’après-midi

1937 : Les Vertes Collines d’Afrique

  • Publications posthumes

1964 : Paris est une fête

1970 : Islands in the Stream, roman

1970 : En ligne. Choix d’articles et de dépêches de quarante années

1972 : E.H., apprenti reporter

1972 : Les Aventures de Nick Adams (Nick Adams stories)

1984 : 88 poèmes

1985 : L’Été dangereux. Chroniques

1989 : Le Jardin d’Éden, roman

1995 : Le Chaud et le Froid.

1999 : La Vérité à la lumière de l’aube.

 

III) LA PENSEE – LES IDEES

Très attaché au réel, Hemingway s’est toujours évertué à décrire deux types d’individus : les « deshumanisés » issus de la Grande Guerre et qui n’ont foi en rien mais aussi des individus que l’on peut qualifier de plus « simple » mais à la puissance émotionnelle rare.

Son style d’écriture, teinté de laconisme, est reconnu aujourd’hui comme un style marqueur ou repère du XXème siècle.

Ses rapports au désespoir et à la défaite, thèmes devenus récurrents dans ses oeuvres, peuvent expliquer en partie la relation à la mort qu’Hemingway aura entretenu toute sa vie durant…

 
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Publié par le 4 novembre 2012 dans Inter nos

 

Lire, un plaisir conjugant les cinq sens.

Qu’est-ce lire sinon une sacrée partie de plaisir?

Pourquoi lire sinon pour se faire plaisir?

Lire c’est, selon mon (pas si) humble avis, avant tout ressentir. Les cinq sens interviennent et nous transportent, chacun à leur tour, vers un imaginaire ineffable, sans cesse inconnu mais finalement sans cesse recherché, convoité, désiré.

La vue, le toucher, l’ouïe, l’odorat et même le goût interviennent tout au long de la  lecture d’un livre….  Pour chacun de ces sens, le choix de l’édition peut faire varier l’intensité du plaisir éprouvé. Le choix de l’auteur, lui, imprime une « marque de fabrique » unique et constante d’une oeuvre à l’autre. Difficile de ne pas distinguer Ionesco de Beckett, Molière de Beaumarchais ou encore Zola de Balzac. Difficile aussi et sourtout d’expliquer pourquoi.

Ce blog a pour objectif d’apporter des ressentis de lecture qui pourront être pour vous autant de pistes… le but ultime étant, le plaisir de lire. C’est mon premier article alors je suis un peu timide mais n’ayez crainte…. le style se déliera, l’humour finira par pointer le bout de son nez et très vite, vous n’en pourrez plus de moi.

Finem Spicere,

Monsieur Touki.

 
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Publié par le 4 novembre 2012 dans Inter nos